Découverte Manga : Bestiarius (éditions Kazé) – Tomes 4 et 5
Il y a des claques qu’on ne voyait pas venir, et « Bestiarius » en fait partie ! Nous n’avons découvert le manga de Masasumi Kakizaki qu’en début d’année, avec les 3 premiers tomes de la série (notre avis est disponible à cette adresse). Et quelle tarte, aussi bien visuelle qu’en termes de narration et d’émotion. Il est temps de poursuivre cette belle découverte, avec notre avis sur les tomes 4 et 5 (notre dernier avis concernant les 2 derniers tomes arrivera dans la foulée), que nous venons tout juste de recevoir. C’est parti !
Synopsis du tome 4 : Ier siècle après J. -C., dans la paisible vallée d’Hebden, Elaine, Arthur, Pan et Galahad coulent enfin des jours paisibles… Hélas, l’empereur Domitien, toujours obsédé par sa vengeance contre Finn et Durandal, décide de lancer un assaut contre eux. Pour cela, il fait appel à la puissante légion menée par Lucius Dias. Mais le valeureux centurion commence à douter de la Justice de ses actes…
« Bestiarius » est, pour nous, une claque visuelle. On ne le répètera jamais assez : nous adorons le travail de Masasumi Kakizaki. Personnages détaillés et charismatiques, doubles pages pleines d’intensité et d’émotion, décors bourrés de détail ou encore découpage ultra dynamique : tout est là pour nous faire écarquiller les yeux. Mais, comme dans un jeu vidéo, les graphismes ne font pas tout, et le scénario a lui aussi son importance. Et alors qu’un certain manichéisme pouvait se ressentir dans les débuts de la série, l’auteur a su apporter les nuances nécessaires à travers certains personnages importants. Dans ce tome 4, c’est Lucius Dias qui va se démarquer. Le centurion obéit à son empereur et part en guerre contre les reptiliens, mais commence à douter… « Ce n’est pas nous qui avons choisi la guerre, c’est Rome », lui dit un ennemi avant de mourir. Lucius comprend que le camp dans lequel il se trouve n’a qu’un seul but : éradiquer les peuples non-humains, et mettre la main sur Finn et la wyverne Durandal. Et pour ça, l’empereur est prêt à tous les sacrifices, et va organiser une expédition en Britannia, à l’assaut du petit village paisible dans lequel se trouvent nos héros. On retrouve également Arthur et Elaine, cette dernière attendant un bébé. Il pensaient avoir trouvé la paix, mais Lucius Dias ne va pas tarder à débarquer avec son armée. Arthur, toujours aussi puissant et courageux, va se dresser contre ce nouvel ennemi.
Lucius n’est pas un centurion comme les autres, et semble clairement se battre à contrecœur. L’auteur nous l’a même présenté auprès de sa famille, faisant de lui un père aimant et un mari protecteur. Le duel entre Lucius et Arthur nous serre donc le cœur, et ce sont de nombreuses émotions qui vont jaillir de ce tome 4. De la colère, envers cet empereur lâche et sadique, de la peur, lorsque nos héros sont mis en danger… Vivre heureux est le but de chaque individu, mais dans un monde où la quête du pouvoir passe avant tout, les dommages collatéraux sont nombreux. Ce tome 4 de « Bestiarius » est passionnant, et se lit presque trop vite tant on tourne les pages rapidement pour découvrir ce qui va se passer. L’immersion est totale, magnifiée, comme dit précédemment, par un coup de crayon précis et détaillé. C’est beau, émouvant et plein d’espoir, malgré cette violence qui semble ne jamais vouloir cesser. La fin du tome est elle aussi accrocheuse, et donne envie de poursuivre le récit ! On vous en reparle ci-dessous, dans notre avis sur le tome 5 !
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Bestiarius – Tome 5 : attention, si vous n’avez pas encore lu le tome 4, passez votre chemin, filez le lire et revenez ensuite ! Si vous êtes à jour, vous pouvez continuer. Synopsis : « Ier siècle après J.-C., suite à l’échec de sa campagne en Britannia, l’empereur Domitien a perdu la confiance du peuple. Afin de faire oublier cette débâcle, il offre aux Romains de nouveaux jeux du cirque… Au centre de l’arène, Lucius Dias, l’ancien centurion rebelle. Il combat chaque jour pour survivre, ses coups impitoyables lui valant vite le surnom d’Orcus, le Dieu de la Mort. Un jour, pourtant, une opportunité de s’échapper se présente. Mais la rédemption est-elle possible pour un guerrier avec tant de sang sur les mains ? »
Le duel entre Lucius Dias et Arthur a été sanglant, et notre jeune héros a péri. Malgré tout, la campagne en Britannia est un véritable échec pour l’empereur, qui a pris ses jambes à son coup comme un lâche, comme d’habitude, laissant Lucius pour mort. Mais ce dernier, sauvé par Finn et Elaine, rentre à Rome pour demander à l’empereur d’arrêter la guerre. Forcément, cela ne plait pas au tyran, qui envoie Lucius dans l’arène. S’il perd un combat ou s’il meurt, sa femme et son fils seront exécutés. « Ce sont la rage et le désespoir qui donnent naissance aux meilleurs gladiateurs« . Une bien triste fin pour notre nouveau héros, qui ne va pas se laisser faire ! Ces combats dans l’arène sont l’occasion pour l’empereur de retrouver la confiance du peuple et de leur proposer un spectacle comme ils n’en ont jamais vu. Pour se faire, son armée va aller chercher Hannibal, le colosse de Carthage. Ce dernier, qui refuse la violence, va être manipulé par Solonius, qui va le pousser à tuer. Le sang va couler, mais Lucius va se trouver des alliés et organiser une révolte, afin de rejoindre Britannia et son village, synonyme de paix pour tous. Après Arthur, Lucius devient à son tour un véritable héros, même s’il a beaucoup de sang sur les mains. On s’est néanmoins rapidement attaché à lui, et à sa mission consistant à sauver sa famille.
Ce tome 5 est toujours aussi prenant et nous a fait passer par toutes sortes d’émotions. De la colère une nouvelle fois, face à l’injustice, de la tristesse lorsque des personnages disparaissent, et bien entendu une certaine jouissance lorsque le sang de l’ennemi coule. Mais des 2 côtés, ce sont des hommes qui font la guerre, et ce sont ceux qui tirent les ficelles qui sont à condamner. L’ensemble est donc bourré de suspense, et toujours aussi beau visuellement. Certains regards transpercent les pages, et les combats sont toujours aussi bien mis en scène. Une certaine noirceur se dégage une nouvelle fois de ce tome, mais l’espoir d’une vie meilleure est toujours là. C’est beau, puissant et accrocheur, et on en redemande !
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