TEST : WRC Generations, que vaut la version Nintendo Switch ?
C’est désormais un rituel annuel : après une sortie sur consoles de salon, le nouvel épisode de la saga WRC débarque sur la console hybride de Nintendo. Les joueurs Switch vont donc à leur tour pouvoir découvrir ce que nous avons appelé le bouquet final de KT Racing, la licence changeant bientôt de développeurs, après un portage assez décevant de WRC 10. Ce dernier épisode parviendra-t-il à convaincre les joueurs ? C’est ce que nous allons voir !
Si WRC 9 avait su proposer de chouettes progrès dans sa version Switch, WRC 10 était retombé dans ses travers, non pas en termes de contenu mais principalement à cause de sa technique et de son framerate. Nous attendions donc avec impatience l’arrivée de WRC Generations, et nous avons eu la chance de recevoir une version numérique du jeu afin d’en découvrir le contenu, les qualités et les défauts. Soyons honnêtes, ce test va beaucoup ressembler aux précédents, et nous allons débuter en parlant du contenu du jeu, pour ensuite voir si les soucis techniques ont été corrigés ! Pour davantage de détails sur le jeu, notre test complet de la version PS5 est également disponible ci-dessous.
On retrouve dans cette version Switch l’interface présente sur les consoles de salon, avec la carrière, le mode partie rapide, la section drivercard avec les différentes récompenses ou encore la partie consacrée aux voitures, avec le showroom et l’éditeur de livrées (aucun catalogue n’est disponible pour le moment). Concernant les modes de jeu en détail, on retrouve, en plus de la carrière et de la partie rapide, le mode saison, les défis, l’entraînement, la test area et le mode écran partagé. En revanche, aucun mode en ligne n’est présent dans la version numérique que nous avons reçue. Les ligues ou créations d’équipes annoncées dans le communiqué de presse et présentes dans les autres versions ne sont pas encore disponibles sur la console de Nintendo (au moment où nous écrivons ces lignes, soit le 19 décembre 2022). Le report de cette version dématérialisée en est-il la cause ? Est-ce que l’ensemble arrivera via une mise à jour ? Nous vous tiendrons au courant en mettant ce test à jour.
Il y a quoi qu’il en soit de quoi faire en attendant, avec 165 spéciales réparties dans une vingtaine de pays, pour un total de 750km à parcourir. Retrouver tous ces environnements sur Nintendo Switch fait toujours autant plaisir, et on pourra se lancer une petite spéciale de temps en temps en mode nomade au fond du lit ou bien calé dans le canapé. Visuellement par contre, on est toujours un énorme cran en dessous des autres versions. Cela dit, la fluidité a été améliorée, et le jeu tourne cette fois-ci plutôt bien, avec un 30fps stable. Le jeu est du coup nettement plus agréable que WRC 10, qui pêchait de ce côté là. En revanche, les décors sont toujours aussi pauvres et vides. Inutile de se cacher derrière le hardware en deçà de la Switch : la console a prouvé à de nombreuses reprises qu’elle en avait dans le ventre et qu’elle était capable de faire plaisir aux yeux avec des portages de qualité. Les décors de WRC Generations sont un peu ternes, vides, avec des arbres posés ça et là (et tout pixélisés), du clipping et de l’aliasing. Malgré un framerate amélioré, on se dit que cette version Switch reste secondaire pour les développeurs, qui n’ont pas cherché à monter les visuels d’un cran après toutes ces années. Quelques effets graphiques restent sympathiques, les véhicules sont bien modélisés, mais on ne peut qu’être une nouvelle fois déçus du rendu final.
Heureusement, le gameplay est toujours aussi réussi ! WRC Generations est agréable à prendre en main et propose une excellente courbe de progression, même si les sticks de la console souffrent de leur mollesse. Avec une manette Pro, c’est déjà beaucoup mieux, même si on est loin du ressenti que propose la DualSense de la PS5. Mais après un temps d’adaptation, le plaisir est bien là, et le travail des développeurs pour affiner le gameplay de leur jeu reste à saluer. WRC Generations propose du challenge, demande de l’entraînement, et on s’accroche pour grapiller quelque secondes à chaque tentative. Au final, ce portage Switch ressemble à ses prédécesseurs, avec des graphismes franchement limités, mais un contenu et un gameplay qui font le job. Quant à l’absence des modes multi, c’est pour le moment un mystère de notre côté, mais qui nous fait dire que le passage à la caisse n’est clairement pas nécessaire si vous possédez déjà une des versions précédentes.
TEST COMPLET DE LA VERSION PS5
Nous avons passé de longues heures sur WRC 9 puis WRC 10 dans leur versions PlayStation 5. Le plaisir était là malgré les défauts, et la licence s’adresse aujourd’hui aussi bien pour les débutants que les joueurs confirmés, même si le challenge est clairement au rendez-vous. Et puis il y a eu l’apport de la DualSense, parfaitement bien gérée par les développeurs. Avec WRC Generations, on reste en terrain connu, que ce soit au niveau de son contenu (qui comporte malgré tout quelques ajouts) ou de son gameplay, toujours aussi efficace. Du côté des spéciales, il faut avouer que les développeurs ont fait fort et que cet opus est une sorte de best of des précédents, avec 165 spéciales réparties dans une vingtaine de pays, pour un total de 750km à parcourir !
