Avis Grand Angle : La Commode aux tiroirs de couleurs
Olivia Ruiz a plus d’une corde à son arc. Si la plupart d’entre vous la connaissent en tant qu’auteure-compositrice-interprète, elle est également actrice ou encore romancière ! Elle a en effet écrit le roman « La Commode aux tiroirs de couleurs », qui a remporté un joli succès aussi bien auprès des critiques que du public. C’est de ce roman dont nous allons parler aujourd’hui, ou plutôt de son adaptation en bande-dessinée. « La Commode aux tiroirs de couleurs » est disponible depuis le 3 novembre aux éditions Bamboo via leur label Grand Angle, et nous avons eu la chance de recevoir l’ouvrage afin de vous en parler. C’est parti pour notre avis.
Synopsis : “ Enfin, après tant d’années d’impatience domptée, je vais connaître le secret que renfermaient ces dix tiroirs. Ma grand-mère les nommait ses renferme-mémoire.” À la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l’intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d’une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours. D’après le brillant premier roman d’Olivia Ruiz, cet album porte une fresque flamboyante sur l’exil qui a déjà conquis des centaines de milliers de lecteurs.
Il est toujours délicat de mettre en image un récit écrit, surtout lorsque l’on cherche à faire passer toutes sortes d’émotions. « La Commode aux tiroirs de couleurs » est une belle histoire humaine, faite de souvenirs et d’événements aussi beaux que dramatiques. Lorsque notre héroïne découvre les secrets de sa grand-mère, c’est une partie de l’histoire familiale qui se dévoile à elle, une sorte de confession venue du passé. Des moments de vie tristes, beaux ou touchants, que l’on découvre nous aussi tiroir après tiroir. Si le contexte historique nous est rapidement expliqué, avec certains thèmes forts comme le racisme ou l’exil forcé dans un autre pays (« je ne suis ni d’ici ni de là-bas, comment s’enraciner en n’étant ni des leurs et pas franchement des vôtres » nous dit Olivia Ruiz), c’est avant tout une aventure humaine que nous allons découvrir. Ce parcours de vie est composé de drames et de décisions fortes qui changent un destin, de relations parfois compliquées avec enfants et compagnons, mais surtout de cette envie de vivre et d’avancer. On s’immerge dès les premières pages dans cette lecture, qui nous fait ressentir de nombreuses émotions. Le rythme est assez rapide et les séquences s’enchaînent un peu vite, empêchant parfois de pleinement s’y intéresser, mais on est souvent surpris par les situations vécues par notre héroïne, et l’intérêt est sans cesse relancé au fur et à mesure que l’on découvre les chapitres.
Comme nous le dit Amélie Causse, co-dessinatrice sur l’ouvrage (en compagnie de Winoc) : « la BD se trouve vraiment à mi-chemin entre la littérature et le cinéma. Le dessin, parfois très loin de l’imaginaire de celui qui a lu le roman, apporte un supplément d’âme ». Et c’est ce que l’on ressent à la lecture et en découvrant le travail réalisé sur les illustrations et les personnages, avec un aspect cinématographique qui fonctionne bien (et voulu par Olivia Ruiz en ce qui concerne les protagonistes). Visuellement, nous avons beaucoup aimé les couleurs choisies et l’ambiance qui s’en dégage, avec des teintes douces et souvent chaudes. Le découpage est quant à lui très immersif, parfois dans l’horizontalité, parfois dans la verticalité, et au final très dynamique malgré un rythme parfois lent.
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« La Commode aux tiroirs de couleurs » est une bande-dessinée profondément humaine, mais dont l’aspect historique a également son importance. On découvre tiroir après tiroir, en même temps que notre héroïne, un héritage familial aussi beau que touchant, réservant des moments dramatiques mais également beaucoup d’espoir. L’ensemble est qui plus est très beau visuellement, avec un aspect cinématographique réussi. Une bonne pioche, une nouvelle fois, en provenance des éditions Bamboo et de leur label Grand Angle !
Lageekroom