TEST : TAPE : Unveil The Memories – Director’s Edition (PS5)

Les amateurs de jeux d’horreur sont particulièrement gâtés ces dernières années (et que dire de 2023 !), avec des remakes de titres cultes (Resident Evil 2), des retours espérés depuis bien longtemps (Silent Hill, Alone in the Dark) et de nombreuses pépites indépendantes. MADiSON, Visage ou encore Layers of Fear ont su nous faire frissonner, et c’est jeu espagnol dont nous allons parler aujourd’hui. A l’occasion de la sortie en version physique de TAPE : Unveil The Memories, nous allons revenir sur le jeu de BlackChiliGoat Studio, et voir s’il s’agit d’un énième jeu d’horreur narratif ou d’une nouvelle pépite à découvrir. C’est parti !


TEST : TAPE : Unveil The Memories – Director’s Edition (PS5)Si vous aimez les références au cinéma d’horreur des années 70, 80 ou 90, vous allez être servi ! TAPE : Unveil The Memories nous raconte l’histoire d’Iria, une jeune fille ayant reçu une mystérieuse cassette vidéo de son père disparu. Tout démarre dans la maison familiale lorsque notre héroïne trouve cette mystérieuse cassette, et découvre en l’insérant dans le magnétoscope du salon une vidéo de son père disparu. Ce dernier était réalisateur de films d’horreur, et il va falloir découvrir ce qui lui est arrivé. Comme dans tout bon jeu du genre, l’exploration sera au rendez-vous. On fouine, on inspecte des objets, on découvre les différentes pièces, jusqu’à arriver dans un hôpital clairement oppressant. Mais Iria va rapidement mettre la main sur un objet qui sera capital dans votre aventure : une caméra.


TEST : TAPE : Unveil The Memories – Director’s Edition (PS5)


Ici, la caméra ne servira pas à passer en vision nocturne pour se repérer dans les endroits sombres mais aura un tout autre usage. Pour faire simple, on peut faire avancer ou reculer dans le temps certains objets, voire même les mettre en pause. Par exemple, faire remonter dans le temps des étagères en métal s’étant effondrées permet de libérer un passage, une porte peut être reconstruite ou des spots lumineux peuvent être orientés pour faire fuir une menace. C’est via des tableaux ou des chevaux à bascule que l’on « recharge » sa caméra, et que l’on ajuste sa jauge qui permet d’avancer ou reculer le temps. Cette mécanique de gameplay est franchement bien fichue, et permet de proposer quelques énigmes intéressantes. Autre exemple concret, une énigme consiste à récupérer un morceau de vase brisé, et à le rapporter vers le reste du vase. En remontant le temps, l’objet se reconstitue, et l’énigme peut progresser. Ces différentes possibilités apportent un plus à un titre qui fait souvent dans le classique, mais qui parvient à proposer une excellente ambiance, notamment lorsque la caméra fait apparaître sur les murs d’étranges messages. 


TEST : TAPE : Unveil The Memories – Director’s Edition (PS5)


Si TAPE : Unveil The Memories ne fait pas extrêmement peur, surtout lorsqu’on le compare à Visage ou MADiSON, son ambiance est particulièrement réussie. Les références au cinéma sont nombreuses, et le contexte s’y prête bien. On découvre par exemple une pièce tout droit sortie de l’esprit dérangé de David Lynch (Twin Peaks), des références au cinéma de Romero, de Carpenter, une salle de bain tirée d’un classique de Kubrick, ou encore un travail sur la lumière et les couleurs rappelant le giallo, ce genre cinématographique représenté par des réalisateurs italiens comme Dario Argento. Une référence à l’Echelle de Jacob est également présente, ce qui ne peut que nous faire plaisir. Certaines références sont un peu appuyées, mais l’ensemble fonctionne bien et propose de bonnes idées visuelles, notamment dans la disposition de certaines pièces. L’influence de Layers of Fear est également présente, avec des séquences qui jouent avec vos sens et font tout pour vous désorienter. Et ces différentes VHS à trouver, qui nous apprennent davantage sur notre père (avec lequel on semble communiquer), nous font forcément faire un bon dans le passé.


TEST : TAPE : Unveil The Memories – Director’s Edition (PS5)


Oui, TAPE : Unveil The Memories reprend des éléments ça et là d’autres jeux du genre, mais l’histoire proposée est accrocheuse et on se prend vraiment au jeu. Certains énigmes demandent de gamberger un minimum, et on s’éloigne du « walking simulator » de base dans lequel on se contente d’avancer et d’enchaîner les scripts. Certaines séquences vous mettent également face à une créature, qu’il faudra à tout prix éviter. On pourra l’immobiliser avec la caméra, mais rester discret sera capital. C’est parfois un jeu de cache-cache qui se déroule, le temps de trouver une solution pour sortir de la zone. L’IA du monstre est très basique, mais la tension est au rendez-vous. Quelques jumpscares sont également de la partie, et s’avèrent bien gérés. Les développeurs n’en font pas trop, ne veulent pas choquer ou surprendre à tout prix, et l’ensemble est au final cohérent. Côté durée de vie, il faut compter entre 4 et 5 heures pour en voir le bout. Si vous tentez une deuxième partie, vous n’en aurez que pour 2 petites heures. Notez qu’un mode narratif est disponible (dans lequel on ne peut pas mourir), et qu’une fois le jeu terminé, on débloque le mode réalisateur. Ce dernier permet de reprendre le jeu au dernier chapitre pour modifier certains de vos choix et débloquer les différentes fins.


TEST : TAPE : Unveil The Memories – Director’s Edition (PS5)


Visuellement, le jeu est très propre. C’est fluide et plutôt chouette en termes d’effets de lumière, même si le budget modeste saute forcément aux yeux. Certaines textures sont peu détaillées ou se répètent, quelques modèles 3D sont basiques, mais l’ensemble est très convenable, avec quelques décors qui sortent du lot. L’ambiance sonore est très bonne (on vous conseille bien entendu de jouer au casque), avec des voix espagnoles bien jouées et un sound design immersif. Mais ce qui est le plus surprenant, c’est la gestion de la DualSense de la PS5. La manette est nettement mieux gérée que dans la plupart des AAA, avec l’utilisation des gâchettes lorsqu’on utilise la caméra et des vibrations vraiment classes. Par exemple, lorsqu’on consulte un journal, une petite ambiance sonore se lance. Un article nous parle d’une fusillade, et on peut ressentir l’impact des balles dans la manette et même les sons de la course-poursuite dans le haut-parleur. C’est vraiment très classe !



TAPE : Unveil The Memories est pour nous une réussite. Le jeu ne mise pas sur de la terreur pure mais propose une ambiance travaillée, que les fans de films d’horreur et d’épouvante aimeront sans aucun doute. C’est fluide et propre visuellement, avec une direction artistique souvent inventive, ce qui n’est pas facile avec les nombreux jeux du genre. L’usage de la caméra apporte également un petit plus, permettant de découvrir quelques énigmes bien fichues. On reste face à une expérience assez courte et parfois classique, mais dans l’ensemble, le jeu de BlackChiliGoat Studio propose des choses très intéressantes. 


Les +

  • excellente ambiance
  • la caméra, qui apporte un plus
  • de nombreuses références au cinéma d’horreur
  • propre visuellement, et parfaitement fluide
  • quelques séquences qui sortent du lot
  • l’histoire, accrocheuse

Les –

  • parfois classique dans son déroulement
  • un peu court
  • l’IA du « monstre »

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