Découverte Xbox Game Pass : Windjammers 2

Si le nom de Windjammers ne vous dit rien, c’est parce qu’il s’agit d’un jeu de niche sorti initialement sur borne d’arcade Neo-Geo en 1994 qui n’a pas rencontré le succès escompté. Néanmoins, grâce à une petite communauté forte, le titre a su traverser les âges jusqu’à arriver dans une version visuellement rehaussée sur PlayStation 4 et PS Vita en 2017, ainsi que sur Nintendo Switch l’année suivante. L’histoire aurait pu s’arrêter là si Dotemu n’avait pas eu l’idée de proposer une véritable suite qui met également son grain de sable sur nos Xbox. Retour en fanfare pour la licence ? C’est ce que nous allons voir. 


TEST : Windjammers 2 lageekroom blog gaming Xbox Game Pass


Au lycée, votre serviteur avait découvert un sport qui sortait des activités les plus traditionnelles : l’Ultimate. Il s’agit d’un sport compétitif demandant de jouer avec un frisbee. Dans Windjammers, nous avons le droit à un mélange entre l’Ultimate et Pong, le disque pouvant rebondir sur les parois latérales. Pour le reste, nous sommes sur un terrain départagé en son centre par un filet. Il y a deux adversaires, un de chaque côté, qui doivent se renvoyer le disque dans l’espoir de marquer des points. Soit il faut réussir à envoyer le frisbee dans les en-but adverses (il y en a trois, chacun permettant de marquer soit 3, soit 5 points), soit réussir à l’aplatir dans la surface de jeu pour marquer 2 ou 4 points selon le terrain. Dans Windjammers 2, de base, les parties se jouent toujours en deux sets gagnants, avec un point mort subite au besoin si les deux adversaires gagnent simultanément leur deuxième set. Pour remporter un set, soit il faut avoir plus de points que l’adversaire lorsque le compte-à-rebours tombe à zéro, soit être le premier à atteindre 15 points (contre 12 dans l’original). Le concept est on ne peut plus simple.

A l’image de son aîné, Windjammers 2 est extrêmement facile à appréhender. Même si le tutoriel est limité à quelques écrans fixes avec des petits dessins pour expliquer les divers coups disponibles, tout un chacun est en mesure d’utiliser les coups de base et quelques subtilités à l’issue de la lecture. On se déplace avec le stick, on enclenche une glissade avec le A, bouton qui sert également à lancer le disque. Ensuite, c’est avec un jeu avec le joystick que l’on détermine la trajectoire du frisbee et ses effets. Avec le bon timing, on peut également renvoyer le lancer de son adversaire avec X (un timing parfait confère une force accrue) ou l’amortir en appuyant sur A juste avant de le prendre dans les mains. Cela permet de l’envoyer en l’air. En se plaçant au point de retombée du disque, on peut alors enclencher un saut avec Y dans le but d’enchaîner avec un smash ou rester dessous pour charger son attaque et enchaîner avec un tir puissant. Le B sert également à lober l’adversaire ou à renvoyer rapidement le ballon au ras du filet si on appuie dessus au moment du contact. Bien entendu, on ajoute une jauge qui se charge pour gagner en puissance et déclencher une attaque spéciale, aussi bien offensive que défensive désormais. Comme nous l’avons dit, n’importe qui peut assimiler le gameplay et profiter rapidement du fun qu’il procure. Néanmoins, à l’image de l’original, le jeu offre une belle courbe de progression.

Comme pour les jeux de versus fighting, c’est le sens du timing et l’étude des coups de l’adversaire qui permettra d’apprendre à mieux anticiper les lancers adverses et à découvrir quels sont ses points forts et ses points faibles. En effet, en plus des six personnages originaux (Hiromo Mita, Steve Miller, Jordi Costa, Loris Biaggi, Gary Scott et Klaus Wessel), nous en découvrons quatre nouveaux (Jao Raposa le brésilien, Sophie Delys la française, Hurricane Max le canadien et Sammy Ho le chinois). Chaque personnage a son propre coup spécial et joue sur une balance entre force et rapidité. Pour notre part, nous avons beaucoup apprécié l’ajout de Delys qui mise sur une certaine rapidité, tout en ayant plus de force que H. Mita. Nous avons eu plus de mal à appréhender H. Max qui est assez pataud dans ses déplacements mais qui se révèle être un atout de poids lorsqu’il faut exécuter des renvois puissants dévastateurs. Chacun trouvera ses personnages qui correspondent mieux à son style de jeu. Nous avons clairement une préférence pour les personnages qui jouent sur la rapidité comme Mita, Raposa et Delys ou qui sont assez équilibrés comme Miller. Dans tous les cas, vous verrez très rapidement que tout ce qui est simple à exécuter au niveau des commandes demande attention, anticipation et réflexes lorsqu’on trouve le bon adversaire.


