Avis BD : Amélia Woods – Tomes 1 à 3

Amélia Woods est l’héroïne de notre ouvrage du jour, une bande-dessinée dont le premier tome est disponible depuis le 22 septembre dernier, signée Carole Breteau (scénario) et Morgane Lafille (dessin et couleurs). En plein deuil, Amélia va rejoindre le mystérieux manoir de Lady Heme pour poursuivre ses études, mais va rapidement être confrontée à des phénomènes qu’elle n’aurait jamais imaginés. Ce premier tome est-il une réussite ? C’est ce que nous allons voir !

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 6 septembre 2023 –

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 3, disponible le 25 septembre 2024 – 


Avis BD : Amelia Woods, Tome 1 - Le Manoir de Lady HemeSynopsis : Angleterre, veille du XXe siècle, un manoir isolé au cœur d’une baie de carte postale. Amélia, jeune femme férue de rationalisme est venue pour étudier les oiseaux, s’éloignant de Londres et de son père, universitaire trop protecteur. Depuis le décès de sa mère, elle ne peut toucher autrui sans être assaillie par des flashs, des bribes de futurs étranges, des émotions qui ne lui appartiennent pas et dont les irruptions la déstabilisent de plus en plus. Le manoir de Lady Heme aurait dû être le lieu tranquille où poser ses valises, apaiser son deuil, pour renouer avec certitudes scientifiques et cartésianisme… À l’inverse, la bâtisse semble concentrer les étrangetés autant qu’exacerber le malaise d’Amélia… Chat voleur et fantasque, petit bouc opiniâtre, logeuse inquiétante, architecture capricieuse, et mystérieux inconnu surgissant à la nuit tombée vont bouleverser la réalité de la jeune femme… Bientôt, toutes ses certitudes seront balayées. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.


Avis BD : Amelia Woods, Tome 1 - Le Manoir de Lady Heme


C’est via de magnifiques cases aux couleurs chatoyantes que démarre notre récit. Amélia débarque à St Mickael’s Bay, nous sommes en 1899, et la jeune femme compte bien finaliser une étude sur les oiseaux migrateurs. Mais dès son arrivée, ses observations s’avèrent étranges : Amélia constate que les espèces qu’elle est venue observer sont très peu présentes, et que leur comportement est inhabituel. « Si le monde nous semble chaotique, c’est que la science n’est pas encore parvenue à tout expliquer« . Mais le côté cartésien de la jeune femme pourrait bien rapidement voler en éclat ! Son arrivée au manoir va chambouler sa vie, et il lui sera bien difficile de faire le deuil de sa mère. Depuis ce tragique événement, Amélia est assaillie de flashs du futur, des fragments de visions qui la déstabilisent, et elle va revivre ce genre d’expérience dès son arrivée. Que cachent le manoir et ses habitants ? Ont-ils un lien avec le passé de notre héroïne ? Beaucoup de mystères vont se mettre en place, et notre récit va se révéler rapidement accrocheur.

Certes, on retrouve pas mal de clichés liés au genre, comme le majordome peu bavard mais qui en sait beaucoup, le jeune homme inconnu qui débarque en pleine nuit ou encore la maîtresse des lieux qui semble bien cacher son jeu. Malgré quelques grosses ficelles, ce premier tome parvient à nous embarquer dans son univers, grâce notamment à un manoir très détaillé à la direction artistique réussie, que l’on parle de ses couloirs flippants ou au contraire de certaines pièces très lumineuses. Visuellement, ce premier tome est vraiment magnifique, avec un très beau travail sur les couleurs, souvent éclatantes, mais également sur les personnages et leurs expressions. Amélia va vivre un véritable voyage initiatique, découvrir des éléments de son passé (liés notamment à sa mère), et se rendre compte que tout n’a pas forcément d’explication rationnelle. La magie s’intègre parfaitement à tout ça, et n’arrive pas comme un cheveux sur la soupe. Le travail de Morgane Lafille sur les dessins et à féliciter, et chaque nouvelle page est un réel plaisir, le découpage étant lui aussi totalement maîtrisé.

Pour conclure, on peut dire que ce premier tome de « Amélia Woods » fait le job et nous embarque dans une aventure mystérieuse, avec un style visuel rappelant certains films d’animation et proposant une petite touche à la Tim Burton. C’est beau, très beau même, et les événements s’enchaînent bien dans une ambiance très travaillée. Bien que quelques clichés soient de la partie, on ressort de cette lecture avec une bonne sensation, et une réelle envie de découvrir la suite du récit.


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Amélia Woods, Tome 2Amélia Woods, Tome 2 : Après le tragique incendie du Manoir Heme, où s’était réfugiée Amelia Woods suite au décès de sa mère, la jeune fille doit rentrer à Londres avec son père. Elle va enfin intégrer la prestigieuse université qu’il dirige pour étudier les sciences ! Mais Amelia a l’esprit ailleurs… Depuis qu’elle a été témoin de tous les faits étranges qui se sont produits au Manoir elle aspire avant tout à percer les secrets qui entourent sa défunte mère et à en savoir davantage sur sa propre nature magique ! Son père, cartésien et autoritaire, ne prête guère attention à ces élucubrations et ne songe qu’à introduire sa fille dans les cercles érudits de la Société… Tandis qu’Amélia tente de s’habituer à sa nouvelle vie entre les murs de l’école, elle va enfin renouer avec ses origines. Et si elle était la descendante directe d’une illustre famille de magiciens ? Dans ce second tome, Amelia va poser une à une les pierres de sa propre histoire et s’émanciper pour devenir qui elle est vraiment…

