Avis manga Glénat : After God – Tomes 1 à 3

Annoncé en février dernier par son éditeur Glénat, « After God » arrive chez nous en cette rentrée 2023, le 6 septembre très précisément. Série toujours en cours au Japon (5 tomes sont disponibles au moment où nous écrivons ces lignes), « After God » est donc entre nos mains, et l’éditeur nous avait mis l’eau à la bouche en annonçant « une œuvre intensément perturbante, mais dont la maestria graphique vous emporte aux frontières des pouvoirs et de la manipulation« . Le pari est-il tenu ? C’est ce que nous allons voir. 

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 8 novembre 2023 –

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 3, disponible le 7 février 2024 –


After God - Tome 1Synopsis : Alors que des divinités ont envahi le Japon, la jeune Waka cherche à s’introduire dans cette zone dangereuse de Tokyo, bien décidée à retrouver son amie disparue. Seulement, la jeune fille est habitée par “quelque chose”… S’agit-il du déclencheur de la ruine et de la destruction ? Ou bien est-ce l’arme qui sauvera le monde ? Sumi Eno explore le thème du déicide dans le monde contemporain avec des scènes extraordinairement détaillées et violentes qui sont sa marque de fabrique. Mais elle n’hésite pas non plus à ponctuer son récit de moments plus légers et drôles qui humanisent ses personnages.


Avis manga Glénat : After God tome 1


« Durant ces 20 dernières années, aucune arme n’a touché un Ipo »

Dès les premières cases de ce premier tome, le contexte est posé. L’humanité n’est plus ce qu’elle était, envahie par des divinités. Les zones dangereuses se multiplient, principalement au Japon, lieu où se focalisent les attaques. La jeune Waka cherche à s’introduire dans une zone dangereuse à Tokyo, à la recherche de son amie. Elle va croiser le chemin de Sachiyuki Tokinaga, un chercheur qui étudie les divinités, de vraies calamités impossibles à tuer  (les missiles et les bombes n’ont eu aucun effet). Il tente de la prévenir de ne surtout pas regarder une divinité dans les yeux (sous peine d’être totalement sous son emprise et d’aller jusqu’au suicide, la mort étant rendu attrayante), mais se rend compte qu’elle n’est pas une fille comme les autres. Elle semble avoir des facultés particulières, qu’elle va pouvoir mettre en œuvre face à une mystérieuse femme (très puissante) s’étant rangée du côté des divinités. C’est après ce prologue que Waka va être accueillie dans un institut construit dans les sous-sols de Tokyo, et rencontrer certains des personnages y travaillant. La clé de la survie de l’humanité pourrait être en lien avec Waka, et en particulier ses yeux. Il y a 2 méthodes pour assurer la survie de l’humanité. La première est de fabriquer des armes capables de tuer les divinités. La seconde consiste à mettre au point une technologie permettant de transformer l’être humain pour l’adapter aux divinités.

Les expériences pratiquées à l’institut semblent dépasser certaines limites… Rapidement, on se rend compte que ce premier tome reprend tous les codes du genre, de la jeune femme aux mystérieux pouvoirs à la menace ennemie quasi impossible à éradiquer, en passant par l’institut chargé de lutter contre les divinités. Mais ce sentiment de déjà-vu s’estompe rapidement, car Sumi Eno ajoute ça et là d’intéressantes idées, et propose des personnages variés qui parviennent à se démarquer, à commencer par Nyababa, le matou qui cause, chat androïde à la langue bien pendue. L’aspect religieux est légèrement abordé, et l’apparition des divinités reste pour le moment un mystère. Ce premier tome pose beaucoup de questions, et il nous tarde de découvrir les premiers éléments de réponse. Côté visuel, le coup de crayon est vraiment superbe, avec des illustrations impressionnantes et une violence parfaitement bien dosée. Sumi Eno a également fait un gros travail sur les personnages, certains étant très expressifs. Quelques courtes séquences d’action viennent dynamiser le tout, mais l’important n’est pas là, ce premier tome servant d’exposition. Maintenant que les bases sont posées, le récit va pouvoir monter d’un cran, avec un tome 2 que l’on attendra clairement au tournant à sa sortie en novembre prochain. On vous en reparle !


