Avis : Bot-9 et L’ondine de l’étang (Aventuriers d’Ailleurs)

Après « Les Vacances de Nor » et « Toubab » (notre avis est à découvrir juste ici), on continue notre découverte de la collection « Aventuriers d’Ailleurs », le nouveau label des éditions Bamboo. Au programme du jour, la découverte de 2 ouvrages : « Bot-9 », un album jeunesse sans paroles signé Derek Laufman dans lequel un petit poisson se retrouve prisonnier d’un bocal fixé sur le corps d’un robot, et « L’ondine de l’étang », signé Anna Aparicio Català, qui rejoint la série « Les Merveilleux contes de Grimm » dont nous avons déjà parlé sur le blog à cette adresse. C’est parti pour notre avis !


Synopsis de Bot-9, disponible le 27 mars 2024 : Un album jeunesse à croquer, sans parole, avec un petit poisson tout mignon comme héros. En échappant à des monstres marins, un petit poisson innocent se fait capturer par un vieil inventeur. Le vieil homme le place alors dans un bocal, devenant ainsi la tête d’un robot programmé pour parcourir le monde. Le but de ce robot : livrer le petit poisson en cadeau à la petite fille du vieil inventeur.



Habitué à travailler pour des pointures telles que Disney, DC Comics ou encore Marvel, Derek Laufman nous propose avec « Bot-9 » une œuvre plus personnelle, à la base dessinée pour sa fille. L’auteur canadien nous embarque dans les fonds marins, dans un récit sans paroles, ce qui ne va pas nous empêcher de vivre une grande aventure, bien au contraire. Une aventure que l’on va découvrir aux côtés d’un petit poisson tout mignon, isolé des siens à cause d’une grosse bestiole venue casser la croûte. Notre petit héros, dont on apprend en fin d’ouvrage (dans une interview de l’auteur) qu’il s’appelle spero (terme latin signifiant espoir mais également le titre original de cette histoire), se retrouve capturé par un vieil homme. Ce dernier, dont Derek Laufman nous dit qu’il est inspiré du travail de Miyazaki, est une sorte de Geppetto qui construit des robots dans un objectif bien précis, qu’on découvre à la fin de l’histoire. Notre petit poisson se retrouve donc enfermé dans un bocal, greffé à un robot (dont les différents designs sont à découvrir en fin d’ouvrage), et va partir pour une aventure à la découverte du monde. Ce n’est pas le premier robot à tenter ce voyage, et on croise quelques carcasses en chemin, leurs hôtes ayant semble-t-il été dévorés par les mouettes.

Cela fait un bien fou de découvrir « Bot-9 », une œuvre sans paroles mais très expressive dans ses visuels, qu’on parle du petit poisson, immédiatement attachant et dont les bouilles font craquer (notamment quand il découvre le monde avec curiosité), ou des décors, sublimes. Mais pas sublimes dans tous les sens du terme, tant les fonds marins que l’on découvre sont pollués par l’homme. Ce dernier est pointé du doigt, et à juste titre, le message écolo étant bien amené. Spero est même poursuivi par des hommes affamés, qui veulent faire de lui un sushi ! On se laisse au final facilement embarqué et guidé dans ce voyage, qu’on aurait aimé plus long tant l’immersion est réussie. C’est beau, superbe en termes de colorisation, et touchant à de nombreuses reprises, avec quelques petites notes d’espoir qui font du bien. Un bien bel ouvrage, à réserver aux plus jeunes, mais pas que…


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Synopsis de L’ondine de l’étang, disponible le 27 mars 2024 : Un rare conte où la jeune fille délivre son fiancé ! Il était une fois un moulin des plus prospères bordant un mystérieux étang où vivait l’Ondine. La légende raconte qu’elle avait perdu son âme et que la solitude l’avait plongée dans une infinie tristesse. Depuis, elle est en quête d’une compagnie, d’un compagnon… Désœuvré, le meunier pactisa alors avec elle : son fils en échange de la richesse ! L’amoureuse du jeune homme part alors rompre le sortilège grâce à la sorcière de la forêt.



« L’ondine de l’étang » n’est peut-être pas le conte le plus connu des frères Grimm, mais il n’en reste pas moins envoutant, et c’est l’autrice espagnole Anna Aparicio Català qui se l’approprie avec notre ouvrage du jour. Spécialiste de l’illustration jeunesse, Anna Aparicio Català nous livre sa première bande-dessinée, et les éditions Bamboo profitent de leur nouveau label « Aventuriers d’Ailleurs » pour la republier. L’ouvrage bénéficie, comme ses prédécesseurs, d’une très belle finition, que l’on parle de sa couverture ou de la qualité de son papier, qui met en valeur les illustrations aussi sombres que poétiques de l’autrice. C’est vraiment très beau, élégant même, avec des personnages aux visages ronds et expressifs, et des décors envoutants. Les textes sont peu nombreux, ce qui n’empêche pas de découvrir un récit intéressant, qui réserve quelques surprises mettant en avant, dans sa seconde partie, une héroïne féminine. Tout part d’un pacte passé avec l’Ondine, qui propose un marché au meunier pour le sauver de la ruine.

Si c’est le fils du meunier qui semble prendre le relais dans le récit, il n’en est rien, et c’est sa promise Hanna qui sera la véritable héroïne, s’alliant avec une sorcière pour briser la malédiction de l’Ondine. C’est vraiment immersif, et l’histoire pourra même faire frissonner les plus jeunes. Après « Le capuchon rouge » et « Lorinn &Lorinndell », la série « Les merveilleux contes de Grimm » se poursuit donc avec un ouvrage tout aussi qualitatif, et qui reste à nos yeux (pour le moment) le meilleur, de par sa narration et la mise en avant de son héroïne. Une nouvelle fois, l’ensemble se lit vite, mais le prix de vente plus doux que d’habitude (moins de 12 euros) fait clairement plaisir.


Lageekroom

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