Découverte manga : Ushijima, l’usurier de l’ombre (éditions Kana)

Notre manga du jour n’est pas une nouveauté, loin de là. Disponible depuis 2007 aux éditions Kana, la série « Ushijima, l’usurier de l’ombre » est aujourd’hui terminée après 46 tomes, rien que ça ! Une série signée Shôhei Manabe, qui est revenu sur le devant de la scène cette année avec « Kujô, l’implacable », disponible depuis le 27 janvier dernier (on vous en reparle très vite) ! L’occasion pour nous de découvrir sa précédente œuvre, qui n’a pas du trouver son public à l’époque, et qui demande un certain investissement étant donné sa longueur. Mais après avoir lu les 2 premiers tomes, le constat est sans appel : « Ushijima, l’usurier de l’ombre » nous a collé une petit claque. On vous en parle sans plus attendre !


Synopsis : Une journée ordinaire débute pour Ushijima : des clients font la queue pour lui emprunter de l’argent. Pour Takada qui débute au service de l’usurier, c’est la découverte d’un monde souterrain où l’argent règne en maître. Guidé par Ushijima, Takada apprend les ficelles du métier, et les combines pour soutirer aux clients leurs derniers sous… Sans aucun état d’âme !


Découverte manga : Ushijima, l’usurier de l’ombre (éditions Kana)


« Les gens qui font appel à des usuriers comme nous appartiennent aux bas-fonds de la société, ce sont presque des rebus ».

« Ushijima, l’usurier de l’ombre » est une série à réserver à un public averti. Nous n’avions jamais eu l’occasion de la découvrir, et il faut avouer que la surprise a été totale. Clairement, le manga de Shôhei Manabe n’est pas à mettre entre toutes les mains et aborde des thèmes on ne peut plus sérieux liés à l’endettement, la drogue, la prostitution ou encore (et surtout) à la manipulation. On y découvre les activités pour le moins extrêmes d’Ushijima, notre personnage principal. Ce dernier est un usurier, et prête de l’argent à ses clients. « Prêter » reste un bien grand mot, car l’activité d’Ushijima consiste principalement à arnaquer ses clients, à les ensevelir sous les taux d’intérêt, et à les « presser comme des citrons » pour leur extorquer un maximum d’argent. Manipulation et harcèlement font partie de son quotidien, lui qui n’hésite pas à prendre l’ascendant mentalement sur ses clients pour les obliger à faire des choses pour lui afin de le rembourser. On découvre les travers de la société japonaise et certains de ses habitants des classes populaires, qui misent (et perdent) leur argent dans les pachinko (des machines à sous). Pensant se refaire, ces femmes et ces hommes s’endettent à chaque fois davantage et pensent trouver leur salut en empruntant de l’argent à Ushijima, qui saute sur chaque occasion pour s’enrichir.


Découverte manga : Ushijima, l’usurier de l’ombre (éditions Kana)


« Quand on vit en prenant des risques, il faut être conscient du danger »

Si ses clients sont systématiquement « choqués » par les taux d’intérêt affichés par Ushijima, ils finissent pas céder, le besoin d’argent étant trop grand. Et pourtant, certains continuent de le gaspiller, dans les jeux d’argent ou des achats inutiles. Puis, pris à la gorge, ils tombent dans les filets de notre usurier. Une jeune femme lui doit de l’argent ? Il va lui demander de se prostituer pour le rembourser. La chute est rude pour ces clients, qui finissent la plupart du temps au fond du gouffre, pressés jusqu’à la dernière goutte. L’ambiance est lourde et certaines séquences mettent mal à l’aise, l’âme humaine dévoilant toute sa noirceur. Les dessins vont en ce sens, avec des traits réalistes et des visages expressifs. Les méthodes d’Ushijima sont souvent abjectes, et il n’a pas une once de sentiment ou de compassion pour ses clients. L’ensemble est parfois difficile à digérer mais clairement percutant, et si le premier tome ne nous propose qu’un enchaînement d’histoires mettant en scène plusieurs personnages, la suite monte d’un cran et pose des enjeux encore plus sérieux. C’est souvent étouffant, éprouvant même, mais le talent du mangaka saute aux yeux, que l’on parle des visuels ou de la narration. Il est clair que « Ushijima, l’usurier de l’ombre » ne plaira pas à tout le monde, mais on ne peut que saluer le travail de son auteur et sa faculté à nous immerger dans un univers sombre et impitoyable. Une série qui laissera sans aucun doute des traces dans notre esprit.


Lageekroom

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