TEST : Like a Dragon: Infinite Wealth, le Ryū ga Gotoku Studio nous régale (PS5)

Après un Like a Dragon Gaiden plus modeste en termes de contenu mais qui a su nous tirer quelques larmes, le Ryū ga Gotoku Studio enchaîne en ce début d’année 2024 avec Like a Dragon: Infinite Wealth, huitième épisode de la saga principale. Certains l’appellent d’ailleurs bien souvent Yakuza 8, cet opus succédant à Yakuza: Like a Dragon, un septième épisode qui changeait sa formule avec une orientation RPG. On retrouve donc Ichiban Kasuga dans une nouvelle aventure qui, vous allez voir, réserve de nombreuses surprises mais surtout un contenu dantesque. Nous avons eu la chance de recevoir le jeu dans sa version PlayStation 5, et il est temps de vous partager notre avis. 


TEST : Like a Dragon: Infinite WealthSi Like a Dragon: Infinite Wealth s’est longuement présenté via ses trailers, nous faisant comprendre qu’on allait voir du pays et découvrir les plages d’Hawaï, c’est bel et bien à Yokohama que démarre le récit, dans un quartier qu’on commence à bien connaître et surtout à apprécier. Après 3 heures de jeu environ, direction Hawaï pour notre protagoniste principal, envoyé sur place pour raisons familiales. Disons-le tout de suite : le terrain de jeu de Like a Dragon: Infinite Wealth est immense, de Yokohama à Hawaï en passant par Kamurocho ! Les fans de la première heure seront ravis de retrouver les lieux cultes traversés dans les anciens épisodes, mais découvriront une nouvelle map encore plus grande et très variée. Like a Dragon: Infinite Wealth est ultra balèze et généreux, et nous avons mis un peu plus de 40h rien que pour terminer sa quête principale. Il y a toujours quelque chose à y faire, et on ne s’ennuie jamais.



Côté scénario, c’est dense, riche en personnages et en rebondissements. Un conseil : ne lisez rien en lien avec l’histoire sur internet pour ne rien vous gâcher, car les surprises sont nombreuses ! Néanmoins, une question se pose : est-il possible d’apprécier ce nouvel épisode sans avoir joué aux anciens ? Très honnêtement, c’est compliqué, et si vous débutez avec Like a Dragon: Infinite Wealth, vous allez passer à côté d’innombrables éléments scénaristiques, de références, de clins d’œil. Les personnages se comptent par dizaines et bénéficient tous d’une écriture intéressante, rendant le titre accrocheur à chaque instant. Si vous n’avez pas un minimum de connaissances sur le lore de la saga, ça va être un peu tendu. Yakuza 3, 6 ou encore Like a Dragon sont importants, et nous vous recommandons de regarder au moins quelques résumés sur internet avant de vous lancer.

Les développeurs jouent à fond la carte du fan service, et le chapitre 8 en est la preuve, avec des références à tout va sur tous les jeux de la série. On vous laisse découvrir pourquoi. En revanche, si vous n’avez jamais accroché aux jeux Yakuza, ce dernier ne va pas forcément vous convaincre. On retrouve la marque de fabrique du studio avec de longs dialogues, des allers-retours, et un rythme souvent haché par des missions secondaires obligatoires et des fonctionnalités qu’on peut presque qualifier de jeu dans le jeu. Les vieux de la vieille comme nous qui ont découvert la saga avec son premier épisode ne seront pas dépaysés et retrouveront très vite leurs marques. On se sent comme un poisson dans l’eau, et ça fait du bien.



Ichiban débarque donc à Hawaï et ne va pas tarder à se monter une petite équipe. Ce personnage est vraiment attachant, et a su trouver sa place après un Kazuma Kiryu qu’on a bien du mal à oublier. Heureusement, ce dernier est présent dans le jeu et vous rejoint dans votre équipe, avant de partir avec d’autres camarades un peu plus tard dans l’aventure (on essaye de rester le plus évasif possible pour ne rien vous spoiler). Il est bien difficile de poser la manette une fois lancé dans le jeu, avec une histoire qui monte en puissance et des combats qui deviennent de plus en plus jouissifs. Certes, ces derniers sont un peu répétitifs à la longue, mais les nombreuses techniques à débloquer relancent sans cesse l’intérêt et on prend plaisir à les enchaîner pour gratter de l’expérience et monter en niveau.

Le jeu peut vite devenir difficile si on ne « grinde » pas un peu, alors on prend son temps, on explore, on fracasse quelques mâchoires, on tombe sur une ennemi spécial, on se lance dans quelques quêtes secondaires ou activités. Tout lister est presque impossible tant il y a de choses à faire : exploration, donjons, combats spéciaux, quêtes secondaires parfois délirantes, shopping, appli de rencontre, armes à confectionner ou améliorer, jeux de la salle d’arcade (Virtua Fighter 3, Sega Bass Fishing, SpikeOut), ligue sujimon avec plus de 150 créatures à capturer, île à développer à la Animal Crossing (avec quelques combats en temps réel cette fois-ci), verres de l’amitié à partager avec ses coéquipiers… C’est fou, et de nombreux dialogues peuvent être déclenchés pendant vos balades, vous permettant d’en apprendre plus sur vos amis !



