Avis Manga Kazé : Chainsaw Man – Tomes 3 et 4
Amateurs de l’oeuvre de Tatsuki Fujimoto, réjouissez-vous : c’est une double dose de Chainsaw Man qui vous attend dans ce nouvel article manga. Nous allons en effet revenir sur le tome 3, sorti le 1er juillet 2020, avant d’enchaîner avec le tome 4 qui sera disponible le 2 septembre 2020 aux éditions Kazé. Après un deuxième tome qui montait en puissance et une nouvelle quête pour notre héros Denji, nous avions hâte de découvrir la suite de ce manga plus que barré. C’est parti !
Synopsis : Pour rembourser ses dettes, Denji, jeune homme dans la dèche la plus totale, est exploité en tant que Devil Hunter avec son chien-démon-tronçonneuse, “Pochita”. Mais suite à une cruelle trahison, il voit enfin une possibilité de se tirer des bas-fonds où il croupit ! Devenu surpuissant après sa fusion avec Pochita, Denji est recruté par une organisation et part à la chasse aux démons…
Combats dantesques, humour au ras des pâquerettes et personnages atypiques : Chainsaw Man ne fait pas les choses à moitié et joue à fond la carte de l’immersion. Alors que les membres de la 4e section spéciale anti-démons se retrouvent piégés dans un hôtel dans lequel ils pourraient bien y rester pour l’éternité, les Devil Hunters se divisent. En effet, le démon qui les tient au piège leur affirme qu’il les libérera si Denji est tué. Mais ce dernier, qui s’est vu promettre un baiser langoureux par Himeno s’il tue leur cible, compte bien faire souffrir son adversaire et utilise une technique pour le moins sadique pour en venir à bout. Le combat est sanglant, comme souvent, et Denji est au centre de toutes les attentions. Makima semble en savoir plus sur le jeune homme, et notre petite troupe se retrouve à boire des canons, ce qui déliera peut-être les langues. On retrouve dans ce tome cette dualité, aussi bien graphique que rythmique, qui nous fait passer de séquences bourrées d’action et de détails à des moments plus calmes au style graphique plus épuré voire parfois simpliste. Violence et humour font bon ménage, et après les blagues pipi/caca du tome précédent, on enchaîne sur les blagues sur le vomi. C’est cradingue, certes, mais ça fait quand même sourire, surtout que le personnage de Denji est plutôt bien travaillé. Déçu par son tripotage de nibards dans le tome précédent, Denji espère cette fois-ci un baiser langoureux avec Himeno, mais tout ne va pas se passer comme prévu. On assiste à un passage entre Himeno et Denji, qui montre une nouvel fois la naïveté du jeune homme, qui découvre la vie avec certaines difficultés, ses envies et fantasmes étant souvent synonymes de déception lorsqu’il les atteint.
Techniquement, et comme nous l’avons souligné précédemment, on retrouve cette dualité visuelle qui pourra surprendre. Même si nous avons une nouvelle fois du mal avec certains visages, les séquences orientées action vont mettre tout le monde d’accord, avec une multitude de détails et des visuels à couper le souffle. C’est parfois brouillon mais l’énergie qui se dégage de ces illustrations, dont certaines en double page claquent méchamment, fait clairement plaisir. La dernière partie du tome relance la narration, après une courte pause nécessaire au développement des personnages, et un mystérieux sabreur (superbe lui aussi visuellement) va donner du fil à retordre à Denji et à ses camarades, qui pourraient bien tomber comme des mouches. Même si ce tome reste un léger cran en dessous du tome précédent, il confirme la bonne dynamique de l’oeuvre de Tatsuki Fujimoto, qui devrait monter en puissance dans le tome 4, dont nous vous parlons ci-dessous.
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Chainsaw Man – Tome 4 : comme d’habitude, assurez-vous d’avoir bien lu les tomes précédents avant de poursuivre la lecture de ce paragraphe. Nous avions laissé Denji face à un ennemi coriace et terriblement stylé. Hayakawa a échoué malgré la puissance du démon-malédiction, tout comme Himeno. Makima est de son côté victime d’une tentative d’assassinat par balles. Autrement dit, c’est carrément le bordel pour nos héros ! Ce tome 4 n’est pas celui qui propose le plus d’action mais sa narration est excellente, et on s’attarde à tour de rôle sur l’histoire de plusieurs personnages. Makima prend une toute autre ampleur, et dévoile un pouvoir incroyable permettant de littéralement faire exploser ses ennemis à distance, via une sorte de rituel bien mis en scène. Denji, qui en a pris plein la poire, va se retrouver en binôme avec Power, et nos 2 héros vont être entraînés à la dure à la demande de Makima afin de les endurcir. Leur « maître » n’est autre que le plus puissant des Devil Hunters, et il va leur proposer un entraînement bien violent qui les obligera à se creuser la tête pour arrêter de mourir encore et encore. On suivra également le destin de Hayakawa, traumatisé par la disparition de Himeno, qui va passer un contrat avec un nouveau démon afin de faire un pas de plus vers sa vengeance. Le traitement de tous ces personnages est particulièrement réussi dans ce tome, même si certains passages s’avèrent parfois un peu confus, les informations étant nombreuses. Denji en vient également à se poser des questions sur son statut, lui qui n’arrive pas à pleurer les morts. « Peut-être qu’en perdant mon cœur physique, j’ai aussi perdu mon cœur humain » se demande t’il. Le dernier chapitre de ce tome, intitulé « rassemblement général », promet beaucoup pour la suite. Ce tome 4 reste quoiqu’il en soit dans la lignée des précédents, mais densifie le traitement de ses personnages. Visuellement, certaines illustrations se démarquent toujours autant, avec une violence qui dépote et un travail sur les visages un peu plus précis, renforçant les émotions. Bien que l’action soit en retrait et que l’histoire principale avance peu, ce tome 4 reste à nos yeux réussi en terme de rythme et de narration, et parvient à accrocher lors de sa lecture, donnant clairement envie de découvrir la suite !
Lageekroom