Avis manga Ki-oon : Shadow of the Ring – Tomes 1 à 3

Après « Route End« , Kaiji Nakagawa est de retour aux éditions Ki-oon avec « Shadow of the Ring« , une série en 4 tomes terminée au Japon et prépubliée de 2019 à 2021 dans le Shônen Jump+ des éditions Shûeisha. Avec « Shadow of the Ring », Kaiji Nakagawa  change de style et nous propose un récit qui mélange fantastique et science-fiction, le tout saupoudré d’enjeux géopolitiques. Nous avons eu la chance de découvrir le premier tome de son nouveau manga, disponible depuis fin août, et il est temps de vous donner notre avis. 

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 2 novembre 2023 –

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 3, disponible le 14 mars 2024 –


Avis manga Ki-oon : Shadow of the Ring Tome 1Synopsis : Le royaume de Keiju ne ressemble à aucun autre… C’est une véritable cité montée sur rails, qui suit constamment l’ombre portée de l’anneau entourant la planète. Son circuit, identique depuis des générations, lui fait traverser de nombreux territoires. Pour cette raison, Keiju a développé une tradition de neutralité soutenue par une prouesse technique majeure : la création des hakukai, des armures surpuissantes qui améliorent les capacités physiques de ceux qui les portent. Aushi, fils de notable d’un pays ami, est fasciné par cette ville mouvante, habituellement fermée aux étrangers. Pourtant, grâce à ses relations et à son honnêteté désarmante, il parvient à se faire accepter à bord, où il se lie d’amitié avec Kamalu, l’intrépide petite sœur de la reine. Tout à sa joie de l’exploration d’un nouveau monde, il ne se doute pas qu’il arrive au moment où l’équilibre des alliances est sur le point de s’écrouler… Un assassin brise les défenses de Keiju, tuant sur son passage un membre de la famille royale et volant de précieux hakukai ! Quel est l’objectif de ce mystérieux agresseur ?!


Avis manga Ki-oon : Shadow of the Ring Tome 1


« Le pays de Keiju, le poursuivant de l’ombre »

« Shadow of the Ring » est un manga assez surprenant, qui mélange modernité et tradition dans un récit réservant déjà pas mal de mystères. Le royaume de Keiju est une immense cité montée sur des rails, qui suit en permanence l’ombre générée par un impressionnant anneau entourant la planète. Une sorte de château ambulant, qui traverse de nombreux territoires et a dû développer une technologie pour assurer sa défense. Cette technologie, c’est le hakukai, une armure forcément très convoitée, qui équipe des soldats et s’avère extrêmement puissante. Elle est représentée sous la forme d’une grosse bille, qui se développe et s’étend sur le corps de son hôte pour former une protection presque impénétrable, à moins de posséder la bonne arme. Si le royaume de Keiju prône la neutralité et n’est pas très porté sur les échanges internationaux, ce n’est pas forcément le cas de ses voisins, et l’équilibre va rapidement être rompu. Au milieu de ce contexte géopolitique et militaire se trouve Aushi, un jeune homme fasciné par le royaume venu à la recherche d’informations sur leur technologie, dont il est lui-même équipé au niveau des yeux. Aushi va rapidement faire la rencontre des dirigeants et de Kamalu, la petite sœur de la reine. Mais sa soif de connaissance et sa joie de découvrir ce nouveau monde vont rapidement être gâchées par un mystérieux intrus.

Meurtre, trahison, vengeance, complots, les thèmes abordés par Kaiji Nakagawa sont nombreux. Ce premier tome de « Shadow of the Ring » fait déjà preuve d’une belle inventivité, dans sa narration comme dans ses visuels, même si les armures auraient pu être un peu plus détaillées. De nombreux mystères sont déjà au rendez-vous, et les événements au sein du royaume prennent vite le pas sur le royaume en lui-même. On se demande d’ailleurs pourquoi cette cité suit constamment l’ombre de l’anneau ? Ce premier tome ne manque pas de rythme et propose quelques rebondissements intéressants et surprenants. Quelques scènes d’action parfaitement lisibles sont également au rendez-vous, et il faut avouer que le coup de crayon est très immersif. On aurait néanmoins aimé découvrir davantage de plans larges et en intérieur de la cité, et quelques visages sont un peu en deçà. Rien de bien méchant heureusement, et l’ensemble est très agréable visuellement. L’univers proposé par le mangaka fait quoi qu’il en soit preuve d’une belle originalité, en mélangeant tradition et modernité avec intelligence, le tout n’hésitant pas à développer de forts enjeux internationaux (tout est bien expliqué). Maintenant que les bases sont posées, il ne reste plus qu’à faire monter le récit en puissance !


Avis manga Ki-oon : Shadow of the Ring Tome 1


Shadow of the Ring – Tome 2 : Sur la voie de l’ombre, la moindre erreur peut sceller le destin d’un peuple… Le pays de Keiju est en deuil : l’intrus qui a pénétré son enceinte a assassiné neuf personnes et volé cinq puissantes armures. Le roi Guan hésite… Faut-il demander la protection du vaste empire de Kuchihito, quitte à être traité en vassal, ou bien prendre le risque d’affronter la belliqueuse fédération de Kohto sans alliés ? Loin de ces considérations politiques, la petite Kamalu ne souhaite qu’une chose, venger la mort de son frère Bulan. Elle décide donc de quitter son foyer pour se lancer à la poursuite du meurtrier…

