Avis Manga Glénat : L’École emportée – Édition originale – Tomes 1 et 2

Notre manga du jour a quasi 50 ans ! C’est en effet au milieu des années 70 que « L’École emportée » a vu le jour, et nous ne découvrons l’œuvre de Kazuo Umezu qu’aujourd’hui avec cette édition originale en provenance des éditions Glénat. C’est donc avec beaucoup de curiosité que nous nous sommes plongés dans cette histoire horrifique, et nous n’avons pas été déçus. C’est parti !

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 15 septembre 2021 –


Avis Manga Glénat : L'École emportée - Édition originale - Tome 1Synopsis : Le manga le plus célèbre de Kazuo Umezz narre la disparition brutale d’une école primaire et de tous ses occupants, mystérieusement projetés dans un monde désertique, dépourvu de vie, où le sable dispute à un ciel aux brumes obscures les limites incertaines de l’horizon noir. Complètement dépassés par la situation, les adultes chargés de la protection des enfants vont se révéler incapables d’assurer leur rôle. Certains laisseront libre cours à leur folie naissante, d’autres préfèreront le suicide. C’est dans ce monde que les enfants, désemparés, à court de repères tant familiaux que géographiques, se devront à eux seuls de s’accorder l’espoir d’une survie improbable. Découvrez ce chef-d’œuvre du manga dans une nouvelle édition en six tomes, qui vous permettra d’apprécier d’art d’Umezu dans toute sa splendeur. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.


Avis Manga Glénat : L'École emportée - Édition originale - Tome 1


On peut dire, sans exagération aucune, que ce premier tome est une véritable claque. Si le synopsis nous faisait de l’œil depuis notre découverte de cette nouvelle édition, nous n’étions clairement pas prêts. « L’École emportée » est un manga qui prend aux tripes, et ce dès les premières pages. Notre jeune héros, Shô, vient de se disputer assez violemment avec sa mère avant de partir à l’école. Alors que cette journée commençait à prendre une tournure plus « classique », et que Shô se préparait déjà à faire ses excuses à sa mère, tout a basculé. L’école et tous ses occupants ont soudainement disparu, les élèves et professeurs se retrouvant dans un monde désertique et clairement flippant. Où ont-ils atterri ? Que sont devenus leurs parents ? Que pensent les professeurs de cette situation ? Très vite, c’est la panique général, mais Shô et ses camarades vont devoir garder la tête froide, et ce pour plusieurs raisons. Pour préserver les plus jeunes tout d’abord, à savoir les élèves de maternelle, et éviter de créer davantage de panique. Ensuite, parce que les adultes se comportent étrangement, cachent des choses et s’avèrent parfois imprévisibles (nous y reviendrons). Enfin, parce que la classe a besoin d’un leader, et Shô a un caractère suffisamment fort pour endosser ce rôle. Un phénomène comme ce que vivent les enfants et professeurs soulève forcément de nombreuses interrogations, et l’absence de contact avec l’extérieur renforce ce sentiment d’oppression qui se dégage dès les premières pages. Impossible de sortir de l’école et de foncer vers l’inconnu, et un jeune élève en a déjà fait les frais. Mais comment rester serein en étant enfermé avec des adultes qui commencent à perdre les pédales ? Que les professeurs préservent les enfants en leur mentant (pour les rassurer), cela peut se comprendre. Mais lorsqu’ils commencent à être violents, frappent et mutilent les mômes pour les « calmer » et empêcher les débordements, les limites sont franchies. On assiste donc à des scènes assez choquantes durant lesquelles certains enfants font les frais de l’incapacité des adultes à gérer la situation.