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En solo, il est possible de se lancer dans un classique mode Arcade. Facile, moyen ou difficile, telles sont les difficultés proposées qui influent sur le niveau de l’I.A. et sur le nombre de « Continues » que l’on a. Attention toutefois, les néophytes pourraient bien se casser les dents sur les deux derniers affrontements du mode facile. L’I.A. a du répondant et plus on monte la difficulté, moins elle commet d’erreurs à exploiter. Terminer le mode Difficile demande un peu de patience et de persévérance. Cela permet également de voir à quel point un gameplay aussi simple et fun de prime à bord peut demander une bonne maîtrise.

Hélas, hormis deux mini-jeux (un avec un lanceur de disques demandant de rattraper ces derniers – qui remplace le bowling – et le classique avec le frisbee que l’on envoie sur la plage et le chien qui lui court après en essayant d’éviter les plagistes) qui sont anecdotiques mais importants pour engranger des points (et ainsi remplir une jauge permettant de débloquer un « Continue » supplémentaire), on se contente d’enchaîner cinq rencontres, avec parfois le choix entre deux adversaires. Une fois le dernier stage passé, on débloque une petite cinématique de fin pour mettre en valeur notre sportif conquérant. Il n’y a pas de scénarisation, on ne débloque pas de bonus à proprement parler. On est clairement sur un mode arcade le plus traditionnel qui soit (pas de surprise, c’était dans le nom). Néanmoins, il faut bien avouer que son intérêt décroit assez vite. On peut alors se tourner vers le versus local. Outre les rencontres contre l’I.A., dont on peut régler le niveau de 1 à 8, on peut surtout affronter un ami sur son canapé. De suite, les parties prennent une autre dimension. Si l’adversaire a un niveau équivalent, les parties sont vite tendues, c’est fun et même si ça peut briser des amitiés, on s’éclate clairement. On peut même modifier quelques paramètres pour régler la durée du set entre 15 secondes et une durée illimitée ou fixer le nombre de points du set à 12 (comme dans l’original), 15 (par défaut) ou 21. Bien sûr, on peut régler le nombre de sets gagnants nécessaires pour remporter la partie, entre 1, 3 et 5.

Si Windjammers 2 réussit à être captivant, il faut bien avouer que c’est aussi grâce au travail des développeurs sur l’enrobage. Si on oublie l’écran de VS épileptique, il faut reconnaître que le reste est agréable. Ils ont respecté la direction artistique rétro de l’époque, ce qui fait qu’on a des personnages au goût parfois douteux mais qui ont leur propre personnalité. Les visuels dessinés à la main avec un rendu proche de ce qu’on a pu voir dans Streets of Rage 4 et les animations participent à l’immersion. Le titre est agréable à l’œil, les effets des disques sont soignés et l’ensemble respire bon les années 80/90. C’est très propre et on apprécie également le travail sur les terrains. On retrouve les six de l’original, avec leurs spécificités au niveau des en-but ou encore les éléments placés sur le filet pour corser les échanges avec les rebonds et les amortis des lancers. Parmi les nouveaux niveaux, on note deux belles trouvailles. Il s’agit de Junkyard dont les éléments au niveau du filet se déplacent au gré des impacts avec le disque, modifiant la configuration des échanges, et Casino qui a la particularité de fixer le nombre de points à gagner au hasard… Avec des lancers qui peuvent valoir jusqu’à huit points ! La partie sonore, plutôt appréciable, ne restera pas dans les mémoires pour autant. Les musiques accompagnent bien l’action, sans plus, et la voix annonçant les points finit par saouler un peu après quelques dizaines de parties. Hélas, cela peut paraître un peu léger pour un titre vendu à une vingtaine d’euros, du moins pour ceux qui ne s’investiront pas plus que ça dans la partie en ligne. Heureusement pour permettre à un maximum de joueurs de s’y essayer, le jeu est ajouté Day 1 au Game Pass, ce qui permet d’y jouer sans frais supplémentaires.



