Avis Urban Comics : Harley Quinn & Birds of Prey (DC Black Label)
Pour les fans de Harley Quinn, ce sera double dose en ce mois de juillet ! En plus de The Suicide Squad de James Gunn, dans lequel Margot Robbie reprend le rôle de notre héroïne déjantée, les éditions Urban Comics nous proposent « Harley Quinn & Birds of Prey », un récit Black Label. On nous promettait une œuvre dans la lignée de la série d’animation Harley Quinn, avec de la violence et des blagues sans filtre, mais qu’en est-il réellement ? C’est ce que nous allons voir.
Synopsis : Depuis sa rupture avec le Joker , Harley Quinn s’est fait de nouveaux amis et a trouvé un foyer à Coney Island, bien loin de Gotham. Mais quand une occasion en or se présente, elle n’a d’autre choix que de retourner dans la ville de son ex, en espérant qu’il ne le découvre pas. C’est évidemment sous-estimer le Clown Prince du Crime qui a tôt fait d’envoyer tous ses sbires à ses trousses. Heureusement pour elle, Harley Quinn reçoit l’aide assez inattendue des… Birds of Prey ! L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
Tout d’abord, nous tenions à remercier l’éditeur Urban Comics, qui nous permet de découvrir ce genre d’ouvrage. On précisera que le Black Label de l’éditeur contient des œuvres plus sombres et plus matures que les récits héroïques habituels, ce qui sied parfaitement au caractère parfois extrême de Harley et sa clique. C’est le duo Jimmy Palmiotti et Amanda Conner qui est aux manettes, et pas moins de 144 pages vous attendent dans cette histoire généreuse qui intègre un sacré paquet de personnages issus de l’univers DC. Harley Quinn a rompu avec le Joker et vit désormais loin de Gotham, mais les problèmes ne semblent pas la quitter. Fâchée avec Ivy, qui ne lui adresse plus la parole, Harley est endettée, et les sbires de la Defeo Mortgage Company, qui en ont marre d’attendre que les traites soient payées, vont s’en prendre à ses amis et brûler leur immeuble. Il y a des dommages collatéraux, forcément, ce qui va pousser Harley à retourner à Gotham. Mais pourquoi prendre ce risque, sachant que le Joker en aura forcément après elle ? Et bien Harley a un plan, et va embarquer, parfois sans le vouloir, tout un tas de personnages avec elle dans son aventure. On retrouvera, comme le titre de l’ouvrage l’indique, Cassandra Cain et les Birds of Prey, qui tentent de protéger Harley et de l’empêcher de partir en sucette, l’inspectrice de police Montoya, qui veut expulser Harley hors de la ville, ou encore toute une brochette de méchants qui vont se faire la malle d’Arkham (Gueule d’argile, Freeze, Double Face). Il faudra également compter sur quelques personnages atypiques, comme Red Tool, ce type venu du futur qui souhaite absolument protéger Harley. Même Alfred viendra nous faire un petit coucou (et supporter le comportement pas du tout pudique de Harley), dans une séquence clairement tirée par les cheveux mais uniquement là pour le fan service. Et du fan service, il y en a tout au long du récit, avec de nombreuses références et même de petites piques envers l’univers DC.
La narration est bonne et on ne s’ennuie pas, un événement inattendu venant toujours relancer la machine. Le travail sur les personnages est plutôt bon (la relation entre Harley et Poison Ivy est bien traitée), et chacun a ses propres motivations. Et l’aspect Black Label dans tout ça ? Et bien il faut avouer que l’ensemble est franchement gentillet, et que l’on reste, malgré quelques petites exceptions, dans du politiquement correct. Certes, il y a quelques blagues en dessous de la ceinture, la violence est au rendez-vous (la pauvre Harley en prend plein la poire), mais rien de bien méchant ! Pire, c’est parfois franchement lourd, à l’image de la bande-annonce du film de James Gunn. Les blagues pipi/caca, on va dire que c’est sympa une fois, deux fois, mais après… C’est dommage, car lors de certaines séquences, le ton est profondément mature, et certains thèmes forts sont abordés, comme l’amour ou le sacrifice. On notera également que l’accumulation de personnages en laisse quelques-uns sur le carreau. Le Pingouin, par exemple, fait clairement de la figuration. Visuellement, le coup de crayon rappelle la série animée, que l’on parle des visages ou du choix des couleurs. Le rendu est convaincant, et certaines illustrations sont vraiment très chouettes, mettant en valeur la mise en scène. La lecture n’en est que plus agréable
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« Harley Quinn & Birds of Prey » est un ouvrage qui déçoit sur quelques points mais qui s’avère au final agréable à découvrir. C’est dynamique et très chouette visuellement, et on en a pour son argent tout au long des 144 pages proposées, avec du fan service à gogo, de l’action et de la violence. Mais si certaines vannes font mouche, d’autres tombent un peu à plat et font soupirer plus que sourire. C’est dommage, et on ne ressent pas forcément le côté « mature » du Black Label, le récit étant parfois plus proche de la parodie. Le tout reste fun, souvent distrayant, et la mise en scène réserve de bonnes idées. Pour une quinzaine d’euros, et si vous aimez cette héroïne atypique, vous passerez quoi qu’il en soit un bon moment !
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