Après un premier tome mystérieux, sorti il y a quasiment 2 ans déjà, place aux révélations ! Bien entendu, si vous n’avez pas lu le premier volume de « Amélia Woods », nous vous conseillons de ne pas lire ce qui suit, car nous allons revenir sur certains éléments clés du récit. Vous l’avez vu dans la toute dernière séquence du premier tome : le manoir est en feu. Après avoir découvert que Lady Heme tire les ficelles et qu’elle est sa tante, Amélia doit rentrer à Londres et retrouve son père, qui ne veut rien entendre de ce qu’elle a vécu (est-ce lié à son caractère ou est-il au courant de quelque chose ?). Amputée d’une main, Amélia rejoint l’université dirigée par son père pour y étudier les sciences, mais n’a qu’une seule idée en tête : obtenir des réponses à ses nombreuses questions, en lien avec les événements du manoir et le décès de sa mère. Rapidement, Amélia (appelée par ses camarades « la fille de la traitresse ») va découvrir que la confrérie qu’elle était censée retrouver n’existe plus, mais Charles lui explique qu’elle fait partie des descendants des 5 illustres magiciens l’ayant fondé il y a plusieurs siècles. Dans quelques mois, début d’un nouveau siècle, la confrérie aura une chance de renaître de ses cendres en nommant un nouveau chef, le dernier rituel en date ayant été interrompu dans d’étranges circonstances. Mais attention, car les adeptes de Lady Heme vont tout faire pour prendre le pouvoir. Cette dernière est-elle réellement morte dans l’incendie ?

Avec ce tome 2, « Amélia Woods » entre dans une autre dimension, avec des enjeux qui montent d’un cran. Alors que le premier tome mettait en place ses premiers mystères, avec la découverte des pouvoirs d’Amelia et son arrivée au manoir, cette suite nous parle clairement d’une guerre entre 2 clans, Amelia étant au toujours au cœur de l’intrigue. Le récit gagne en intensité et s’avère plus sérieux et moins enfantin. Néanmoins, l’ensemble reste toujours adapté à tous les publics, et propose les clichés habituels et des révélations qu’on voit venir. Cela n’empêche pas au scénario de Carole Breteau d’être accrocheur, avec une Amelia qui fait tout pour rétablir la vérité au sujet de sa mère, considérée comme une ennemie. On découvre dans ce tome 2 de nouveaux personnages, intéressants et ayant chacun un rôle à jouer, et des dessins toujours aussi beaux. Certains décors de l’université ou de Londres sont vraiment très chouettes, et les personnages ne sont pas en reste. Les couleurs font plaisir aux yeux, et certaines cases dégagent une belle luminosité. On pourra regretter au final que le récit manque un peu de surprises, et que quelques grosses ficelles soient une nouvelle fois présentes. Néanmoins, l’évolution d’Amelia est intéressante, et notre héroïne gagne en caractère mais aussi en puissance, le côté magique étant très présent. La suite s’annonce aussi prometteuse que mouvementée.


Amelia Woods tome 3


Amélia Woods - Tome 3Amélia Woods – Tome 3 : Suite au décès de sa mère, Amelia Woods rentre à Londres avec son père, puis intègre enfin la prestigieuse université qu’il dirige pour étudier les sciences ! Mais Amelia a l’esprit ailleurs… Elle aspire avant tout à percer les secrets qui entourent sa défunte mère et à en savoir davantage sur sa propre nature magique ! Son père, cartésien et autoritaire, ne prête guère attention à ces élucubrations et ne songe qu’à introduire sa fille auprès des cercles érudits de la Société… Tandis qu’Amelia n’a qu’une idée en tête, renouer avec ses origines, elle est constamment traversée par des questions : et si elle était la descendante directe d’une illustre et ancienne famille de magiciens ? Pourquoi tant de rivalités entre Serena et sa sœur Heme ?

Le tome 3 de « Amélia Woods », intitulé « Le journal de Serena », est celui de toutes les révélations ! Ou presque, car, rassurez-vous, de nombreux mystères nous tiennent encore en haleine, la bande-dessinée n’étant toujours pas terminée (le prochain tome sera le dernier). Morgane Lafille est, comme pour le tome 2, au scénario et au dessin, et le plaisir est toujours au rendez-vous malgré, de temps en temps, un air de déjà-vu ! Toujours aussi chouette visuellement, qu’on parle de la gestion des couleurs, du découpage ou de certaines grandes illustrations qui font plaisir aux yeux, ce tome 3 propose également un récit solide qui apporte pas mal de réponses sur nos personnages. Se déroulant à la fois dans le présent (dans lequel Amelia et ses compagnons sont pourchassés par Heme) et dans le passé via un long flashback, « Le journal de Serena » nous en apprend beaucoup sur certains événements importants mais surtout sur la relation entre Serena et sa sœur Heme. Pourquoi cette dernière est-elle devenue méchante et a été enfermée dans le manoir ? Qu’en est-il du rituel ? Des réponses vous attendent, mais également de nouvelles questions.

Ce tome 3 est rythmé, et va même parfois un peu trop vite tant l’univers mériterait d’être davantage développé. On reste toutefois face à une série adaptée à tous les publics, et les plus jeunes y trouveront à nos yeux autant de plaisir que les plus âgés. Ce tome 3 nous a semblé davantage maîtrisé que les précédents, plus mûr, qu’on parle de la narration, du rythme ou de la mise en scène, et Morgane Lafille monte clairement en puissance en développant parfaitement son univers. Malgré, on le répète, un petit air de déjà-vu, le plaisir est bien présent, et on espère que l’autrice nous réservera quelques surprises dans le tome final ! L’attente va être longue.


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