TEST : Banishers : Ghosts of New Eden, la nouvelle pépite de chez Don’t Nod ?

Chaque nouveau projet de Don’t Nod est attendu de pied ferme de notre côté. Si Life is Strange 2 reste une petit déception, le premier opus, Remember Me, Vampyr ou encore Jusant sont des titres vraiment excellents. Avec Banishers : Ghosts of New Eden, les développeurs parisiens lorgnent du côté des derniers God of War, avec de l’exploration, de l’action, mais également ce qui fait le sel de leurs jeux : une forte narration, à commencer par les choix laissés aux joueurs, qui impactent le récit. Nous avons eu la chance de recevoir le titre dans sa version PS5, et il est temps de voir si l’expérience a su nous convaincre. 


Banishers : Ghosts of New EdenJeu d’action/aventure avec quelques éléments de RPG, Banishers : Ghosts of New Eden lorgne donc du côté des derniers jeux de Santa Monica Studio. Précisons d’emblée, et c’est important, que même si nous allons forcément comparer le jeu aux derniers God of War, nous avons bien conscience que le budget n’est pas le même. Mais le studio va, comme toujours, utiliser ses atouts, à commencer par sa capacité à écrire et à développer des personnages intéressants, et à nous embarquer dans un récit riche en émotions. Dans Banishers : Ghosts of New Eden, on découvre le personnage d’Antea, une bannisseuse accompagnée de Red, son disciple/compagnon, missionnés pour se débarrasser d’esprits plus ou moins maléfiques. Après une mission périlleuse face à un « cauchemar », Antea perd la vie et revient sous forme spectrale aux côtés de son homme. C’est là qu’un choix s’impose au joueur, via un pacte entre nos 2 héros (à plusieurs reprises dans le jeu) : permettre à Antea de s’élever (partir en paix) ou la ressusciter. Mais pour se faire, il va falloir faire des sacrifices, et notamment humains.



Rassurez-vous, si vous trouvez les premières heures de Banishers : Ghosts of New Eden un peu longues, c’est normal, et nous avons trouvé que le jeu mettait un peu de temps à démarrer. Puis une fois les bases posées, l’ensemble monte en puissance, qu’on parle des différents environnements ou des combats, qui deviennent de plus en plus complets. Le début est donc un peu longuet, mais permet de découvrir les différentes mécaniques de gameplay. Les zones à visiter sont plus ou moins grandes, on retrouve les habituelles phases de grimpette ou ces fameux passages entre 2 roches qui masquent un temps de chargement, et il faut avouer que le level design est parfois très classique.

Puis on découvre les phases d’enquête, clairement dirigistes, durant lesquelles on trouve des indices en lien avec les personnages que l’on rencontre, pour découvrir leur histoire notamment. Vient enfin le moment du choix, qui comme bien souvent avec les productions du studio, fait longuement hésiter. C’est vraiment bien fichu, et chaque personnage rencontré a sa propre histoire. On hésite donc parfois à prendre une décision fatidique, surtout que le destin d’Antea est également en jeu.



Le travail sur les personnages est très réussi. Saluons tout d’abord les voix françaises, excellentes et parfaitement dans le ton ! Notre duo de héros est vite attachant, et on ressent leur amour, nous mettant dans des situations difficiles lors de certains choix importants. Les personnages qu’on rencontre ne sont pas en reste et ont tous leur propre passé, leurs motivations et leurs secrets. Si tous ces récits, appelés « cas de hantise », sont parfois inégaux, certains tirent vraiment leur épingle du jeu. La narration est réussie, même s’il faut avouer que le jeu a quelques longueurs. Nous avons mis environ 19h pour voir la fin de l’histoire, sachant qu’il nous reste encore beaucoup à faire pour le terminer à 100% (coffres à trouver, collectibles, autels, ennemis à éliminer).

Dommage par contre que les décors se répètent assez rapidement, et si l’ambiance est très réussie, on se lasse un peu des forêts, mines et grottes qui tournent en boucle (même si les phases dans « le vide » apportent quelque chose en plus). Si l’ensemble reste cohérent, on aurait aimé un poil plus de diversité. Les développeurs nous poussent néanmoins à l’exploration, avec des chemins qui ne deviennent accessibles qu’un peu plus tard dans le jeu. Quelques thèmes forts sont abordés, en lien avec le deuil ou encore le racisme, avec un contexte historique qui s’y prête bien. Comme nous le disions précédemment, l’ambiance est clairement un des points forts du jeu.



Exploration, enquêtes, dialogues à choix multiples, tout y est ou presque, mais il nous reste à aborder la partie combats. Le titre est un TPS d’action qui reprend les mécaniques des derniers God of War. Coups forts, coups faibles, attaques chargées, roulades, esquives, blocages et contres sont au programme, avec pas mal d’améliorations à débloquer (en lien avec la défense, les dégâts, la jauge de banissement…) et des personnages qui montent petit à petit en puissance. Mieux encore, il est possible d’alterner entre Red et Antea (on passe à ce moment là dans le monde spectral) d’une simple pression sur le bouton de la manette pour varier les combos et avoir quelques boosts de puissance, et ainsi proposer des chorégraphies plutôt stylées.

