TEST : Shmup Collection, la compilation qui shoote la Nintendo Switch
Astro Port est un studio japonais spécialisé dans les shoot them up, qu’ils soient à défilement horizontal ou vertical, avec des vaisseaux ou des méchas, que les amateurs ont pu découvrir sur Steam. Cette année, le studio a décidé de porter trois de ses titres sur Nintendo Switch, à savoir Wolflame, Armed Seven et Satazius, ces deux derniers ayant même eu le droit à une version améliorée pour l’occasion. S’ils sont proposés à l’achat individuel, les trois titres ont également été regroupés dans la Shmup Collection. Reste à voir si elle vaut le coup…
Satazius (Next) – C’est dans les vieux pots…
Satazius est sorti en 2011 sur Steam. Proposé à 6€ en temps normal (à moitié prix au moins en promotion), le titre a prix 1€ d’augmentation sur la Nintendo Switch pour atteindre les 7€, ce qui pourrait s’expliquer par l’application de la version Next, une version revue offrant une bande-son réarrangée, des améliorations au niveau des patterns des ennemis ou encore des visuels un poil plus travaillés qui misent surtout sur des couleurs plus flashy, au risque d’altérer la direction artistique du jeu de base. Chacun jugera s’il préfère la version originale ou la Next, dans tous les cas, cela ne change pas grand-chose au ressenti global. Satazius est un shoot them up à défilement horizontal qui s’inspire d’autres légendes du genre, à commencer par Gradius. Il bénéficie d’une scénographie variée, renouvelant l’action et demandant de non seulement faire attention aux projectiles des ennemis mais également de faire attention aux décors pour éviter tout crash. Le premier des six stages pourra d’ailleurs rapidement en faire rager certains, celui-ci débutant par un boss qui poursuit notre vaisseau Trafalgar. Il faut le diriger à l’intérieur d’une caverne aux passages parfois très étroits. Ajoutez à cela un joystick dont la précision n’est pas optimale et vous vous retrouverez à vous crasher ci et là à cause d’une pression trop forte vers le haut ou le bas. De même, vous pourrez assister à l’explosion de votre vaisseau à la sortie de la caverne quand le boss en question accélère, vous passe devant et se met à tourner sur lui-même à la sortie même de ladite caverne.
La première impression peut donc être frustrante et d’autres passages dans le titre vont renouveler cette impression. Fort heureusement, ces derniers se font plus rares au fil de l’avancée (même le stage 5 qui s’apparente à un mode boss rush semble plus facile à appréhender – alors que le boss du stage 6, sorte d’araignée qui demande de manœuvrer le vaisseau dans un timing serré pour éviter de s’écraser contre ses pattes, va en pousser certains à s’arracher les cheveux) et vous apprendrez rapidement à éviter les rejets de mini-volcans, à échapper à des déluges de flammes ou encore à appréhender les cascades d’eau qui vous pousseront vers le bas ou les plateformes mobiles dont le sens est inversé d’une plateforme à l’autre, pouvant engendrer rapidement un crash. Ce qui est bien avec le titre, c’est qu’en début de run on choisit son attaque principale (privilégiez celle avec les projectiles lancés vers l’avant du vaisseau et l’arrière, c’est un conseil), deux attaques secondaires (on peut switcher à la volée entre les deux d’une simple pression de bouton) et une attaque puissante (utile contre les boss mais qui a un cooldown pour le rechargement). Au fil des niveaux, en détruisant certains éléments, on récupère des power-up, comme un bouclier ou un item augmentant la vitesse de notre vaisseau, des points bonus ou encore plus de puissance pour nos armes. Les boss sont gigantesques et demandent souvent de trouver leur point faible pour s’en débarrasser (une sorte de gros bouton coloré). Avec les 13 armes évolutives dont certaines se débloquent au fil des niveaux, on peut dire que l’action est plutôt renouvelée. Le level design est travaillé, assez diversifié et la bande-son est agréable à écouter… Bref, on se retrouve avec ce qui est assurément le shmup le plus intéressant de cette compilation, et ce même si c’est le plus âgé.
