TEST PS5 : The Medium + nos photos de la Two Worlds Special Edition
Si le studio Bloober Team ne fait pas l’unanimité auprès des joueurs, certains trouvant leurs jeux beaucoup trop narratifs et linéaires, nous devons avouer avoir une certaine affection pour leurs différentes productions. Tout a commencé avec la découverte de Layers of Fear et sa mise en scène maîtrisée, sans oublier sa suite, moins marquante mais réservant quelques séquences horrifiques à faire froid dans le dos. Observer est également un excellent titre à nos yeux, preuve en est notre test de la version PS5 sortie récemment en version boîte. Et il sera également question de version physique aujourd’hui, avec l’arrivée de The Medium, leur dernier jeu en date, déjà disponible sur Xbox Series X depuis le début de l’année. A l’occasion de cette sortie boite, les joueurs PS5 vont pouvoir rattraper leur retard, ce qui est notre cas. Que vaut The Medium sur la console de Sony ? C’est ce que nous allons voir !
La Bloober Team nous a habitués à des jeux en vue FPS, comme c’était le cas avec Blair Witch, que nous avions eu la chance de tester à l’occasion de sa sortie physique sur PS4. The Medium suit donc le même chemin, avec une sortie dans un premier temps sur la console de Microsoft, mais dans un style un peu différent car il propose cette fois-ci des caméras prédéfinies, à l’ancienne dirons-nous. Cela fera forcément remonter à la surface des sensations oubliées, pour peu que l’on aime les survival-horror des années 90/2000 comme Silent Hill 2, Rule of Rose, Resident Evil: Code Veronica ou encore Project Zero. Un choix qui pourra surprendre en 2021, mais qui permet de proposer une mise en scène maîtrisée et un aspect cinématographique intéressant jouant sur la menace et l’inconnu, avec des angles de caméra souvent très classes. On retrouve malheureusement le défaut principal de ce genre de gameplay : la raideur des animations, qui entraine une certaine lourdeur dans le gameplay. Mais la Bloober Team fait ce qu’elle sait faire de mieux : raconter une histoire et immerger le joueur !
En plus de son scénario prenant et souvent touchant, The Medium propose une ambiance vraiment travaillée, et son concept n’y est pas pour rien. Votre personnage, Marianne, est une médium, et va avoir la capacité de passer du monde réel au monde des esprits, « un sombre reflet de notre réalité où nos méfaits impunis, nos sinistres envies et nos plus terribles secrets se manifestent et prennent forme ». Chouette programme, n’est-ce pas ? Si vous avez visionné les différentes présentations du jeu, vous savez sans doute déjà que The Medium vous demandera lors de certaines séquences de passer d’un monde à l’autre pour progresser et résoudre certaines énigmes, vos actions dans un monde ayant des répercussions dans l’autre. Et en termes de visuels et de mise en scène, ça claque plutôt bien à l’écran ! L’écran est divisé en 2 parties, et on voit Marianne évoluer et interagir dans ces mondes, parfois de manière simultanée, ou parfois seule dans le monde des esprits en se séparant de son corps, l’effet ayant une durée limitée. On pourra regretter que ces séquences soient définies par le scénario. C’est en effet lorsque le récit le décide que Marianne évoluera dans les 2 mondes, et pas lorsque le joueur le désire. C’est dommage, et la Bloober Team opte une nouvelle fois pour une narration scriptée. La direction artistique est quoi qu’il en soit clairement réussie, et on passe de tons gris à d’autres davantage orangés dans le monde surnaturel, souvent glauque et parfois flippant.
Le jeu ne fait pas réellement peur, à quelques jump scare près, et s’avère être davantage un jeu d’ambiance. Et justement, l’ambiance sonore est excellente ! Arkadiusz Reikowski, déjà à l’œuvre sur Observer ou Layers of Fear, fait ici équipe avec Akira Yamaoka, rien que ça ! On rappelle que Yamaoka a dévoilé tout son talent sur la saga Silent Hill, et ses compositions pour The Medium donnent parfois le frisson. La bande-son est excellente et colle parfaitement avec ce qui se passe à l’écran, proposant des sonorités parfois angoissantes et souvent touchantes, même si l’ensemble est parfois un peu trop « sage ». Que du bon donc en termes de visuels et de musiques (sans oublier le sound design, excellent), l’ensemble garantissant l’immersion ! Notre héroïne Marianne passe donc d’un monde à l’autre dans le complexe hôtelier de Niwa, et sa quête ne sera pas de tout repos. La menace est en effet bien présente, représentée par des sortes d’entités, invisibles dans le monde réel mais bien présentes dans l’autre monde ! La tension est clairement au rendez-vous, et il faudra se planquer et retenir son souffle pour ne pas sombrer dans les ténèbres. Nous avons donc affaire à un jeu visuellement réussi (et qui propose une belle identité visuelle, malgré quelques chutes de frame rate), à l’ambiance excellente et à la bande-son accrocheuse, mais The Medium propose un rythme assez inégal, et il faut avouer que le jeu est assez répétitif et que sa première partie n’est pas toujours passionnante. L’ensemble reste linéaire, et à l’image des autres jeux du studio, on avance en suivant la volonté des développeurs. Le concept du double écran aurait pu donner lieu à des séquences plus poussées, plus originales, et quelques prises de risque n’auraient pas été de refus. Côté durée de vie, nous avons mis environ 8h pour en voir le bout, ce qui est dans la moyenne pour un jeu du genre. On terminera avec un mot sur la DualSense et ses fonctionnalités, plutôt sympathiques. En plus des sons sortant du petit haut-parleur de la manette, les joueurs PS5 auront droit à des vibrations immersives s’adaptant à ce qui se passe à l’écran, et les gâchettes résistent lorsque Marianne utilise son onde spirituelle (quelques pouvoirs sont en effet au rendez-vous). C’est clairement un plus en termes d’immersion, et on notera également l’usage du gyroscope de la manette pour examiner les indices dans les plans rapprochés. Des petits plus que l’on accueille avec grand plaisir.
Si The Medium n’est pas le meilleur jeu de la Bloober Team (Observer reste pour nous en top 1), le jeu propose un approche différente des FPS habituels du studio. L’hommage aux survival-horror de notre jeunesse est bien là, et la narration et la direction artistique sont de qualité, le jeu proposant de chouettes idées. Visuellement et en termes d’ambiance sonore, c’est du tout bon également avec une vraie identité qui immerge dès les premières minutes. Mais si une certaine originalité est de mise, avec l’écran scindé, on regrette que les développeurs ne soient pas allés plus loin et que le rythme soit inégal. Certains joueurs se plaindront à juste titre du début un peu poussif et répétitif du jeu. Mais, et c’était déjà le cas avec Blair Witch, l’aventure monte en puissance et réserve une deuxième partie un cran au dessus. Voir débarquer The Medium en version physique sur PS5 reste une excellente nouvelle, et on ne boudera clairement pas notre plaisir !
Les +
- direction artistique réussie
- compositions sonores immersives
- les thèmes abordés
- les séquences en écran scindé et les bonnes idées qui vont avec
- la mise en scène en général
- visuellement très propre, avec une vraie identité
- le scénario, accrocheur
- la DualSense bien exploitée
Les –
- un rythme parfois lent
- animations raides, gameplay pas toujours précis aux mécaniques répétitives
- le frame rate qui manque de stabilité
- assez linéaire dans l’ensemble
- temps de chargement un peu longs pour de la PS5
Lageekroom