Avis Manga Kana : Kujô, l’implacable – Tome 1
Il y a quelques jours, nous avons eu la chance de découvrir le manga « Ushijima, l’usurier de l’ombre« , disponible depuis 2007 aux éditions Kana et remis sur le devant de la scène avec l’arrivée de la nouvelle série de son auteur Shôhei Manabe, intitulée « Kujô, l’implacable ». C’est de cette dernière dont nous allons parler aujourd’hui, avec un premier tome disponible depuis le 27 janvier dernier que nous avons eu la chance de recevoir. C’est un nouveau anti-héros qui nous attend, et après Ushijima l’usurier prêt à tout pour se remplir les poches, place à Kujô, un avocat qui fera tout pour parvenir à ses fins. C’est parti pour notre avis !
Synopsis : Pour Taiza Kujô, avocat controversé qui n’accepte que des affaires complexes, ce sont deux choses différentes. Que ce soit pour défendre un conducteur ivre, qui a percuté un père et son fils, ou pour défendre un homme manipulé et abusé par un gang, Kujô n’a qu’un objectif : trouver une ligne de défense qui aura un maximum d’avantages pour son client.
« Un avocat agit sans principe et sans idéologie »
« Ushijima, l’usurier de l’ombre » a été une sacrée découverte de notre côté, un manga coup de poing à ne pas mettre entre toutes les mains qui a malheureusement eu du mal à trouver son public en France. Espérons que le retour de Shôhei Manabe permette à la série d’avoir une seconde vie, mais c’est de « Kujô, l’implacable » dont il sera question aujourd’hui. Kujô est un avocat pour le moins atypique, qui n’hésite pas à défendre l’indéfendable. Petite frappe ou membre influent de la pègre, notre anti-héros est à la recherche de la moindre faille du système pour gagner ses affaires et faire acquitter ses clients. Et si ce tome 1 démarre avec une affaire assez courte, durant laquelle Kujô va tâcher de faire innocenter un chauffard alcoolisé qui a percuté un cycliste et son fils (le père est décédé et le petit garçon se retrouve amputé d’une jambe), les choses vont rapidement s’accélérer avec une affaire plus importante. Les méthodes de Kujô choquent clairement, mais notre avocat ne transgresse jamais les règles et joue avec les failles d’une justice japonaise souvent pointée du doigt par Shôhei Manabe. Tout comme dans « Ushijima, l’usurier de l’ombre », ce sont les plus fragiles qui en pâtissent, et on est parfois en colère contre notre personnage principal. La deuxième affaire que nous allons découvrir est plus complexe : harcèlement, vengeance, trafic de drogue, dérives de la police : tout y passe, et l’ambiance est souvent pesante, aussi dérangeante qu’accrocheuse.
Ce premier tome est dense et développe déjà très bien ses personnages, de Kujô à son bras droit Shinji Karasuma en passant par toute une galerie de personnages secondaires. L’ensemble est bien écrit et dépeint la criminalité avec beaucoup de détails. L’immersion est renforcée par le style visuel de Shôhei Manabe, toujours aussi réaliste, à la mise en scène travaillée et aux nombreux détails. Des véhicules aux décors extérieurs ou intérieurs, tout est vraiment superbe. Un réalisme qui impressionne souvent, donnant un aspect cinématographique à l’ensemble. « Kujô, l’implacable » est tout aussi réussi que « Ushijima, l’usurier de l’ombre », que l’on parle de son anti-héros, de son graphisme ou de ses bonnes idées de narration, et il nous tarde de découvrir la suite !
Lageekroom