Avis Manga Kazé : Shinotori, Les ailes de la mort – Tomes 1 à 3 (série terminée)
Quand le film « Les Oiseaux » d’Hitchcock rencontre le survival horror : voilà une phrase d’accroche qui donne envie de découvrir notre manga du jour ! La série Shinotori, Les ailes de la mort, lancée en 2018 sur le site Shônen Jump +, est la première œuvre traduite en français du mangaka Dr.Im, disponible en 3 tomes aux éditions Kazé. Ce premier tome sera disponible le 4 novembre prochain, et il est temps de voir si les frissons sont au rendez-vous. C’est parti !
– Mise à jour de l’article avec nos avis sur les tomes 2 et 3 (dernier tome) –
Synopsis : Lorsque l’avion dans lequel Kurô, un criminel en transit, est détourné par des hommes masqués, tout bascule… Après avoir neutralisé le policier chargé de son transfert, les terroristes s’enferment dans le cockpit avec une fillette. Malgré ses menottes, Kurô se précipite pour porter secours à l’otage. Mais lorsqu’il entre dans le poste de pilotage, une scène d’horreur l’attend… Une monstrueuse créature ailée vient de massacrer et de mutiler tous ceux qui s’y trouvaient. Seule l’enfant est encore en vie. La liberté est à portée de main, mais pour survivre, Kurô devra payer le prix fort !
Oui, ce premier tome de « Shinotori, Les ailes de la mort » nous fait immédiatement penser au film « Les Oiseaux » d’Hitchcock, ne serait-ce que par la présence de ces satanés volatiles venus provoquer un crash d’avion. Notre héros Kurô s’en serait bien passé, déjà en bien mauvaise posture avec ses menottes. Mais la comparaison s’arrête là, et l’histoire de Dr.Im va davantage s’orienter sur le principe du survival horror, s’inspirant de Resident Evil pour ne citer que lui. Kurô va rapidement faire la rencontre de Toki, une jeune fille présente dans l’avion et seule survivante de l’accident à ses côtés, qui s’avère posséder elle aussi des ailes ! Mais cette attaque n’était que le début, et on découvre rapidement que ce sont des monstres qui ont attaqué l’avion. Les corbeaux ont une forme humanoïdes et découpent leurs proies en morceaux avec leurs griffes acérées. On va également faire la rencontre des Pies-grièches, encore plus horribles et agressives, sans oublier le bon gros oiseau bien balèze faisant office de boss final. Comme dans un jeu vidéo, le bestiaire s’étoffe, monte en puissance, et devient de plus en plus menaçant. Pire encore, à l’image d’une invasion de zombies, les blessures occasionnées par ces saletés semblent infecter la population, les faisant muter… Nos héros vont faire la connaissance d’un médecin aux méthodes plutôt radicales, après avoir survécu à différentes attaques laissant sur le carreaux quelques personnages secondaires. Ce premier tome parvient rapidement à accrocher le lecteur, grâce à un rythme maitrisé et quelques séquences bien violentes qui donnent le ton. La série étant prévue en 3 tomes, il ne faudra pas trop traîner, et quelques informations capitales se dévoilent dans les dernières pages. Le tout manque parfois un peu d’originalité, mais l’histoire devrait réserver quelques surprises.
Visuellement, ce premier tome est globalement sombre, aussi bien dans son ambiance que dans ses dessins. Un bon nombre d’illustrations claquent bien, mais d’autres sont un peu chargées, entrainant une certaine confusion lors de certains passages. Tout n’est pas toujours très clair, notamment lors du passage dans la forêt durant lequel on ne comprend pas toujours bien qui vit et qui meurt… Malgré ces petits soucis de lisibilité, ce premier tome est réussi, avec une mention spéciale pour le bestiaire, très détaillé et souvent effrayant. Les visages sont également de qualité, avec des expressions bien retranscrites. On sent que le mangaka veut proposer une certaine générosité dans son coup de crayon, et cette énergie ressort bien à travers les pages. Parfois classique dans le déroulé de ses événements, ce premier tome de « Shinotori, Les ailes de la mort » s’avère efficace et procure de bons moments de tension. Le tout se lit assez vite, mais les bases sont posées et la fin lance de manière concrète le scénario. Visuellement généreux bien qu’un peu chargé, ce premier volume du mangaka Dr.Im ne lésine pas sur la violence et sur les sales tronches de son bestiaire. La relation entre Kurô et Toki devrait gagner en intensité dans le tome 2 (on découvre quelques flashbacks encore mystérieux de notre héros), qu’il nous tarde de découvrir.
