TEST : Leisure Suit Larry – Wet Dreams Dry Twice
« Ce nouvel opus de Leisure Suit Larry est vraiment sympathique et garde l’esprit de la saga des années 80. On y retrouve donc cet humour bien graveleux, des blagues portées sur le sexe, de la drague bien lourdingue et des nanas en petite tenue faisant face à des obsédés sexuels. Cette ambiance ne plaira pas à tout le monde, mais il ne faut bien entendu par le prendre au premier degré (ni aux degrés suivants d’ailleurs). » Ces lignes sont tirées de notre test de Leisure Suit Larry – Wet Dreams Don’t Dry et datent de juillet 2019, ce sacré Larry ayant fait son retour après sa première apparition en 1987. Vous aviez comme nous apprécié le point’n click du studio allemand Crazybunch ? Et bien réjouissez-vous, car Larry est de retour dans un tout nouvel opus, qui fait directement suite au précédent ! C’est parti pour notre test !
Nous avons eu la chance de recevoir une version PlayStation 4 du titre, mais sachez qu’il sort également sur Nintendo Switch, une plateforme idéale pour ce type de jeu. Larry est donc de retour, et cette suite reprend là où le précédent jeu s’était arrêté. « J’ai quitté New Lost Wages et je me suis retrouvé à Cancúm où je m’apprêtais à épouser ma dulcinée, Faith. Mais nous avons été interrompus par des événements imprévus et avons été de nouveau séparés ! Elle se trouve quelque part dans l’immense archipel de Kalau’a, célèbre pour ses plages ensoleillées, et je dois la retrouver. Aidez-moi ! Si je ne la trouve pas rapidement, je crois que je vais devenir fou ! » Voilà le topo ! Soyons clairs, si vous n’avez pas joué au jeu précédent, vous allez être un peu perdus, même si un petit résumé (sous forme de dialogues) est présent dès le début du jeu. On reprend donc la formule convaincante de l’opus de 2019, mais dans des décors nettement plus exotiques cette fois-ci. Les arrière-plans sont dessinés à la main et rendent vraiment bien, les couleurs chaleureuses des différents lieux flattant la rétine. On a certes déjà vu plus beau et plus détaillé, mais l’ensemble est toujours cohérent visuellement !
Forcément, qui dit Leisure Suit Larry dit humour en dessous de la ceinture, et Larry, en bon dragueur bien lourdingue qu’il est, n’y va pas avec le dos de la cuillère. Les dialogues à choix multiples, bien écrits et souvent drôles, sont bourrés d’allusions et donnent lieu à des situations complètement rocambolesques ! On retrouve le gameplay du précédent jeu, et votre but sera de ramasser tout ce qui peut l’être, et de combiner et d’utiliser ces différents objets pour résoudre des énigmes. Chaque nouveau tableau (on compte une cinquantaine de lieux) sera donc l’occasion de fouiner et d’interagir avec objets et pnj (le casting est composé d’une quarantaine de personnages anciens comme nouveaux). Comme il est parfois difficile de bien identifier les objets (certains en apparence anodins auront malgré tout une grande importance), il est possible de presser simultanément les 2 sticks de la manette pour faire apparaître tous les éléments avec lesquels interagir. Les gâchettes permettent également de passer de l’un à l’autre, une bonne chose également sachant qu’un pad n’est pas le moyen idéal pour jouer à un jeu du genre. Les joueurs habitués n’auront aucun mal à trouver leurs marques, tandis que les autres seront forcément bloqués face à certaines énigmes un peu perchées. Nous allons prendre un exemple concret du début de l’aventure, pour ne pas vous spoiler la suite des événements : Larry doit fabriquer un radeau pour aller chercher sa dulcinée sur une île voisine. Qu’il utilise des sous-vêtements pour se fabriquer une voile, cela paraît presque logique connaissant le lascar. Mais il lui faudra également emporter un compagnon avec lui, en référence à Tom Hanks dans « Seul au monde ». Pour se faire, il faudra ramasser un ballon crevé, lui maquiller une bouche avec un rouge à lèvre ramassé dans un coin planqué du décor, et lui coller des algues pour simuler des cheveux. Quand on vous dit que c’est perché.