Armed Seven (DX) – L’efficacité au détriment de l’originalité
C’est en 2015 qu’Armed Seven a vu le jour sur Steam, sortant à un prix doux de 5€. Sa version DX sur Nintendo Switch est quant à elle proposée à 7€, soit 2€ d’augmentation pour là encore, à l’image de la version Next de Satazius, une bande-son retravaillée, quelques patterns revus et des visuels plus colorés qui, selon les goûts de chacun, peuvent donner un rendu plus agréable ou dénaturer la direction artistique originale. Ceci étant dit, on se retrouve cette fois à bord d’un mécha pour tenter d’éviter un bouleversement de l’ordre établi après une attaque rompant une paix d’une douzaine d’années. Pour cela, on choisit avant son premier run son arme principale, son arme secondaire et son attaque spéciale qui se recharge avec un cooldown pour éviter d’en abuser, celle-ci étant vraiment efficace. Ne cherchez pas de level design cette fois, le robot se déplace avec un défilement horizontal dans les airs, ce qui sert de bon prétexte pour lui éviter tout obstacle, le décor étant simplement assuré par un fond statique qui défile.
En revanche, le mécha étant plus imposant qu’un vaisseau à l’écran, et celui-ci étant plus grand, il ajoute naturellement une certaine difficulté au niveau de l’esquive des projectiles adverses. Pour éviter toute frustration à ce niveau, les développeurs ont mis en place un système de vie pour notre robot (on ne meurt pas au premier tir reçu) et un système de bouclier que l’on peut recouvrer en récupérant des boules S (pour Shield). Les boules P (pour Power) permettent quant à elles de faire évoluer la puissance de notre arsenal. La petite subtilité pour ce titre, c’est que lorsqu’on lâche la gâchette de tir, on peut orienter l’arme du mécha pour assurer des tirs droits ou qui aillent en biais vers le haut ou le bas. Un plus non négligeable, surtout quand on se prend des tirs de missiles par des bateaux situés tout au bas de l’écran. L’action ne manque pas mais il faut bien avouer que si le titre est efficace, il n’en reste pas moins assez classique. Heureusement, les ennemis sont assez variés, comme en témoigne la cinématique de fin listant l’ensemble de ces derniers avec leur petit nom.
Wolflame – Tout est dans la verticalité !
Wolflame est le titre le plus récent de cette compilation puisqu’il a vu le jour en 2016 sur Steam où il est affiché à 6€. Le passage sur Nintendo Switch a fait grimper le prix à 7€, sans grande explication possible puisqu’il s’agit du seul titre de cette compil’ à ne pas bénéficier d’une version améliorée. L’autre particularité de ce jeu, c’est qu’il s’agit cette fois d’un shmup à défilement vertical. Du coup, avec la console sur son dock ou en mode portable avec les joycons clipsés de chaque côté, on joue avec un écran réduit, deux bandes venant se placer sur les côtés pour accentuer l’aspect défilement vertical. Ceci est assez curieux puisqu’il est possible de déplacer le vaisseau vers la gauche ou la droite pour étendre l’ère de jeu. On peut donc complètement esquiver certains ennemis ou se faire surprendre par un pop inattendu lorsqu’on balaie un peu l’écran. Pour profiter pleinement de l’action, l’idéal est d’activer le mode Tate en mode nomade. On détache les joycons, on tourne l’écran à 90° pour profiter de toute sa longueur en hauteur et on apprécie alors le défilement vertical en bénéficiant de l’intégralité de l’écran et d’une meilleure profondeur de champ.
Pour le reste, Wolflame est un shmup tout ce qu’il y a de plus classique, inspiré par des jeux comme Raiden, Raptor ou Twin Cobra, avec un univers militaire peu varié et assez réaliste. Hélas, ce n’est pas un passage un peu plus aérien sur les dix niveaux proposés qui change la donne au niveau du manque de diversité des décors. On se retrouve donc à tirer allègrement sur des tanks, des missiles, des tourelles et des machines aliens évolutives qui reprennent tous les codes physiques et couleurs de ce qu’on trouve du côté de l’armée. D’ailleurs, ce n’est que dans le dernier stage que l’on trouve deux ennemis plus vicieux, un venant à exploser et à libérer des missiles, l’autre se matérialisant par un groupe d’unités qui spawnent autour de notre vaisseau et lui foncent dessus pour l’exploser. Pour nous défendre, nous pouvons compter sur notre petit vaisseau à la puissance de feu qui va augmenter au fil de la progression. Rapidement, en détruisant un vaisseau ennemi spécifique, on va pouvoir récupérer une sorte de power up qui permet d’obtenir un drone satellite d’attaque pouvant envoyer des vagues de balles, des missiles téléguidés, des lasers ou encore une sorte de gros rayon plasma ultra efficace. On peut en obtenir deux et, en fonction de la couleur du power-up, on peut déterminer quelle attaque on obtiendra. Il y a également des éléments du décor à détruire pour récupérer des étoiles faisant office de bonus pour le score final.