La prise en main est toujours aussi bonne, et nous avons rapidement retrouvé nos sensations. Une nouvelle fois, de nombreux paramètres peuvent être ajustés pour convenir à tous les joueurs, mais gardez bien en tête que WRC Generations est un jeu exigeant. Les pistes sont bourrées de petits pièges, de chicanes ou de flaques d’eau qui peuvent à tout moment vous envoyer dans le décor. On aura beau activer l’ABS ou autres options d’aide, les accidents seront nombreux, surtout durant les premières heures. La courbe de progression est grande, et grappiller quelques secondes après plusieurs tentatives sur une spéciale est toujours aussi gratifiant. Comme nous le disions précédemment, WRC Generations propose l’intégralité du contenu des épisodes précédents, et ajoute la présence, pour la première fois, des voitures hybrides. Ces dernières sont paramétrables avant chaque course via différentes cartographies, permettant d’équilibrer la puissance et la durée de l’accélération ou encore de proposer une accélération plus forte.
Du côté des pays à découvrir, on retrouve la Suède, l’Italie, le Kenya, le Portugal, la Finlande, la Grèce, la Nouvelle-Zélande, le Japon, l’Argentine, l’Allemagne ou encore la France, avec 3 spéciales se déroulant en Corse. Il y a donc de quoi faire, sachant que certaines spéciales dépassent les 20 kilomètres et demandent une concentration de tous les instants. On peut également choisir la météo (dégagé, pluvieux, tempête) et l’heure de la journée. Les courses de nuit sous la pluie sont toujours aussi tendues ! Nous avons comme d’habitude passé quelques heures dans le mode course rapide avant de nous lancer dans la carrière. Cette dernière conserve les bases de l’opus précédent, avec des évènements a gagner, de l’expérience et de l’argent à accumuler et bien sûr son équipe à gérer. Pour davantage de détails sur la carrière, n’hésitez pas à jeter un œil à notre test de WRC 10, juste ici.
En termes de véhicules, on retrouve les catégories WRC, WRC2, WRC3 Junior, ainsi que les voitures de légende (Lancia Stratos, Audi Quattro, Lancia Delta, Subaru Impreza, Toyota Corolla, Ford Fiesta) et quelques voitures bonus. Chaque véhicule est différent à piloter, et certains sont vraiment difficiles à prendre en main. Une nouvelle fois, la DualSense procure d’excellentes sensations. En fonction du tracé et de sa surface, de la météo ou du véhicule utilisé, la manette s’adapte et propose des vibrations ultra immersives. Manette en main et casque sur les oreilles, les sensations sont excellentes ! Mieux encore, le tearing de l’épisode précédent a disparu. Il reste encore quelques petits ralentissements, mais rien de bien méchant. Autant dire que les conditions sont idéales pour l’immersion.
Vous l’avez compris, WRC Generations est une sorte de « definitive edition » de la série, une mise à jour finale qui apporte néanmoins quelques nouveautés. Rien de révolutionnaire certes, mais il est bon de préciser que le jeu intègre un mode Ligues (dans lequel les joueurs peuvent s’affronter en fonction de leur niveau à travers des défis quotidiens et hebdomadaires, en solo ou en équipe), une création d’équipes pour relever des défis à plusieurs ou encore du cross-plateforme (pour de la comparaison de performances), la Switch étant mise à part. Tout ceci s’ajoute au contenu déjà existant et renforce l’aspect communautaire du jeu. Difficile en tout cas de lâcher la manette : nous avons enchaîné les épreuves et les spéciales sans nous rendre compte du temps qui passe.
Côté sonore, c’est de bonne facture, avec des sensations décuplées au casque, notamment en vue intérieure sous la pluie. Les bruits des moteurs font le job (même si certains piquent un peu les oreilles), et on retrouve les craquements du pot d’échappement qui s’échappent du micro de la manette, un détail immersif mais qui pourra en agacer plus d’un à la longue. Graphiquement, nous avons trouvé l’ensemble moins terne et plus lumineux que l’opus précédent. C’est globalement joli, même si on trouve un peu d’aliasing et de clipping (surtout durant les ralentis), et des effets visuels parfois trop prononcés (notamment les effets de brillance par temps de pluie). Il n’y a en revanche rien à redire sur les modélisations des véhicules, qui sont toujours aussi impeccables.
WRC Generations ne chamboule pas la formule mise en place par le studio, et certaines mauvaises langues pourraient affirmer qu’une simple mise à jour aurait suffit. Ces personnes n’auraient pas tord, mais voir débarquer cette version ultra complète, sorte de bouquet final de la série (en attendant le prochain épisode chez d’autres développeurs) a quelque chose de symbolique. Qui plus est, le jeu est vendu moins de 40 euros (voire encore moins chez certains revendeurs), et son contenu plus que conséquent vous occupera de nombreuses heures. Toutes les qualités des opus précédents sont là, le contenu est dense et le gameplay est toujours aussi accrocheur. Difficile de bouder son plaisir, et nous ne pouvons que remercier le studio pour le travail accompli !
Lageekroom