Et que dire du « Monsieur de la cantine », qui pète littéralement les plombs. Voulant garder la nourriture pour lui seul, il s’en prend aux enfants, les attaque et fait même des prisonniers. Un véritable psychopathe dont le caractère ne demandait qu’à exploser, et les circonstances n’ont pas aidé. Comment survivre et gérer une situation critique si les adultes craquent et deviennent violents ? Les enfants vont devoir faire preuve d’un sacré caractère pour survivre ! De nombreux thèmes forts sont abordés dans ce premier tome, comme la confiance des enfants envers les adultes. Ces derniers les sous-estiment d’ailleurs, en témoigne cette réplique d’un professeur : « le plus important, c’est de tout faire pour leur cacher la vérité, quoi qu’il en coûte. Ils sont capables de prendre des vessies pour des lanternes, en particulier les enfants qui sont nés avec la télévision ». Le traumatisme de la seconde guerre mondiale ressurgit également au détour de quelques cases : « on nous a envoyé un missile ! Je savais que ça finirait par arriver un jour ». Mais le plus important reste de garder espoir, et malgré leurs faiblesses, les larmes et les moments de doute, les enfants vont faire preuve d’un sacré courage, surtout que les événements vont rapidement s’enchaîner. La fin du tome nous donne quelques réponses, que nous vous laissons découvrir. Visuellement, le coup de crayon pourra surprendre de nos jours, mais cet aspect « retro » nous plaît beaucoup, avec un certaine réalisme dans les visages (parfois inquiétants) et surtout une mise en scène assez incroyable. Certaines illustrations sont impressionnantes et montrent des paysages apocalyptiques aussi hypnotiques qu’angoissants. Ce premier tome de « L’École emportée » est au final une belle découverte de notre côté. Percutant, parfois violent mais surtout bourré de suspense, ces débuts posent des bases solides qui donnent envie de découvrir la suite (le tome 2 de cette édition sera disponible à la rentrée). Que s’est-il réellement passé ? Comment les enfants réussiront-ils à survivre ? Nous avons hâte d’en avoir le cœur net !


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L'École emportée - Édition originale - Tome 2 avis critique manga lageekroomL’École emportée – Édition originale – Tome 2 : attention, assurez-vous d’avoir lu premier tome de « L’École emportée – Édition originale » avant de poursuivre la lecture de ce paragraphe. A la fin du tome 1, nous avons appris que les enfants avaient fait un bon dans le futur, après leur découverte pour le moins choquante : une stèle sur laquelle est écrite : « ici reposent les 862 disparus de l’école Yamato« . Tous les noms des élèves et des professeurs y sont inscrits, et certains en déduisent donc qu’ils ont voyagé dans le temps. Nous n’en avons bien sûr pas la confirmation, mais il s’agit d’une hypothèse bien réelle, et l’ancien monde a quoi qu’il en soit disparu. Quelques élèves partent en véhicule visiter l’extérieur avec le professeur Wakahara, mais ce dernier va littéralement péter les plombs et s’en prendre aux enfants, dans une scène assez marquante durant laquelle il va tenter de tous les percuter avec sa voiture. Alors que l’on pense que Shô va finir étranglé par Wakahara, on assiste à une séquence pour le moins intrigante. Sa mère, que l’on suit durant quelques pages souffrir du deuil de la perte de son fils, semble entendre sa voix. Elle va suivre les sons de son enfant l’appelant au secours jusqu’à un hôtel pour y cacher son couteau préféré dont elle lui interdisait l’accès… couteau que Shô va trouver et utiliser dans sa « réalité » pour se défendre contre son professeur fou. Il semblerait donc qu’il y ait un lien entre les personnes restées dans notre réalité/espace temps/monde et les enfants téléportés dans le futur…

Les relations entre les enfants sont quoi qu’il en soit très compliquées. Certains veulent prendre le pouvoir (quelques filles plus âgées font régner la violence) tandis que les plus petits craquent et se jettent dans le vide pour « s’envoler comme des oiseaux » et retrouver leurs parents. Des élections vont devoir être organisées pour nommer des « dirigeants » (on passe du statut d’école à celui d’Etat), qui auront la lourde tâche de gérer la nourriture, les conflits, les peines et les blessures de chacun, sans oublier une menace bien plus mortelle : une fourmi géante qui vient du no man’s land qui entoure l’école. Ajoutez à cela l’évasion du type de la cantine, et vous comprendrez que la situation est particulièrement tendue. Les enfants souffrent, aussi bien mentalement que physiquement, et certains en prennent plein la poire. Les coups pleuvent, et la violence est particulièrement choquante, surtout que l’on a affaire à des enfants en bas âge pour la plupart. Shô et son camarade Gamo, un petit génie, tentent de maintenir l’ordre et gardent les pieds sur terre, bien plus que les adultes qui ont pour la plupart perdu les pédales et en sont morts. Les enfants comptent bien savoir ce qui leur est arrivé, et le suspense est une nouvelle fois au rendez-vous, malgré quelques séquences un peu tirées par les cheveux (la mise en place du « gouvernement » et de ses ministres un peu rapide). Visuellement, on retrouve le coup de crayon atypique et résolument retro de Kazuo Umezu, que l’on parle des visages ou du découpage. Certaines illustrations restent très impressionnantes ! Ce tome 2, malgré quelques grosses ficelles, reste donc très accrocheur, et nous avons hâte de découvrir la suite.


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