Avis BD Editions Drakoo : Démonistes – Tomes 1 et 2 (récit terminé)
Après « Le Grimoire d’Elfie » et son premier tome enchanteur, les éditions Drakoo nous régalent une nouvelle fois en ce mois de février avec le premier tome de « Démonistes » scénarisé par Olivier Gay, avec GeyseR aux dessins et Gibie à la colorisation. Une histoire de portail magique et de démons qui accroche, grâce à sa narration et surtout son humour. C’est parti pour notre avis sur ce premier tome !
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 12 janvier prochain –
Synopsis : Diplômés de la prestigieuse Académie de Surin, les démonistes sont capables d’invoquer des démons plus originaux et dangereux les uns que les autres. Mais lorsqu’un portail magique apparaît près de la capitale sans que personne ne parvienne à la refermer, l’inquiétude monte dans le royaume. Le roi se résout à faire mander l’un des plus puissants démonistes, en exil depuis des années. Cette faille est-elle liée au drame qui s’est noué dans les salles de classe vingt ans plus tôt ? Et si le destin du monde dépendait d’un amour d’adolescence ? L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
A peine 2 cases et nous voici déjà dans le bain : une faille vient de s’ouvrir, et elle donne sur une dimension terrifiante habitée par les démons. Ces derniers peuplaient autrefois la terre mais l’ont quittée pour une raison qu’on ignore pour le moment. Malgré tout, leur présence a laissé des traces (objets, gouttes de sang) et les humains ont appris à les utiliser pour invoquer des démons et les contrôler. Le problème de la faille magique qui vient de s’ouvrir et que les démons qui risquent d’en surgir seraient incontrôlables et mettraient le royaume en péril. Ceux que l’on appelle les démonistes, ces fameux mages qui invoquent les démons, ont donc pour mission de sceller la faille. Le hic, c’est qu’il n’y parviennent pas, et cela a le don d’agacer le Roi, qui mandate une équipe pour aller retrouver Vlad le Gladiateur, un démoniste puissant qui a disparu il y a 20 ans. L’histoire avance avec un rythme intense et on découvre rapidement que Vlad est dans le coma dans son manoir depuis des années. L’expédition va devoir compter sur Tillie, l’héroïne de ce premier tome et premier amour de Vlad, pour ramener ce dernier au royaume. Tillie est une femme forte et démontre rapidement toute l’étendue de son talent, clouant le bec à certains soldats. La narration est excellente, et nous allons rapidement faire la connaissance du majordome Hepsar, qui va raconter aux survivants de l’expédition (durant le trajet retour) comment se sont rencontrés Vlad et Tillie. On passe donc du présent au passé via des flashbacks parfaitement bien intégrés, qui nous montrent la jeunesse de nos héros et ce qui les a poussés à être en froid aujourd’hui. Certains événements du passé pourraient bien avoir un impact plus fort que prévu sur le présent. Auraient-ils un lien avec la fameuse faille ?
Ce premier tome de « Démonistes » est vraiment excellent, et mélange aventure, humour et une pointe de violence (parfois surprenante) avec un parfait dosage. Les personnages s’en donnent à cœur joie et quelques punchlines font vraiment marrer. L’écriture est fluide et accrocheuse, et on retrouve même quelques références intéressantes au Seigneur des Anneaux ou à Harry Potter, mais « Démonistes » parvient sans problème à se démarquer de ses modèles, grâce à ses personnages vraiment attachants, à commencer par le majordome ou encore ces 2 soldats qui passent leur temps à faire des paris sur ce qui va se passer ensuite. Visuellement, c’est très réussi également, malgré quelques visages parfois en retrait et le côté un peu tête à claques de Vlad lorsqu’il est plus jeune. On notera que les démons sont superbes et proposent un design vraiment travaillé, et que l’ambiance en général est très immersive. Mention spéciale également au choix des couleurs, qui passent de chaudes à froides (la scène avec la Succube par exemple) suivant les séquences. De nombreux détails sont également au rendez-vous, et certains décors en jettent visuellement ! Ce premier tome de « Démonistes » fait fort, avec sa narration maîtrisée, alternant passé et présent, son humour excellent et ses nombreux détails visuels. On entre sans aucun mal dans cet univers peuplé de démons plus ou moins amicaux, et le scénario parvient à accrocher et à donner envie de découvrir la suite. Pour le moment, de nombreuses questions restent sans réponse, et nous avons hâte d’en avoir le cœur net !
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Démonistes – Tome 2 : démarrer l’année avec le tome 2 de « Démonistes », en voilà une bonne nouvelle ! L’ouvrage scénarisé par Olivier Gay, avec GeyseR aux dessins et Gibie à la colorisation, va trouver son dénouement dans ce volume que nous attendions avec une grande impatience. Tout d’abord parce que le premier tome était rythmé, très chouette visuellement et surtout très drôle. Mais c’est surtout parce que nous adorons le travail d’Olivier Gay, toujours en forme lorsqu’il s’agit de balancer de la punchline ou des références en lien avec la musique, le cinéma, voire même dans le cas présent les sketchs de notre enfance. Et nous n’avons pas été déçus, tant ce tome 2 reprend la formule, efficace (et pas chère), du premier. On retrouve donc nos héros, à commencer par le majordome Hepsar, toujours là lorsqu’il s’agit de revenir sur les événements passés. Nos héros Vlad et Tillie sont toujours au cœur du récit, lui qui a tenté le tout pour le tout pour la reconquérir et lui apprendre la vérité sur ce qui s’est réellement passé avant leur rupture. Et on sait ce qu’il est advenu de Vlad, désormais dans un coma profond. Et la faille dans tout ça ? Vous savez, cette faille qui donne sur une dimension terrifiante habitée par les démons, point de départ de notre histoire… Toutes vos questions trouveront leur réponse dans ce tome 2, que l’on a dévoré du début à la fin. Amitié, amour, trahison : le programme est chargé !
Nous nous sommes marrés, à de nombreuses reprises, durant cette lecture. Pendant les combats dans l’arène notamment (« parle dans le cul du démon si tu veux qu’on t’entende »), durant lesquels les démonistes invoquent leurs démons pour des bastons qui vous rappelleront forcément un jeu vidéo bien connu. Et puis il y a ces références, partout, tout le temps. Sur la devanture d’un établissement, en arrière-plan, et dans les dialogues bien évidemment. La justesse de l’écriture est à saluer, et il ne faut pas oublier le coup de crayon vraiment chouette de GeyseR. C’est beau, coloré, et l’auteur parvient à donner vie à ses personnages et à leurs démons, avec quelques petits détails parfois coquins qui prêtent à sourire. Nous n’avons pas été déçus par la fin de cette histoire, et clairement, on en redemande ! Si le succès est au rendez-vous, comme cela est suggéré par Hepsar durant le récit (sous l’effet de l’alcool), peut-être aurons-nous droit à une suite ? On l’espère.
Lageekroom