En plus de vous permettre d’accéder à de nouvelles zones, notamment en vous « téléportant », Antea est d’une grande aide lors des combats avec certaines attaques vraiment explosives ou à faire en duo. Elle ne dispose pas d’une barre de vie à proprement parler, et on remplit sa jauge d’action en attaquant avec Red. Antea peut se battre à mains nues, charger l’ennemi, et débloque ensuite quelques atouts bien classes. Par contre, ses dialogues durant les combats sont pénibles, avec des petites phrases lancées çà et là pas toujours cohérentes avec l’action.



Le bestiaire gagne doucement en variété et quelques boss s’invitent à la fête. Les spectres qu’on affronte, pas forcément dangereux au premier abord, peuvent se réincarner dans des cadavres de créatures et gagner en puissance. Certains sont plutôt coriaces et le jeu peut vite devenir tendu, même en mode normal. Heureusement, les développeurs proposent différents modes de difficulté permettant à toutes et tous de profiter du jeu sans se prendre la tête. Les combats peuvent être intenses (on débloque rapidement un fusil aux munitions illimitées mais qu’il faut recharger après chaque tir), mais également frustrants, à cause d’un système de lock pas toujours optimal.

On a parfois du mal à bien sélectionner l’ennemi qu’on veut tuer en premier (surtout que certains « boostent » les autres et doivent être dégagés en priorité), et on s’énerve face à cette confusion, surtout quand la caméra s’y met aussi. Heureusement, on s’y fait et les nombreuses améliorations sont d’une grande aide, notamment au niveau de votre équipement (tenue, armes, amulettes, bracelets, broches, anneaux). Il faudra, comme bien souvent, looter tout et rien pour débloquer des améliorations aux feux de camp, qui servent également à faire des voyages rapides.


Banishers_ Ghosts of New Eden


Visuellement, Banishers : Ghosts of New Eden propose de belles choses et une direction artistique de toute beauté. Certains décors font vraiment la différence, avec de très beaux effets de lumière. Les personnages sont bien modélisés également, malgré quelques expressions faciales un peu rigides, surtout pour certains PNJ. L’ensemble est de bonne facture au final, avec quelques paysages qui donnent envie d’utiliser le mode photo, même si on n’atteint pas le rendu des ténors du genre. Le studio a quoi qu’il en soit fait du bon boulot. Néanmoins, tout n’est pas parfait, et quelques animations sont un peu raides avec des changements de direction un peu « brutaux » pour nos personnages, sans parler de l’effet de grain durant les cinématiques qui n’est pas forcément à notre goût.

Et puis il y a les décors, qui manquent de variété. Les pistes sonores sont très réussies, tout comme la VF, et on précisera que le jeu propose un mode performance en 60fps (pas toujours stable malheureusement). Nous sommes toutefois restés en mode graphismes pour bénéficier de visuels plus propres et plus riches, notamment au niveau de la végétation. On terminera avec un petit bémol concernant la finition du jeu, qui laisse parfois à désirer. Il y a quelques soucis de synchro labiale ou encore des bugs bloquants (notre personnage qui reste coincé contre une paroi, obligeant à relancer une sauvegarde), et une petite mise à jour ne serait pas de refus.


Banishers_ Ghosts of New Eden


Banishers : Ghosts of New Eden met un peu de temps à démarrer, et il faut clairement dépasser les 3 heures de jeu pour pleinement en profiter. Les combats montent en effet en puissance, tout comme le récit, qui réserve des choix vraiment compliqués à prendre. Nos héros sont attachants et bien écrits, et s’avèrent efficace en combat, même si le système de lock met parfois des bâtons dans les roues. Vous l’avez compris, tout n’est pas parfait et le jeu pourra parfois souffrir de la comparaison avec le dernier God of War, mais Banishers : Ghosts of New Eden possède ses qualités, une superbe ambiance, une très bonne VF, et des personnages et un scénario travaillés. L’expérience a donc été convaincante, un peu décevante sur certains points, mais très immersive. Si vous aimez le genre, vous devriez passer un bon moment !


Les +

  • l’ambiance, excellente
  • un duo de personnages qui fonctionne bien
  • belle écriture, et des choix qui font réfléchir
  • l’univers est cohérent
  • certains récit annexes sont vraiment intéressants
  • la montée en puissance des combats
  • pas mal d’améliorations à débloquer (personnage, équipement, armes)
  • très chouette direction artistique

Les –

  • le grain lors des cinématiques
  • quelques animations un peu raides
  • le lock, qui galère parfois
  • level design pas toujours bien inspiré
  • le jeu est un peu long à démarrer

Lageekroom

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