Avis BD Grand Angle : Bon voyage ? et Le gigot du dimanche

Le 2 mai 2024, deux nouvelles bandes-dessinées rejoignent le catalogue de Grand Angle, dans des genres bien différents ! D’un côté se trouve l’ouvrage « Bon voyage ? », dessiné par Michel Chevereau et scénarisé par Jack Manini (« Total Combat« ), qui nous embarque dans les années 40 à bord d’un mystérieux vol vers les Antilles ! De l’autre, direction les années 80 avec « Le gigot du dimanche », scénarisé par Philippe Pelaez (« Pinard de guerre« ) et dessiné par Espé, un récit familial plein d’humour, de tendresse, mais également de secrets… Nous avons eu la chance de recevoir ces 2 ouvrages, et il est temps de vous les présenter !


Synopsis : Mémé est peut-être très vieille, mais elle a toute sa tête et surtout, un gros paquet de Louis d’or cachés dans sa maison… Pilou, 11 ans, se rend tous les dimanches avec ses parents à Gaillac, petite ville du Tarn, pour y manger le traditionnel gigot préparé par son arrière-grand-mère, Mémé. Aujourd’hui, une semaine après l’élection de François Mitterrand, les dissensions sont importantes au sein de la famille même si chacun a toujours la même idée en tête : découvrir l’endroit où Mémé a caché son magot. Pourtant, la maison de Gaillac pourrait receler des secrets bien plus précieux que quelques pièces d’or…



Et si on commençait avec « Le gigot du dimanche » ! Signé Philippe Pelaez (au scénario) et Espé (au dessin), la bande-dessinée nous emmène à la rencontre de la famille de Pilou, 11 ans, qui sera le narrateur de notre histoire. Tous les dimanches, Pilou, ses parents, ses oncles, tantes, cousins ou encore cousines se retrouvent chez Mémé, son arrière-grand-mère. Des repas souvent animés par les positions politiques de chacun, à une époque où François Mitterrand vient tout juste de devenir Président. Dans une ambiance parfois électrique, tout le monde reste sur ses positions, en oublie d’écouter les autres, et ça monte souvent dans les tours. Mais on ne parle pas que de politique à table, et de nombreux sujets sont abordés, en lien avec des thèmes forts des années 80 (le récit y est totalement ancré) qui le sont tout autant de nos jours (l’homosexualité, la place de la femme dans la société, le racisme). C’est très intéressant à découvrir, surtout si on a grandi durant cette période riche en actualités et en bouleversements sociétaux. Néanmoins, les convives ne sont pas là que pour débattre sur les sujets d’actualité, et ont toutes et tous une idée bien précise en tête : mettre la main sur le magot de Mémé ! Des pièces d’or qui seraient cachées dans la maison, voire dans le jardin, et qui feraient leur bonheur.

Mémé n’est pas dupe, et ne compte pas laisser son petit magot à sa famille, qui ne l’utiliserait clairement pas à bon escient. Cette dernière est particulièrement touchante, manque de mourir à de nombreuses reprises (en s’étouffant avec de la nourriture, en tombant dans le puits), mais elle est toujours là, et Pilou veille sur elle. Leur relation est touchante, et l’innocence de Pilou l’est également. Il aime sa Mémé, et n’a que faire de l’argent et des problèmes des adultes, même si certains secrets de famille risquent de décrocher la mâchoire des personnes autour de la table. La lecture est touchante, tout comme Mémé, qui enseigne ses valeurs à son arrière-petit-fils. Certaines séquences parleront à beaucoup d’entre nous et rappellent même le film « Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain » de Jean-Pierre Jeunet. On ressent totalement les années 80, on les vit en compagnie des personnages, on se délecte des dialogues percutants, et on apprécie tout autant les visuels détaillés et le design des protagonistes. Comme le dit Philippe Pelaez : « Le gigot du dimanche n’est pas un roman, ni même une bande-dessinée : c’est une pièce de théâtre en cinq actes ». On ne peut qu’adhérer à ses propos !


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Synopsis : 6 avril 1948, le Latécoère 631, le plus grand et le plus luxueux hydravion français jamais construit, s’envole en direction de la Martinique avant de disparaître. Aux commandes, Marceau, Victor et Alice, trois amis, anciens vétérans, qui ont vécu l’enfer de la Seconde Guerre mondiale et qui sont persuadés qu’une troisième est imminente. Quant aux 44 passagers, eux aussi bien cabossés par l’existence, ils ont tous répondu au mystérieux questionnaire d’un jeu concours pour se retrouver à bord de l’hydravion.



On enchaîne avec « Bon voyage ? », qui nous emmène cette fois-ci dans les années 40, et dont nous avons volontairement raccourci le synopsis ci-dessus pour ne pas vous gâcher une des plus grosses surprises du récit. On change d’ambiance avec cette histoire dessinée par Michel Chevereau et scénarisée par Jack Manini, qui réserve son lot de mystères. C’est le grand départ pour Rose et les autres personnages, qui viennent de remporter un concours après avoir rempli un questionnaire. Leur destination : Fort-de-France, et après le train et le bus, direction le Latécoère 631, le plus grand et le plus luxueux hydravion français jamais construit. On nous présente d’emblée quelques personnages, dont un mystérieux individu venu récupérer le chat d’un vieil homme pour l’emmener on ne sait où, ou encore une hôtesse de l’air que certaines semblent déjà connaître. Pas mal de petits éléments nous font douter, et on se demande si ce concours était une arnaque ou tout simplement un piège prêt à se refermer sur ses victimes, ou encore s’il y a un contexte géopolitique derrière tout ça. Puis le récit remonte le temps, et on découvre ce qui s’est passé quelques années avant le décollage de l’hydravion, jusqu’au fameux jour du départ ou la mise en place du concours.

La narration est excellente et on se laisse prendre par les différents événements. Les personnages sont intéressants, on découvre leur passé, leurs objectifs, leurs craintes… Jusqu’à comprendre dans quoi ils ont été embarqués. Bien évidemment, nous vous laissons découvrir tout ça, le dénouement réservant des messages intéressants. On devine parfois ce qui nous attend, mais « Bon Voyage ? » propose tout de même quelques surprises. Certains des passagers n’ont plus rien à perdre, et ce qui les attend pourrait les intéresser, ou pas du tout au contraire. Bref, on en dit trop, mais on ne peut que vous conseiller de découvrir par vous-même l’ouvrage, dont les visuels s’avèrent également très réussis. Le découpage est fluide, entrecoupé de citations du carnet de voyage de Rose, et les couleurs sont parfaitement choisies pour nous immerger dans les différents lieux. Mention spéciale également à la couverture, qui ressemblerait presque à une affiche ou à une brochure de vacances. Mais est-ce réellement une partie de plaisir qui attend nos héros ? À vous de le découvrir !


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