Avis manga Kana : Tokyo Cannabis – Tomes 1 à 3
Passionné de fleurs et propriétaire de sa propre boutique, Morio Chitô n’arrive malheureusement pas à joindre les 2 bouts. Et si la seule solution, pour arrondir ses fins de mois, était de se lancer dans un business illégal ? C’est ce que nous propose de découvrir Yutô Inai, avec le tome 1 de « Tokyo Cannabis », qui sera disponible le 23 février 2024 aux éditions Kana. Nous avons eu la chance de recevoir l’ouvrage de la part de l’éditeur, et il est temps de vous en parler.
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 17 mai 2024 –
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 3, disponible le 15 septembre 2024 –
Synopsis : Morio Chitô tient un magasin de fleurs et vit avec son épouse et sa fille. Mais les revenus de la boutique sont maigres et sa femme est obligée de travailler à côté à temps partiel pour arrondir les fins de mois du foyer. Lorsque son ami Kagayama apprend sa situation, il lui propose de se lancer dans un business qui rapporte : la culture du cannabis, une plante interdite par la loi… L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
« Tokyo Cannabis » part d’un postulat simple, déjà vu dans des séries télévisées ou au cinéma : se lancer dans un business illégal pour s’en sortir financièrement. Morio Chitô a beau être propriétaire de sa boutique, il n’arrive pas à boucler ses fins de mois. Malgré l’aide de sa femme, qui cumule 2 travails, leur quotidien est difficile et chaque dépense calculée au yen près, à tel point que notre personnage principal refuse de se rendre à une réunion des anciens élèves de son université, dont la participation est payante. Pourtant, il va s’y rendre et tomber sur son ami Kagayama. Vous vous en doutez, c’est ce dernier qui va l’embarquer dans le business du cannabis, plante interdite par la loi. On ne rigole pas avec ça au Japon, et Morio va longuement réfléchir à la proposition de son ami. Mais les problèmes d’argent vont faire pencher la balance, surtout qu’il aimerait payer des études à sa fille. Pire, sa femme a eu un accident de voiture et l’assurance rechigne à prendre les dépenses en charge. Etant fleuriste, Morio a de grandes connaissances et va donc les mettre à profit pour faire germer et pousser le meilleur cannabis possible. Bien évidemment, des événements externes vont venir faire monter la pression, à commencer par le flic du quartier, un peu trop collant.
Ce tome 1 pose rapidement ses bases et nous embarque dans une histoire qui va clairement monter en puissance, l’ami de Morio n’étant pas tout blanc et ayant quelques casseroles aux fesses. Néanmoins, on sent que Morio est un passionné des plantes et qu’il va tout faire pour révolutionner le monde du cannabis. Quelques rebondissements sont déjà présents, rendant la lecture intéressante, et même si le postulat de départ a un air de déjà-vu, on se prend au jeu. Les problèmes d’argent sont malheureusement très fréquents dans notre société actuelle, et certains tentent parfois le tout pour le tout pour s’en sortir et aider leur famille, quitte à dépasser certaines limites. On espère quoi qu’il en soit que la suite fera davantage monter la pression ! Visuellement, c’est très propre et détaillé, avec des visages plutôt réussis et expressifs. Certains personnages ont des têtes pas possible, comme le policier qui vient renifler le sachet de graines de Morio. L’immersion est au rendez-vous et l’ensemble est divertissant, rendant ces débuts prometteurs. A voir par la suite !
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Tokyo Cannabis – Tome 2 : afin d’assurer les finances de sa famille, Morio Chitô s’est lancé dans la culture du cannabis, une plante prohibée par la loi. Amoureux de botanique depuis toujours, il possède un talent certain pour cultiver les plantes et il ne tarde pas à donner naissance à une nouvelle variété. Intéressés par la qualité de son herbe, les trafiquants et autres crapules de l’ombre vont se rapprocher de lui…
« On va vendre du cannabis à des gens normaux ? »
La série « Tokyo Cannabis », signée Yutô Inai, est de retour le 17 mai 2024 aux éditions Kana. Après un premier tome réussi nous présentant les personnages et les premiers enjeux, ce tome 2 monte d’un cran en termes de tension. Morio s’est lancé dans la culture du cannabis, c’est acté ! Et quoi de mieux pour avoir une idée de la qualité de sa production que de la faire tester par des amateurs de fumette (Morio se rend compte à ce moment là que les consommateurs sont des personnes « comme tout le monde »). Le verdict tombe immédiatement : le cannabis produit par Morio est excellent, et tout le monde est unanime. Rapidement, l’argent rentre, ce qui permet à Morio de souffler un peu (on rappelle qu’il est endetté suite à l’accident de voiture de sa femme), de reprendre son activité à la boutique, et de gâter un peu sa femme et sa fille. On suit également cette dernière dans son lycée, alors qu’une de ses camarades lui propose un job un peu particulier… On se doute que la jeune fille va prochainement découvrir la nouvelle activité de son père. Mais le bonheur pour Morio et sa famille est de courte durée, car les (gros) problèmes vont rapidement débouler.
