Avis Manga Kazé : The Promised Neverland – Tome 19
Cela fait déjà 19 tomes que nous suivons les aventures d’Emma et de ses petits camarades, bien décidés à survivre dans un monde impitoyable qui ne leur a fait jusqu’à présent aucun cadeau. Mais même si la reine des démons ainsi que les membres des familles régentes sont morts, tout n’est pas terminé, et un tout dernier arc narratif sera développé dans ce tome, ainsi que dans le prochain, qui sera on le rappelle le dernier. Direction Grace Field, lieu où tout a commencé, et où tout va se terminer. Mais dans quelles conditions ? C’est ce que nous allons voir !
Synopsis : Quitte à se jeter dans la gueule du loup, Emma et ses compagnons foncent sur Grace Field, espérant arracher leurs camarades des mains de Peter Ratri. Malgré la mort de la Reine, leur dernier ennemi semble plus que jamais déterminé à étouffer la révolte et transformer l’orphelinat en tombeau… Les dernières pièces sont en place, qui parviendra à faire échec et mat le premier ?
Développer une œuvre complète a toujours été un exercice délicat pour un auteur. Un début pose les bases, et même s’il s’avère décevant (ce qui n’est absolument pas le cas de « The Promised Neverland »), il est toujours possible de rattraper le tout. Le milieu peut se permettre de temporiser les choses, de prendre des risques, car c’est le final que l’on va attendre avec impatience. Et parlons-en du final justement, qui va rester dans toutes les têtes et parfois entraîner le jugement définitif de l’œuvre. Comment terminer une série sans décevoir les fans et contenter tout le monde ? Dans le cas de « The Promised Neverland », le final était particulièrement attendu… et nous devons avouer que nous avons été moyennement convaincus par ce tome 19. Pourtant, la recette est toujours aussi efficace, et le rythme est au rendez-vous. Ce retour à l’orphelinat était très attendu, tout comme la confrontation avec Peter Ratri. Ce dernier et son clan comptent bien mettre un terme aux agissements d’Emma pour préserver l’ordre établi depuis des millénaires. Mais si tous les ingrédients sont présents pour nous proposer un final en apothéose, pourquoi cette déception ?
Ce ne sont clairement pas les dessins de Posuka Demizu qui sont à mettre en cause, ceux-ci étant toujours aussi superbes. Une certaine maturité se dégage des derniers tomes, et il suffit de comparer ce tome 19 aux premiers pour se rendre compte de l’évolution du style de la mangaka. Ce tome 19 réserve de magnifiques illustrations et un travail excellent sur les visages. Difficile de vous en dire plus sans spoiler le scénario, qui réserve quelques surprises. Et ce sont peut-être ces dernières qui rendent ce tome parfois surprenant, mais dans le mauvais sens du terme. Tout va un peu trop vite et trop d’actions sont tirées par les cheveux. On a souvent l’impression que le scénario de Kaiu Shirai est en plein rush, et qu’il faut vite conclure l’intrigue. Et pourtant, il reste de nombreuses questions en suspens… Mais ce rythme un peu effréné est souvent présent à la fin d’un récit, et c’est le retour de personnages importants qui nous pose problème. Encore une fois, difficile d’en dire davantage sans spoiler, mais on est en plein deus ex machina. En d’autres termes, alors que tout semble perdu lors de certaines séquences (notamment une mettant en scène Sonju et Mujika), on assiste à des retournements de situation malvenus et vraiment trop gros. Un grand méchant en particulier fait son retour, avec des motivations plus qu’étranges… Bref, c’est vraiment dommage, et ce genre d’événement sort du récit… alors que le but d’un final est de nous immerger pleinement. On a également l’impression que les auteurs ne vont pas au bout des choses, ce qui est pourtant une particularité de la série, qui n’hésite pas à tuer violemment certains personnages (et enfants). Même le grand méchant, Peter Ratri, use et abuse de tous les clichés du gros vilain… A voir ce que donnera le tome 20, que l’on attend avec autant de craintes que d’impatience.
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Ce tome 19 de « The Promised Neverland » est un peu paradoxal. Le rythme est au rendez-vous, il y a des rebondissements et on ne s’ennuie pas ! Mais l’ensemble est trop rushé et tiré par les cheveux pour nous immerger totalement, en plus d’être un peu bavard. Certains choix scénaristiques vont clairement diviser, et le tout n’a pas forcément fonctionné de notre côté. On reste donc un peu sur notre faim, et le prochain tome (qui sera, on le répète, le dernier) a un sacré poids sur ses épaules.
Lageekroom