TEST : Process of Elimination (Nintendo Switch)

« Quatorze détectives, un tueur et de nombreux secrets et mystères vous attendent dans ce jeu d’enquête prenant ! » Telle est la phrase d’accroche de Process of Elimination, notre titre du jour, qui mélange phases d’enquête et visual novel. Développé par Nippon Ichi Software et édité par NIS America, le jeu est disponible depuis le 14 avril 2023 sur Switch et PS4, et c’est sur la console de Nintendo que nous avons eu la chance de le recevoir. C’est parti pour notre avis !


TEST : Process of Elimination (Nintendo Switch)

Process of Elimination mélange donc enquête et visual novel. Et autant vous le dire tout de suite : si vous ne disposez pas d’un bon niveau d’anglais, il faudra vous armer de votre dictionnaire ou de votre traducteur, car l’ensemble ne propose aucune traduction française, les dialogues étant très nombreux et parfois complexes. Le jeu met d’ailleurs du temps à démarrer, le temps que l’on découvre notre personnage, sa première enquête qui sert de test, son arrivée sur l’île de Morgue (un nom qui n’inspire pas vraiment la confiance) et sa rencontre avec les autres protagonistes de l’histoire ! Notre personnage, Wato Hojo, est un jeune détective un peu maladroit, qui va se retrouver dans une affaire plus que compliquée. La Detective Alliance regroupe les meilleurs enquêteurs du pays, et leur but sera d’arrêter la série infernale de meurtres du Quartering Duke, qui en a déjà commis plus d’une centaine. Problème : notre tueur fait partie du groupe que vient de rejoindre notre héros.


TEST : Process of Elimination (Nintendo Switch)


Process of Elimination est bavard, extrêmement bavard même, et vous allez passer de longues heures à échanger avec les autres détectives et à découvrir leurs différents traits de personnalité. C’est plutôt sympa, bien écrit, et chacun a ses particularités. Par exemple, Armor Detective est une sorte de chevalier en armure là où Techie Detective est l’intello du groupe et gère les inventions. Quant à vous, vous n’avez pas de don particulier, et on vous attribue le nom d’Incompetent Detective. Y’a qu’à faire comme ça… Quoi qu’il en soit, les dialogues s’avèrent globalement intéressants (avec des relations travaillées entre les personnages), quelques rebondissements font leur effet, mais le ton léger et décalé de certaines séquences casse un peu l’immersion, dédramatisant immédiatement un événement censé être impactant. De plus, l’enquête utilise des éléments qui s’éloignent d’un certain réalisme. Difficile de vous en dire plus, mais quelques surprises sont au rendez-vous, et elles ne sont pas toujours bonnes. Cela n’empêche pas l’immersion d’être au rendez-vous malgré les longueurs, et il faut avouer que l’ensemble reste au final plutôt bien ficelé, à condition bien sûr d’adhérer au genre.


TEST : Process of Elimination (Nintendo Switch)


Si les dialogues occupent le plus clair du temps de jeu, il faudra aussi participer à des phases d’enquête en 3D isométrique. Enfin un peu de gameplay nous direz-vous ! Concrètement, on interagit sur une sorte de carte de la scène de crime, et plusieurs détectives sont présents. Ils ont tous leurs propres caractéristiques, statistiques et compétences (Movement, Inference, Inspection, Assistance, Analyzation), ce qui leur permet de résoudre les énigmes dans le temps imparti, et le joueur devra leur donner des indications pour réaliser diverses actions. Certains sont forts en analyse, d’autres serviront plutôt de soutien, tandis que quelques récalcitrants préféreront enquêter seuls. Les énigmes doivent être résolues dans le temps imparti, et il sera donc recommandé d’utiliser les enquêteurs possédant les meilleures compétences de raisonnement pour résoudre la plupart des mystères, sachant que des pièges seront de la partie. Des zones au sol doivent également être analysées pour récolter d’autres indices, avec encore une fois le personnage le plus adapté. Dis comme ça, ces phases peuvent sembler complexes, mais un long didacticiel vous apprend d’emblée les bases.


TEST : Process of Elimination (Nintendo Switch)


La difficulté monte crescendo, les pièges sont de plus en plus nombreux, et il faudra faire preuve de stratégie pour éviter le fatidique Game Over. Puis vient la phase de déduction, via des dialogues à choix multiples qui permettront, si réussite il y a, de passer à l’enquête suivante. L’histoire comporte en tout 6 chapitres, et le jeu s’avère assez long. Comptez, si vous maîtrisez bien l’anglais, une bonne vingtaine d’heures pour tout faire. Visuellement, Process of Elimination souffle le chaud et le froid. Si les personnages sont très réussis et détaillés, les arrière-plans sont vraiment basiques. On a l’impression de les avoir déjà vus des dizaines de fois dans d’autres jeux du genre, et le jeu peine du coup à se créer une réelle identité. C’est franchement dommage, car l’OST est de bonne facture, et les séquences en 3D isométrique plutôt propres. Quant aux doublages japonais, ils sont convaincants et souvent dynamiques, ce qui nous réveille parfois au milieu d’un dialogue qui traine en longueur ! On notera pour terminer que la version Switch que nous avons reçue contient un mini artbook, la bande-son numérique du jeu à télécharger ainsi qu’une très jolie jaquette alternative.



A nos yeux, Process of Elimination va avoir du mal à trouver son public malgré ses qualités. On est loin d’un Danganronpa pour ne citer que lui, et le jeu souffre d’une certaine répétitivité et de longueurs. C’est dommage, car l’histoire est plaisante (à condition de maîtriser l’anglais) et les phases d’enquête s’avèrent assez accrocheuses. Il y a quelques bonnes idées de gameplay et les personnages sont clairement réussis, que l’on parle de leurs relations ou du chara-design. En revanche, les arrière-plans sont pauvres et trop génériques pour permettre au jeu de se créer une véritable identité. Process of Elimination n’est pas un mauvais bougre, mais souffre de longueurs et d’une certaine répétitivité, qui en pousseront certains à lâcher avant la conclusion de l’intrigue. Néanmoins, si vous êtes en manque de jeux du genre, vous pourriez vous laisser tenter. 


Les +

  • une histoire qui se laisse suivre avec plaisir
  • le chara design
  • les phases d’enquête, assez complètes
  • quelques rebondissements intéressants
  • les relations entre les personnages
  • doublages japonais et OST de qualité

Les –

  • si vous ne parlez pas anglais, c’est cuit
  • les réactions parfois « en décalage » des personnages
  • les arrière-plans, trop génériques
  • des dialogues qui trainent en longueur
  • gameplay assez répétitif
  • des choix scénaristiques qui cassent un peu l’immersion

Lageekroom

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This function has been disabled for Lageekroom.

error: Content is protected !!