Wolflame n’est clairement pas le meilleur opus de la compilation mais il n’en reste pas mauvais pour autant. Le souci, c’est que les situations ne se renouvellent que peu au fil de l’aventure, ce qui minimise rapidement son intérêt, à part pour le scoring. Juste un petit détail qui a son importance, lorsqu’on arrive à avoir un vaisseau avec une grosse puissance de feu et ses drones mais qu’on se fait malheureusement abattre par l’ennemi, lors du respawn, on peut détruire le premier vaisseau qui libère les power-up pour en obtenir un spécial (avec une croix style trousse de soin) qui permet de récupérer d’un coup la puissance de la partie précédente. Attention toutefois, cela ne fonctionne qu’une fois. Mourez à nouveau et vous recommencerez avec votre frêle vaisseau demandant d’esquiver aussi bien que vous le pouvez.
Shmup Collection – 3 jeux en 1 au prix d’un peu plus de 2
Si on achète les trois jeux de la compilation séparément sur Nintendo Switch, on se retrouve à payer 21€. Avec ses 14,99€ affichés (en dématérialisé), la compilation se pare déjà d’un sérieux atout économique. Même s’il est clair que Satazius est la star de cette Collection, il ne faut pas négliger Armed Seven et Wolflame, chacun apportant son petit truc. Satazius est excellent, une fois la première impression passée, et brille par le travail réalisé sur la bande-son, sur les patterns des ennemis et sur le level design qui apporte son lot de pièges. Armed Seven joue la carte du défouloir assumé à bord d’un mécha, tandis que Wolflame a la particularité de proposer du défilement vertical avec en prime le mode Tate. Dans tous les cas, les amateurs de shmup comme les joueurs confirmés apprécieront de découvrir quatre niveaux de difficulté différents, allant du Facile à l’Insane, en passant par le Normal et le Difficile. S’il est clair qu’on peut boucler les trois titres en moins de deux heures en mode facile, il faut bien reconnaître que le temps s’allonge rapidement en mode Difficile ou en mode Insane pour les plus courageux. Le plus appréciable, c’est la présence du mode Practice pour s’entraîner sur un niveau déjà atteint en mode story, ce qui permet de bien l’appréhender en poussant au besoin la puissance de feu, le bouclier ou autre. Reste après à faire ses preuves avec les contraintes du mode story.
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Cette Shmup Collection reste un bon investissement pour tous les fans du genre. Pour 14,99€ elle permet de goûter à un excellent Satazius, en version originale ou Next, à un sympathique Armed Seven, en version originale ou DX, et à un très correct Wolflame. Nous avons du shmup horizontal avec les deux premiers et du vertical avec le troisième. La difficulté est paramétrable pour permettre aux néophytes de s’en sortir en Facile et aux habitués de relever un sacré défi en Insane. Même si les jeux ne sont pas tous du même niveau, Satazius étant clairement le plus intéressant (bande-son, level design, approche du gameplay), aucun ne jure vraiment, le moins intéressant, Wolflame, étant loin d’être mauvais. Par contre, il y a un point commun à tous, ce sont les visuels d’un autre âge et les animations qui restent assez sommaires. Clairement, si on tombe quelque peu sous le charme de cette Shmup Collection, ce n’est clairement pas pour ses graphismes ou son aspect technique. On sent que les titres ne sont pas tout jeunes et que même à l’époque de leur sortie, ils restaient de petits projets indépendants vendus à bas prix. Cela tombe bien, à environ 5€ le jeu, on ne risque pas grand-chose, si ce n’est d’accrocher et de cumuler les heures pour le plaisir du scoring. Notez enfin qu’une édition physique limitée à 5000 exemplaires et en précommande sur le site de PixelHeart en cliquant ici !
Les +
- Un prix correct
- Satazius (level design, gameplay…)
- Quatre difficultés (de Facile à Insane)
- Versions Next et DX (bande-son réarrangée, certains patterns revus)
- Jouer à Wolflame en mode Tate
- Armed Seven et Wolflame efficaces…
Les –
- …Mais très classiques
- Peu de diversité pour Wolflame
- Jouer à Wolflame avec les bandeaux sur les côtés
- Versions Next et DX trahissant la DA d’origine
- Prix élevé en achat individuel
- Visuels et animations datés
Article rédigé par Vincent – Lageekroom