Le smartphone de Larry est également de retour (il permet au passage de lister les objectifs en cours), et le thème des réseaux sociaux est une nouvelle fois bien traité (Instacrap et ses influences/influenceurs en prennent plein la poire). Larry pourra désormais prendre des photos de certains éléments trop gros pour être transportés, ce qui apporte un poil de logique dans tout ça. Généralement, ces éléments serviront à fabriquer des objets plus massifs (nous vous parlions du radeau précédemment) via une application sur votre PiPhone. En associant les bons éléments ramassés un peu partout, il sera possible de fabriquer l’objet en question. Globalement, le jeu ne se prend jamais au sérieux et les vannes fusent dans tous les sens. Amateurs de premier degré, passez votre chemin, ou vous allez hurler au scandale. Et pourtant, cet humour si particulier est bien dosé et rarement vulgaire. Et comme c’est généralement Larry qui trinque, on peut dire qu’il récolte ce qu’il sème. On sent néanmoins que les développeurs en gardent sous la pédale, dans une période où il devient de plus en plus difficile de rire de tout et où tout peut être mal interprété. Certains dialogues du jeu le précisent clairement : il faut faire attention à ce que l’on dit, et le jeu est donc un poil plus soft que le précédent, même si de bons gros clichés sont au rendez-vous (la galerie de personnages est vraiment excellente et certains réservent de sacrés surprises)… Visuellement très joli comme nous le disions précédemment, le jeu abuse peut-être un peu de certains visuels s’inspirant de formes phalliques, de pénis quoi… C’est rigolo une ou deux fois (la tour de la société Prune, un cactus) mais l’ensemble manque peut être d’un peu d’originalité. On passe quoi qu’il en soit un très bon moment avec cette suite, qui propose une durée de vie plus que correcte. Il faudra compter environ 12h pour en voir le bout, sachant que nous avons séché une ou deux fois sur des énigmes un peu tarabiscotées. On terminera avec la partie sonore, très chouette également. Le doublage anglais fait le job (les sous-titres sont en français) et les musiques sont vraiment sympathiques, avec un thème principal qui reste en tête. Même si la mise en scène est parfois minimaliste (à base d’images fixes), l’ensemble reste très agréable.
Après un très sympathique Leisure Suit Larry – Wet Dreams Don’t Dry, le dragueur lourdingue des années 80 est de retour avec un Wet Dreams Dry Twice (on notera la subtilité des titres) qui lui sert de suite directe. On prend (presque) les mêmes et on recommence, avec cet humour qui fonctionne toujours aussi bien et des énigmes (pas toujours faciles) à résoudre pour progresser dans l’aventure. Visuellement très joli et varié, et apportant quelques modifications sympathiques, comme l’appareil photo sur le smartphone, ce nouvel opus n’en oublie pas de balancer quelques critiques sur notre monde actuel, avec une certaine justesse. C’est lourdingue certes, mais jamais vulgaire, et l’aventure parvient à accrocher grâce à un scénario bien fichu et quelques rebondissements. Si vous aimez le genre et l’humour en dessous de la ceinture, il serait dommage de ne pas partir en voyage avec l’ami Larry !
Les +
- décors variés et souvent jolis
- un Larry toujours en forme !
- une sacrée galerie de personnages
- dialogues bien écrits, et souvent drôles
- certaines séquences bien perchées
- des thèmes plus sérieux sont abordés
- les nouveautés du smartphone
- les aides permettant d’afficher les éléments avec lesquels interagir
- sous-titres en français
Les –
- animations un peu raides
- il faut aimer ce genre d’humour…
- …bien que cet opus soit plus soft que le précédent
- la mise en scène un peu fauchée (images fixes)
- le gameplay au pad, qui manque de précision (curseur un peu trop nerveux)
Lageekroom