Même après 30 heures, le jeu nous propose encore des didacticiels. On fait de belles rencontres, certains personnages s’avèrent vraiment touchants, et le jeu aborde des hèmes forts comme le harcèlement, les réseaux sociaux, l’importance de la nature, le nucléaire. Tout plein de missions délirantes sont au programme certes (certaines rendant hommage à d’anciens jeux Sega), mais le jeu sait être sérieux dans son histoire principale. Oui, c’est bavard, mais les voix japonaises sont toujours aussi excellentes. C’est en revanche un peu moins convaincant que ça parle en anglais. On est souvent happé par l’ambiance et les nombreux détails de chaque environnement, puis on se relance dans la bagarre ! Il faudra penser à bien équiper et améliorer ses personnages, à booster ses armes, à faire le plein de bouffe, de soins, d’armes ou d’objets divers pour coller des malus à son adversaire.

Les combats ont beau être au tour par tour, ils sont super dynamiques, avec des QTE, des attaques en groupe, des interactions avec le décor et nos compagnons, et la possibilité de se déplacer dans une petite zone avant de lancer son action (bien pratique pour soigner ses amis ou choper un élément du décor comme les mythiques vélos). Certains boss vont vous donner du fil à retordre, le tout dans une mise en scène toujours aussi stylée. Kiryu a plusieurs postures de combat, chaque ennemi a son point faible, et les attaques sont toutes plus délirantes les unes que les autres, avec la possibilité de changer de job et donc de style de combat. Mieux encore, quand vous avez un niveau bien supérieur à vos adversaires en ville (un code couleur permet d’anticiper les combats, bleu étant considéré comme ennemi faible), on passe en mode annihilation : en gros on appuie sur L2 et le combat est expédié en 2 temps 3 mouvements. Classe, et ça évite de perdre du temps tout en grattant un peu d’XP.



L’exploration est vraiment excellente, et on aime rester avec nos personnages. Le casting est nickel, et chacun de nos héros a droit a son background et ses motivations, le tout bénéficiant d’une très belle qualité d’écriture. C’est fou de voir la cohérence de l’ensemble, qu’on parle du scénario du jeu ou des nombreuses ramifications avec les anciens épisodes. Les scénaristes ont un talent fou, et l’émotion est très souvent au rendez-vous. L’ensemble est magnifié par le travail impeccable sur les visages, si expressifs et touchants. Quand un personnage verse sa larme, on la verse avec lui, quand il pète un câble, on s’énerve avec lui. La saga Yakuza a toujours été au dessus du lot en termes de visages, et Like a Dragon: Infinite Wealth est fidèle à cette réputation. Les décors ne sont pas en reste, et Kamurocho n’a jamais été aussi immersif, tout comme Yokohama, malgré quelques rues un peu vides. Mais ce n’est rien comparé à l’exotisme de Honolulu, ses grandes rues, ses plages et ses centres commerciaux immenses et remplis de boutiques.

Le titre est ultra riche, très chouette en termes de colorimétrie (notamment de nuit), mais souffre de quelques bugs et d’assets nous rappelant les épisodes PS3. Certaines animations sont un peu raides, les PNJ pètent parfois des câbles et se mettent à courir n’importe comment (notamment en arrière-plan durant les cinématiques), certains éléments en fond sont en 2D (quelques arbres bien vilains), et il y a pas mal d’aliasing. En revanche, la fluidité est au rendez-vous, et ça tourne en 60 images par seconde. Ces petits défauts ne gênent en rien le plaisir de la découverte, et il serait osé de les pointer du doigt quand on voit la richesse proposée par le jeu. Les musiques sont quant à elles excellentes, et on peut même les écouter en se baladant. Se mettre Friday Night (Yakuza 0) en fond quand on explore les rues d’Honolulu, ça n’a pas de prix.



On pourrait écrire des pages et des pages sur Like a Dragon: Infinite Wealth tant le jeu a à offrir. Une sorte de bouquet final (avant le prochain) qui rassemble ces dizaines de personnages que l’on aime tant, dans une aventure qui nous parle de politique, de maladie, de réseaux sociaux et de yakuzas bien sûr, mais surtout de trahison, d’amitié et de famille. L’open world est passionnant à découvrir, les activités ultra nombreuses, il y a des jeux dans le jeu, les combats ont une pêche d’enfer malgré leur répétitivité, et le jeu sait partir dans des délires pas possibles et rester très sérieux quand il s’agit de faire passer des émotions. Visuellement, c’est riche et varié malgré l’aliasing et certains éléments qui font très PS3, et les visages sont toujours aussi sublimes. Avec ses 40h rien que pour la quête principale, on en a pour son argent si on aime la saga ! En revanche, si vous n’avez jamais apprécié la série et que nous vous n’avez pas joué aux précédents jeux, vous serez sans doute moins convaincus et moins en immersion. Du coup, on ne peut que vous conseiller de prendre un mois de vacances et de vous pencher sur les anciens épisodes !


Les + 

  • une aventure inoubliable au contenu dantesque
  • il y a toujours quelque chose à faire
  • les personnages, bien écrits et tous intéressants
  • Ichiban et Kiryu sont super attachants
  • les combats, jouissifs et dynamiques
  • des visages ultra expressifs, et un casting impeccable
  • plein de rebondissements
  • les voix japonaises
  • sous-titres en français
  • de beaux moments d’émotion
  • de nombreux thèmes de société sont abordés
  • la mise en scène lors de certaines cinématiques
  • souvent très beau…

Les –

  • … même si certains éléments font très old-gen
  • pas mal d’aliasing
  • des animations parfois un peu raides
  • quelques longueurs
  • des combats qui peuvent devenir répétitifs, surtout quand il faut gagner quelques niveaux

TEST : Like a Dragon: Infinite Wealth



Lageekroom

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This function has been disabled for Lageekroom.

error: Content is protected !!