« Shadow of the Ring » est un manga vraiment surprenant. Que l’on parle de ses choix de design (et en particulier des hakukai, ces armures puissantes et convoitées) ou de sa narration riche en enjeux, l’œuvre de Kaiji Nakagawa intrigue tout autant qu’elle passionne. Après un premier tome qui posait des bases intéressantes, le deuxième volume que nous avons entre les mains lance les hostilités avec des événements qui s’enchaînent et des enjeux géopolitiques qui montent d’un cran. On rappelle qu’un intrus a pénétré dans le pays de Keiju, réalisant un véritable massacre et volant plusieurs armures. Ce mystérieux agresseur est désormais poursuivi par la jeune Kamalu, petite sœur de la reine, qui souhaite venger la mort de son frère. Après sa fuite, Kamalu va rapidement être capturée par des membres de Kohto puis croiser la route d’Aushi et de soldats de Keiju (le hasard fait à ce moment là bien les choses). Les événements dérapent, les têtes tombent, et les relations entre les différents empires vont en prendre un coup. Le hasard faisant une nouvelle fois bien les choses, Kamalu va tomber, durant sa fuite, sur l’intrus qui a massacré les siens. La jeune fille ignore pour le moment qui il est vraiment, et ce dernier, l’ayant reconnue, va l’emmener avec lui pour la protéger, estimant qu’il a une dette envers elle.

Kamalu et Aushi se retrouvent donc auprès du meurtrier (accompagné de la Reine Mahina, seule survivante de la famille royale de Zalam), bientôt rejoints par les soldats de Kohto qui les avaient enlevés. Oui, tout ceci est un peu compliqué, et on se perd parfois lors de la lecture, surtout lorsque les combattants enfilent leur armure. Ces dernières ont certes des traits pour les différencier, mais ça va parfois un peu vite et on ne sait plus qui frappe qui. Il faut ajouter à ça les voyages dans les différents empires (la tension monte au pays de Keiju), et bien sûr des scènes d’action à la violence bien dosée. Heureusement, Kaiji Nakagawa propose plusieurs pages nous expliquant le lore de son manga, de la découverte des différentes provinces aux nombreux détails des armures (casque, épaulettes, jambières, gantelets) en passant par le Halo blanc. Ce tome 2 est dense, et les événements s’enchaînent assez vite (on rappelle que la série comportera 4 tomes au total). On regrettera juste, comme nous le disions précédemment, que le hasard s’invite un peu trop souvent dans le récit. Visuellement, c’est toujours aussi immersif, avec des visages que nous avons davantage appréciés, et un découpage qui sait mettre en valeur les armures et les styles de combat. Ce tome 2 de « Shadow of the Ring » est au final aussi efficace que le premier, malgré quelques facilités scénaristiques, et la tension croissante semble mener à un conflit inévitable. C’est ce que nous verrons dans le prochain tome.


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Shadow of the Ring - Tome 3Shadow of the Ring – Tome 3 : Pris en otage par un clan membre de la fédération de Kohto, Aushi et la petite Kamalu parviennent à fuir leurs geôliers avec l’aide inespérée du mystérieux Douan. Pourtant, Aushi s’interroge : cet homme ne serait-il pas l’intrus qui a fait tant de victimes à Keiju ? Si oui, la jeune sœur de la reine et lui-même sont-ils vraiment en sécurité en sa compagnie ? Pendant ce temps, le roi Guan, las de voir périr ses sujets, demande la protection de l’empire de Kuchihito. C’est donc escortée par les troupes de l’armée impériale que la cité mobile poursuit sa route dans l’ombre de l’anneau, tandis que partout sur le continent de Zutoh cette décision attise les braises du conflit à venir…

« Il a suffit d’un intrus pour mettre le pays sens dessus dessous ! »

Lorsque nous avons découvert le premier tome de « Shadow of the Ring », nous ne nous attendions pas à ce que le récit s’oriente autant vers des enjeux politiques. En effet, au-delà de l’aspect humain proposé par l’histoire de Kaiji Nakagawa, « Shadow of the Ring » nous parle de contrôle de territoire, de ressources, et d’une guerre imminente entre les différentes armées. L’intrus, qui provient de Zalam et qui est désormais aux côtés d’Aushi et Kamalu, a en effet mis le feu aux poudres, espérant libérer son pays en déclenchant une guerre entre Kohto et Kuchihito. L’Haloïte, cette ressource précieuse, est également source de convoitise, et chaque clan voit son propre intérêt dans le conflit à venir. On en apprend beaucoup dans ce tome 3, très riche en termes de géopolitique, dans lequel on suit les différents camps, leurs objectifs, ainsi que les alliances (parfois forcées) à venir. C’est vraiment intéressant, parfois difficile à suivre, et cela met en retrait l’arc narratif plus « confidentiel » lié à la vengeance de Kamalu.

Cependant, nos héros ne sont pas mis de côté, loin de là, et un rebondissement rebat les cartes dès le début de ce tome 3 (on rappelle qu’il s’agit de l’avant dernier de la série). Difficile de vous en parler sans vous gâcher la surprise (on ne s’y attendait pas forcément), mais sachez que la seconde moitié du tome s’attarde sur un personnage en particulier, sa famille et son avenir, avant que l’action ne reprenne le dessus à la toute fin. C’est une nouvelle fois assez dense, mais le rythme est parfois en dent de scie, avec quelques petites longueurs. Heureusement, les personnages se développent bien, et beaucoup s’avèrent intéressants à suivre. On en apprend même un peu plus sur le pays de Keiju et sa technologie, chose qui manquait dans les tomes précédents. L’univers de Kaiji Nakagawa est en effet captivant et mérite encore plus de développement, avec ses différentes factions, ses dirigeants, mais également les différentes armures, toujours aussi intrigantes. Ce tome 3 de « Shadow of the Ring » reste au final tout aussi accrocheur que les précédents malgré quelques longueurs, et on se demande comment tout ça va finir. Maintenant que la sauce est montée et que le conflit éclate, l’avenir est clairement incertain.


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