A lire également :
Shinotori, Les ailes de la mort – Tome 2 : « Privés de leur refuge, Kurô, Toki et Haru rejoignent le reste des survivants dans un chalet, sur les hauteurs de la ville. Là, le docteur Asanoda découvre la véritable nature de Toki et l’espoir qu’elle incarne pour l’humanité… mais la fillette attrape une pneumonie. Kurô et quelques hommes partent alors en expédition dans les tréfonds de l’hôpital pour trouver de quoi la soigner. Mais parmi les cadavres qui jonchent le sol du bâtiment abandonné, ils ne sont pas seuls… » Si vous pensez avoir tout vu avec le premier tome de Shinotori, vous vous trompez. Toki n’est clairement pas une fillette comme les autres. Alors que les gens mordus par les oiseaux se transforment physiquement et perdent rapidement la raison, Toki semble inoffensive … pour le moment… Kurô se demande quant à lui pourquoi est-ce qu’il ne se transforme pas alors qu’il a été mordu. Mais son répit sera de courte durée, car la menace ne faiblit pas. Alors qu’il reproche au médecin d’avoir sacrifié de nombreuses personnes à la fin du tome précédent, il va devoir se faire une raison : il devra lui aussi tuer pour protéger la fillette. Le dilemme du Tramway est ainsi mis en avant : « est-il légitime de sacrifier une personne pour en sauver plusieurs » ? Mais Toki est malade et Kurô et quelques hommes vont devoir se rendre dans un grand hôpital en périphérie de la ville pour y trouver des médicaments. Et c’est une expédition digne d’un survival-horror qui va s’organiser, avec tous les codes du genre : un lieu abandonné, des cartes des étages, et bien entendu le bestiaire qui va bien. On y découvre un monstre bien flippant qui apprécie tout particulièrement arracher les yeux de ses victimes, et qui va traquer nos héros dans les couloirs sombres, puants et ensanglantés de l’hôpital. Les autres apprennent alors que Kurô est infecté, et qu’il doit boire le sang de Toki pour ralentir sa transformation. La fillette pourrait bien être l’ange gardien de l’humanité, mais ce ne sera malheureusement pas aussi simple. Nos héros vont désormais se rendre à Tokyo et rencontrer de nouveaux personnages, mais surtout de nouveaux ennemis. Le rythme ne faiblit pas dans ce tome 2 de Shinotori, et le manga propose des séquences particulièrement violentes ! L’impression de jouer à un jeu vidéo est souvent présente, et l’ensemble est visuellement très beau. C’est parfois impressionnant, souvent gore et sombre, et le travail sur le bestiaire est excellent. On vous laisse découvrir ci-dessous notre avis sur le tome 3, qui est également le dernier de la série.
A lire également :
- Avis Manga Kazé : Doppelgänger – Tome 1
- Avis Manga Glénat : Parasite Édition Originale – Tome 1 + Neo Parasite
Shinotori, Les ailes de la mort – Tome 3 : la série Shinotori touche donc à sa fin avec ce tome 3, disponible depuis le 10 mars 2021 aux éditions Kazé. Qui est Toki ? Pourquoi Kurô est-il infecté ? L’humanité sera-t-elle sauvée ? Chaque question trouvera sa réponse dans ce dernier volume riche en révélations. Rassurez-vous, aucun spoiler sur ce tome 3 ne sera de la partie dans ce paragraphe. Nous allons donc rester un maximum évasifs sur les événements, même si cela est loin d’être facile. Nous avons une nouvelle fois l’impression d’assister au déroulement d’un jeu vidéo. Après la forêt et l’hôpital, direction la Skyfall Tower et ses monstres de plus en plus affreux et menaçants. Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises, car l’arrivée du « boss final » réserve un rebondissement scénaristique vraiment intéressante. Tout s’explique, les secrets de nos héros se dévoilent à nous, et les choix seront de plus en plus difficiles. Si Toki aura un rôle important à jouer dans tout ça, ce sera également le cas de Kurô, qui devra prendre une décision capitale et choisir son camp. Les origines de l’épidémie sont expliquées, tout comme sa progression. On découvre également pourquoi Toki et Kurô sont présents dans l’avion au début du premier tome. Bref, si vous cherchez des explications, vous ne serez pas déçus ! A condition, bien évidemment, qu’elles parviennent à vous convaincre… On notera que certains mystères restent non résolus, ce qui n’est pas forcément un mal. On ne s’ennuie en tout cas pas une seconde dans ce tome 3, et l’action est au rendez-vous. C’est parfois un peu fouillis mais bien souvent très classe, et le mangaka se fait plaisir avec des illustrations détaillées. Il n’en oublie pas d’aborder certains thèmes importants, notamment liés à la famille et au sens du sacrifice. La fin du tome est également bien fournie en informations, et nous présente les rapports de Scarecrow, ce personnage énigmatique qui en connait un rayon sur l’épidémie. Shinotori est une série convaincante, rythmée et violente, qui n’oublie pas de proposer des personnages intéressants. Maintenant que les bases sont là, pourquoi ne pas proposer une autre histoire liée à cet univers ?
Lageekroom