TEST : Alone in the Dark, retour réussi pour Edward Carnby ?

Reporté à plusieurs reprises, Alone in the Dark pointe enfin le bout de son nez ! Développé par Pieces Interactive et édité par THQ Nordic, le jeu est entre nos mains depuis quelques jours dans sa version Xbox Series X. Même si le titre dispose d’un budget plus modeste que les récents remakes de Resident Evil, les développeurs ont tenu à nous proposer une expérience angoissante à l’ambiance travaillée, aux côtés d’Edward Carnby et d’Emily Hartwood. Reboot de l’œuvre de Frédérick Raynal sortie en 1992, ce nouvel épisode compte faire oublier les derniers épisodes décevants (la licence a été rachetée par THQ Nordic en 2018), et il est temps de voir si le pari est réussi !


Avec son casting réussi (Jodie Comer et David Harbour incarnent Emily Hartwood et Edward Carnby) et son ambiance particulièrement travaillée, qu’on parle de ses visuels ou de ses musiques « Doom Jazz », on peut dire qu’Alone in the Dark parvient sans mal à immerger. Proposant une très bonne VO et une VF tout aussi travaillée (malgré quelques soucis de synchro labiale), le jeu met direct dans l’ambiance et propose pas mal de mystères, qu’on incarne l’un ou l’autre des personnages. Chaque campagne intègre des séquences et cinématiques inédites, ce qui offre une certaine rejouabilité et 2 points de vue bien différents, même si les événements restent globalement les mêmes. Le manoir Derceto et ses occupants réservent pas mal de surprises, mais nos héros vont également découvrir d’autres environnements. La mise en scène et certaines transitions sont bien fichues, certaines parvenant à faire sursauter, même si quelques soucis de son cassent un peu la chose. Les sons arrivent en effet parfois en décalé avec l’action (quand on tire avec ses armes, lors de certains jumpscares), ce qui est un peu gênant.


Alone in the Dark


Alone in the Dark opte pour une caméra à l’épaule à l’instar des derniers Resident Evil. Une approche plus moderne, loin des caméras fixes de l’époque. On rappelle qu’Alone in the Dark a posé les bases du genre, même si Shinji Mikami, créateur de la saga Resident Evil, a mis du temps (un paquet d’années) à admettre qu’il s’en était inspiré. Une certaine forme de pression pèse donc sur les épaules des développeurs, mais on sent que ces derniers ont voulu rendre hommage au premier jeu et en respecter l’univers. On déplace donc son personnage dans les différents lieux à la recherche d’indices, de carnets de note ou encore d’objets nécessaires à la résolution des énigmes.

Ces dernières sont bien fichues et globalement accessibles (même s’il faudra parfois réfléchir un minimum), et on progresse de manière fluide dans le jeu, à une exception près. Nous avons en effet été bloqués face à un coffre-fort sans jamais réussir à trouver la combinaison, même après avoir ratissé les lieux durant plus de 30 minutes. Pour nous débloquer, nous avons eu la chance de trouver la combinaison sur internet, proposée par un joueur qui avait eu le même soucis que nous. Est-ce un bug, ou sommes-nous totalement passés à côté de la résolution de cette énigme ? Le doute plane encore… Concernant la narration, elle est plutôt bonne durant les cutscenes, et l’écriture des personnages fait mouche également. Alone in the Dark fait parfois les choses de manière simple, classique et sans en faire trop, mais ce qu’il fait, il le fait bien.



Comme dans tout bon survival-horror moderne, on trouve également des combats. Un peu de corps-à-corps imprécis (avec des armes qui se cassent au bout d’un certain temps) et quelques gunfights un peu mous ponctuent l’aventure (attention à votre stock de munitions). Ce n’est clairement pas le point fort du jeu. Malgré la possibilité d’esquiver une attaque d’un monstre, notre personnage est assez lourd à contrôler, et certains affrontements peuvent vite devenir frustrant, surtout face à plusieurs petits ennemis difficiles à atteindre. Heureusement, le bestiaire reste réussi et fait parfois frissonner, et il est même possible d’avancer discrètement et de filer. On peut même choper un objet comme une bouteille pour détourner l’attention d’un monstre ou l’enflammer.

Néanmoins, nous avons largement préféré les moments de recherche et d’exploration, beaucoup plus immersifs et proposant une ambiance vraiment travaillée. Concernant l’exploration et les énigmes, on précisera que le joueur peut choisir s’il souhaite avoir des conseils ou non, que cela concerne la révélation des points d’interaction ou l’ajout de visuels sur la carte. Celles et ceux souhaitant une expérience « à l’ancienne » pourront désactiver tout ça pour davantage de challenge, et surtout de réalisme. Avoir une bonne mémoire sera du coup important, pour se souvenir dans quelles pièces sont placés les différents éléments avec lesquels interagir.


Alone in the Dark


Visuellement, nous avons trouvé le jeu réussi. Certains environnements en jettent vraiment, grâce à une chouette colorimétrie et des détails intéressants, rappelant parfois les grandes heures de l’univers de Silent Hill ou encore The Sinking City. C’est globalement propre, certains décors sont très beaux (bibliothèque, désert, bateau), la brume est super bien gérée, et le mode performance fait plaisir même s’il y a quand même quelques petits ralentissements. Dommage en tout cas que le titre manque un peu de finition. Nous avons déjà parlé des couacs sonores, mais il y a également quelques bugs visuels, des soucis de collision, des ralentissements, des textures en deçà, et même un retour à l’interface de la console lors du passage entre le premier chapitre et le deuxième, et ce dans les 2 campagnes. Du côté des points positifs, nous avons beaucoup aimé certains effets de mise en scène.

En termes de durée de vie, nous avons mis très exactement 7h13 pour terminer le jeu une première fois (en comptant nos 30 minutes à tourner en rond), un nombre qu’on peut multiplier par 2 donc si on souhaite avoir les points de vue de chaque personnage. Alone in the Dark est composé de 5 chapitres, le dernier étant le boss final. Côté sonore, c’est très bon, qu’on parle des musiques ou du sound design. Sans réellement faire peur, le jeu pose l’ambiance et parvient sans mal à immerger. On trouve même une petite séquence « à l’ancienne », avec caméras fixes, qui nous fait replonger des années dans le passé !



Nous avons beaucoup aimé cet Alone in the Dark malgré ses défauts. Certes, le titre n’a pas le budget des ténors du genre, mais l’ambiance est bonne, les musiques sont excellentes, et quelques frissons sont au rendez-vous, grâce à quelques bonnes idées de mise en scène. Parfois classique, ce reboot reste efficace et propose ce qu’on attend de lui : une histoire accrocheuse, des personnages atypiques et quelques énigmes sympathiques, le tout enrobé de visuels de bonne facture et d’une VF qui l’est tout autant. Côté défauts, on pourra pointer du doigt un certain manque de finition (à voir avec les futurs patchs) et des combats moins engageants et un peu raides (c’est parfois vraiment brouillon). Alone in the Dark devrait néanmoins contenter les fans du genre, et nous en faisons partie. 


Les +

  • l’ambiance, excellente
  • le sound design et les musiques
  • la VF, de bonne facture
  • un casting réussi
  • quelques énigmes sympathiques
  • visuellement, c’est très chouette
  • de bonnes idées de mise en scène
  • 2 campagnes avec 2 points de vue différents et des cinématiques inédites…

Les –

  • … mais le déroulement du jeu reste globalement le même
  • les combats, imprécis voire brouillons
  • des soucis de finition (bugs de son, de transition, ralentissements, retour interface)
  • énigmes parfois trop classiques

Lageekroom

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