Et le mode en ligne dans tout ça ? Pour en profiter, il y a trois possibilités. La première, c’est d’inviter une personne de sa liste d’amis. Si les deux ont la fibre, les parties se déroulent très correctement et on retrouve presque les mêmes sensations qu’en versus local. La deuxième, pour jouer sans pression, c’est de se lancer dans une partie sans classement, ce qui permet d’affronter des joueurs divers et variés sans craindre de perdre des places. Cela permet de s’entraîner et de jauger un peu le niveau. La troisième, logiquement, c’est la possibilité de se lancer dans des parties classées. Ainsi, à chaque victoire, on engrange quelques points qui permettent de faire monter une jauge et de passer des niveaux jusqu’à essayer d’atteindre le rang de maître et d’afficher le plus gros score possible dans les classements… Mais attention, chaque défaite déduit également des points de son score. Ainsi, c’est la régularité qui permet de progresser dans les classements. Pour éviter tout abus, les joueurs sont soumis à un matchmaking rapide et efficace. Une fois la première partie terminée, il est possible de lancer une revanche si les deux joueurs sont d’accord, après quoi c’est automatiquement un game over et on recommence le processus pour trouver un autre adversaire. Cela limite d’éventuels abus d’un joueur qui profiterait d’un joueur moins adroit pour engranger facilement des points sur son dos.

Le tout est bien fait et le code réseau tient majoritairement la route. A part une partie qui s‘est transformée en un n’importe quoi ahurissant, la faute à un adversaire avec une très mauvaise connexion, le reste du temps, tout s’est correctement déroulé, même avec des adversaires au ping entre 100 et 150 ms. Les développeurs ont donc fait du bon travail à ce niveau. En plus, outre l’intégration au Game Pass qui favorise des joueurs à s’essayer au jeu sans frais supplémentaires, les développeurs ont eu la bonne idée d’ajouter une option de crossplay activée de base (on peut la désactiver via les options). Ainsi, même lorsqu’on ne trouve pas d’adversaire sur Xbox, on peut en affronter qui jouent sur d’autres supports. Cela favorise à écourter les attentes et à vraiment profiter du dynamisme des parties qui s’enchaînent vite et facilement, même à 2H du matin. Bref, le cœur du jeu est assuré et ça permet de justifier bien plus facilement les 19,99€ demandés. Petit plus, avec une manipulation du stick sur l’écran de sélection des personnages, on peut faire apparaître Disc-Man et ainsi profiter d’un onzième personnage qui a ses propres mouvements et caractéristiques.



Windjammers 2 est une suite qui ne révolutionne pas la formule mais qui l’améliore par petites touches, offrant des visuels modernes de qualité et un gameplay encore plus approfondi. Simple à appréhender, le jeu est bien plus difficile qu’il n’y paraît à maîtriser, exactement à l’image de son aîné. Se déplacer, attraper le disque, jouer avec les trajectoires, lancer un smash bien senti, amortir un tir, charger un coup, lancer son coup spécial ou encore utiliser son coup spécial comme un contre pour relancer l’action, quand on ne fait pas un renvoi direct qui gagne en puissance avec le bon timing, tout ça, c’est facile à faire. Ce qui est plus délicat, c’est justement d’assurer tous les timings dans le feu de l’action, d’anticiper les tirs adverses, de connaître les points forts et les points faibles de chaque personnage pour anticiper. Comme pour un jeu de versus fighting, Windjammers 2 est exigeant tout en étant accessible. Avec une partie Arcade sympathique mais vite oubliable, le succès du jeu repose surtout sur le mode en ligne. Et bonne nouvelle, les développeurs ont fait du bon travail à ce niveau. Que ce soit pour le fun avec des inconnus ou des amis ou en parties classées, le code réseau tient la route et le système mis en place au niveau des revanches est bien pensé. Le Matchmaking est en plus rapide et le crossplay assure de trouver facilement un joueur à toute heure de la journée. Bref, même si on peut chipoter sur quelques détails, comme l’envie d’avoir une galerie avec des éléments à débloquer (les petites scènes de fin du mode Arcade à revisionner, des artworks, des concept arts, etc.), il faut bien reconnaître que Windjammers 2 fait honneur au titre original, tout en gonflant le contenu. Nous ne pouvons que vous le recommander, surtout que vous allez vite être pris dans un engrenage diabolique à base de « allez, une dernière et j’arrête » qui se répète souvent sur une même soirée. Bref, en quelques mots comme en mille : bravo ! En plus, le jeu est dans le Game Pass, donc vous n’avez aucune excuse pour ne pas y jouer ! Ca a beau être un jeu de niche, son potentiel de fun est excellent.


Les +

  • Direction artistique réussie
  • Gameplay très accessible…
  • Avec une belle courbe de progression
  • Vraiment fun en multi
  • Multi en ligne qui tient la route
  • 10 persos et un 11ème à débloquer
  • Junkyard et Casino, de vrais plus
  • Dispo dans le Game Pass ou à prix doux

Les –

  • Ecran de Versus épileptique
  • Mode Arcade vite limité
  • Mini-jeux insipides
  • Tuto uniquement en écrans fixes

Test rédigé par Vincent (lien vers l’article original) – Lageekroom

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