Nous le disions dans notre avis sur le premier tome : Kagayama, qui a embarqué Morio dans le business du cannabis, a des casseroles aux fesses. Il a des dettes, et reçoit la visite de 2 lascars qui font partie d’une sorte d’entité appelée Kurobe, un clan qui rassemble différents gangs de motards, de lycéens et divers voyous. Ils font dans la violence et sont venus mettre la pression (c’est peu de le dire) sur Kagayama pour savoir qui vend ce nouveau cannabis dont tout le monde commence à parler. L’étau se resserre déjà, et Morio commence sérieusement à flipper. Pire, le flic du quartier, qu’on revoit très rapidement le temps d’une page, va remettre son nez dans les affaires de notre héros. On nous parle également d’un certain Shimizu, chef d’une bande de dealers qui a pris la tête de Kurobe… Vous l’avez compris, c’est la misère, et ce business annoncé à Morio comme « tranquille » est déjà chaotique. Morio a peur pour sa famille, mais il est déjà allé trop loin. On se laisse facilement prendre par ce tome 2, vraiment excellent en termes de tension. Certes, l’ensemble est assez classique, mais c’est bien mis en scène et suffisamment rythmé pour nous garder en haleine. Difficile de décrocher donc, et on a clairement hâte de découvrir la suite, prévue pour septembre prochain. Morio était prêt à tout pour sauver sa famille et éponger ses dettes, mais il va devoir s’enfoncer encore plus dans une spirale qui on l’espère ne va pas tout lui faire perdre.
Tokyo Cannabis – Tome 3 : afin de venir en aide à son ami Kagayama, enlevé par une bande de malfrats, Morio entre en contact avec Shimizu, un des chefs de l’organisation criminelle Kurobe. Il va alors lui proposer de la Mick X, un cannabis encore meilleur que la fameuse herbe dont tout le monde parle depuis quelque temps. Au milieu des crapules, des flics et des amateurs de shit, le meilleur cannabis jamais produit va soulever un raz-de-marée d’argent et de violence.
« Je vends pas à moins de 5000 yens le gramme »
« Tokyo Cannabis » est le genre de série qu’on apprécie tout particulièrement, mettant en scène un personnage au départ lambda, qui se voit embarquer dans une spirale dont on se demande quand elle va prendre fin ! Notre personnage lambda, c’est Morio, qui utilise ses connaissances pour faire germer et pousser le meilleur cannabis possible, afin de régler les problèmes d’argent qui mettent sa famille en péril. Et puis les choses s’accélèrent, comme toujours, de nouveaux personnages aussi menaçants qu’influents entrent dans la danse, et Morio doit prendre son courage à 2 mains pour sortir, dès le début de ce tome 3, son ami Kagayama d’un sacré pétrin. Ce dernier a été enlevé et s’est sacrément fait refaire le portrait, et Morio tente le tout pour le tout pour le faire libérer : faire un deal avec Shimizu, un des chefs de l’organisation criminelle Kurobe, et lui donner l’exclusivité de sa nouvelle drogue. L’étau se resserre, encore, autour de nos protagonistes, qui vont devoir faire preuve d’ingéniosité pour garder contact sans se faire griller par les sbires de Shimizu, qui ne cessent de les surveiller. Ce tome 3 n’avance que très peu en termes de scénario mais s’attarde sur ses personnages, à commencer par Saki, la fille de Morio, qui se fait attraper avec une amie en possession de cannabis.
Le flic qui met la main sur les jeunes filles n’est autre que celui déjà aperçu au début du manga. Il s’avère collant et même parfois flippant, mais ce n’est presque rien comparé à l’agent des stups qui débarque et colle son nez dans tout ça. Morio est de son côté totalement partagé, entre sa volonté d’amasser un maximum d’argent pour régler la dette de son ami et se refaire financièrement lui aussi, et le fait que sa drogue soit parfois (et de plus en plus) consommée par des adolescents. Sa fille étant lycéenne, il réfléchit à ses actions et on sent son hésitation à poursuivre la production de son cannabis. S’il n’est pas un dealer et ne pousse pas ces jeunes à la consommation, cela reste lui qui est à l’origine de la création de cette drogue. Nous avons beaucoup aimé ce tome 3 et la tension quasi omniprésente qui y règne. Le policier et l’agent des stups mettent la pression, tout comme les hommes de Shimizu. C’est vraiment prenant (même si, on le répète, le scénario reste quasiment en stand-by), et on apprécie toujours autant les illustrations et le détail des différents visages. De nouveaux personnages ont donc fait leur apparition, et quelques nouveaux enjeux commencent à se développer. Clairement, la fin de ce tome 3 annonce du lourd, et le suspense est bien présent !
Lageekroom