TEST : Fort Solis, l’Unreal Engine 5 débarque sur Mars (PS5)
Décrit comme un thriller psychologique spatial, Fort Solis coche toutes les cases du jeu susceptible de nous plaire. Annoncé lors de la Summer Game Fest 2022 (article à lire ici), le titre développé par Fallen Leaf et édité par Dear Villagers sera disponible le 22 août 2023 sur PC et PS5 (soit dans une douzaine de jours au moment où nous écrivons ces lignes) et nous avons eu la chance de le recevoir sur la console de Sony (notez qu’une version physique arrivera le 6 octobre grâce à Microids Distribution France). Avons-nous été convaincus par cette expérience développée sous Unreal Engine 5 et doublée par un casting 4 étoiles ? C’est ce que nous allons voir.
Développé sous Unreal Engine 5, Fort Solis est un jeu absolument magnifique. Que l’on parle de ses personnages, des expressions faciales, des décors extérieurs comme intérieurs, des effets de particule, de poussière ou encore des effets de lumière, on en prend plein les yeux. Clairement, Fort Solis est une démo technique de 3 heures, le jeu ayant été pensé pour être découvert d’une traite. La mise en scène en plan séquence est maîtrisée (même si elle n’est pas aussi impressionnante que dans les récents God of War ou encore Dead Space), et on vit l’aventure comme un gros film de science-fiction avec son lot de rebondissements. C’est beau, le sound design est génial (bruis de pas, portes qui s’ouvrent, sons de la tempête qui fait rage sur Mars), et le doublage est assuré par Roger Clark (Arthur Morgan dans Red Dead Redemption 2), Troy Baker (Joel dans The Last of Us) et Julia Brown (The Last Kingdom, World on Fire). L’immersion est excellente, et on sent que les développeurs ont voulu mettre les petits plats dans les grands.
Oui, Fort Solis fait fort en termes de visuels et de travail sonore, mais arrivés au générique final, nous devons vous avouer rester un peu sur notre faim. Mais revenons sur le scénario du jeu ! Le joueur incarne l’ingénieur Jack Leary, qui répond à un signal de détresse en provenance de l’installation minière voisine de Mars, Fort Solis. S’il reste en contact avec sa coéquipière, Jack va s’enfoncer dans la base, tenter d’en découvrir les secrets et établir un contact avec l’équipage. Vous vous en doutez, les événements vont partir en sucette, entre les mystères qui entourent la disparition de l’équipage et la tempête qui va empêcher notre héros de foutre le camp de cette base désormais sinistre. Une longue nuit d’angoisse attend le joueur, qui va devoir explorer les différents pièces de la base et découvrir ce qui s’est passé. Fort Solis est un jeu narratif, et son scénario se dévoilera à vous grâce à des documents audio ou vidéo à consulter çà et là. Les lieux sont assez variés, et on pourra découvrir les départements de l’Ingénierie, de la Médecine ou encore les Communications.
On se laisse facilement embarquer dans le récit et ses différents rebondissements, mais la lenteur de l’ensemble va certainement en faire bailler certains. Le jeu est un walking simulator, et hormis quelques séquences un peu plus dynamiques, le rythme est globalement très lent. Notre personnage marche tout au long du jeu et ne peut pas courir. On marche donc tout le temps, et les contrôles sont très lourds. On se retourne parfois sans trop le vouloir, ou on galère à passer par une porte parce qu’on se bloque contre un mur. On retrouve la lourdeur déjà vue dans de nombreux jeux du genre (à commencer par Until Dawn ou encore Heavy Rain), et comme notre personnage marche en permanence, cela créé des situations parfois étranges, durant lesquels on avance pépère alors qu’on devrait plutôt aller se cacher en vitesse à cause d’une menace… Fort Solis est très loin d’un Deliver us the Moon pour ne citer que lui, et enchaîne les couloirs, les décors intérieurs, et quelques courtes sorties en extérieur. L’ensemble manque de quelques moments marquants, et si une ou deux séquences sont vraiment oppressantes, on aurait aimé en vivre davantage.
La narration reste intéressante et le suspense est au rendez-vous. Côté gameplay, Fort Solis reste très basique, avec quelques interactions avec le décor, des cartes de sécurité à ramasser pour accéder à de nouvelles zones, et quelques actions contextuelles. Des QTE sans grande incidence au final qui arrivent parfois sans crier gare (on en a raté quelques-uns par manque de concentration), mais qui ne changent pas le cours de événements si on les foire. Fort Solis est presque un film interactif, aux doublages dignes d’un AAA (avec des dialogues vraiment bien écrits) et aux graphismes très immersifs. On précisera d’ailleurs que le jeu offre le choix entre un mode privilégiant les graphismes et un autre calant le framerate à 60 images par seconde (à quelques très légers ralentissements près). Mais le plus gros défaut de Fort Solis est, comme nous le précisions précédemment, sa durée de vie. Il ne faut que 3 petites heures pour en voir le bout, et on reste sur notre faim, la faute à un rythme qui peine vraiment à décoller. Des collectibles pourront être récupérés lors d’un second run, mais l’aventure sera exactement la même.
Vous l’avez compris, Fort Solis est un titre immersif, sublime visuellement et très travaillé en termes de sound design. Mais si l’expérience réserve quelques moments intéressants et des doublages de qualité, le jeu s’avère trop court et trop lent en termes de rythme pour réellement accrocher. Du coup, on reste sur notre faim : le potentiel est là mais il manque une ou deux séquences marquantes pour vraiment nous embarquer, ainsi que des QTE avec une vraie incidence. Dommage, car le récit comporte son lot de mystères ! Il faut néanmoins garder en tête que l’on a affaire à un jeu indépendant et non un AAA, mais cela ne suffit pas à compenser la trop courte durée du jeu. Fort Solis est une très belle démo technique et prouve que l’Unreal Engine 5 en a dans le ventre, mais s’avère trop limité ludiquement parlant. Cela ne nous empêchera pas d’acheter la version physique du jeu, mais quand elle aura baissé de prix.
Les +
- visuellement superbe
- très bon sound design
- un casting vocal 4 étoiles
- l’immersion
- un récit qui se laisse suivre
Les –
- contrôles du personnage lourds
- durée de vie trop courte (3h)
- manque de séquences marquantes
- les QTE sans grande incidence
Lageekroom