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After God – Tome 2 : Waka, qui a juré de tuer les divinités qui ont envahi Tokyo, fait la connaissance des membres de l’institut de recherches anti-divinités. On lui demande de livrer un combat contre une créature androïde créée à l’institut mais, lorsque tous découvrent que la jeune fille porte en elle une violence incontrôlable, Tokinaga suggère de la faire loger à l’extérieur de l’institut. Mais une situation inattendue survient…

« A ce que je vois, ta réincarnation n’est pas encore complète »

« After God » est un manga qui a su nous surprendre à sa sortie, et nous attendions ce tome 2 avec une certaine impatience. Avec ses nombreux mystères déjà mis en place et son coup de crayon rappelant parfois les séries « Hell’s Paradise » ou encore « Chainsaw Man« , le manga de Sumi Eno nous parle de divinités ayant envahi Tokyo, que notre héroïne Waka a décidé de tuer ! On ignore quel est le but de ces divinités, et surtout comment s’en débarrasser. Si elles ont déjà quitté certains pays comme la Chine (on ne sait pas pourquoi), elles sont toujours présentes au Japon, lieu où se focalisent les attaques et se multiplient les zones dangereuses. Après avoir rencontré Sachiyuki Tokinaga, un chercheur qui étudie les divinités, Waka va rejoindre l’institut de recherches anti-divinités et libérer ses pouvoirs lors d’un « combat test » contre une androïde. Waka laisse exploser sa puissance mais ne se souvient de rien, et la décision de la loger à l’extérieur de l’institut est prise. On découvre alors nos héros dans un tout autre contexte, bien plus léger, avec des séquences qui proposent un peu d’humour et un décalage qui tranche avec l’ambiance sombre du récit. C’est franchement sympathique, bien écrit, mais la dure réalité va faire son retour, avec des ennemis qui vont débouler lors d’une escapade à Tokyo.

Bien que Waka soit accompagnée de membres de l’institut, qui lui servent de garde du corps (on découvre pas mal de nouveaux personnages dans ce tome 2), elle va se retrouver dans une situation pour le moins étrange qu’on vous laisse découvrir. Un grand mystère plane encore autour de ce personnage en quête de vengeance, qui semble avoir un lien avec les divinités. L’action repart de plus belle, avec des visuels toujours aussi détaillés et explosifs. C’est vraiment très classe, notamment en termes de visages sur certaines grandes illustrations, avec comme nous le disions précédemment, des codes esthétiques repris de l’univers de Tatsuki Fujimoto. Ce n’est pas pour nous déplaire, tant le coup de crayon du créateur de « Chainsaw Man » est atypique. Une nouvelle fois, ce tome 2 reprend les codes du genre mais les sert à sa sauce, proposant une expérience accrocheuse et quelques petites révélations. Les mystères sont néanmoins encore nombreux, et nous avons hâte d’en savoir plus sur le lore et la présence des divinités.



After God – Tome 3 : Alors que les divinités ont envahi Tokyo, transformant la ville en une zone dangereuse, la jeune Waka, qui a juré de tuer ces divinités, se retrouve soudainement enlevée par la divinité serpent. En outre, la révélation de la présence d’une violence incontrôlable en elle la secoue profondément. Tokinaga, de son côté, commence à sombrer dans le désespoir à la suite de la perte d’un de ses collègues. La situation prend alors un tour inattendu…

« Les Ipo peuvent prendre forme humaine, et apparaître en dehors des zones contaminées ? « 

Lors d’une escapade à Tokyo, tout est parti en sucette. Après que la divinité serpent ait attaqué les compagnons de Waka, cette dernière s’est retrouvée face à Ahwaz, une autre divinité qui va lui prononcer des phrases mystérieuses. On s’attendait à quelques réponses, mais on repart de cette séquence avec davantage de questions. Qui est Alula ? Est-ce une divinité réincarnée en Waka ? D’après la fin du tome 2, Alula serait une « divinité tuée par d’autres divinités », qui aurait tuée Shion par l’intermédiaire de Waka. Autre question que l’on se pose au cours de ce tome : comment se fait-il que les divinités puissent quitter la zone dangereuse et utiliser leurs pouvoirs ? Quelques éléments de réponse viennent éclaircir ces zones d’ombre, et le tout serait lié aux virus…  Dans les zones contaminées, la flore bactérienne serait la source du pouvoir des Ipo, qui s’affaibliraient en les quittant. Mais cela ne semble pas toujours être le cas. Difficile de vous en dire plus sans spoiler, et on précisera que ce tome 3 se focalise davantage sur Tokinaga et son voisin Obikawa, qui s’avère être… la divinité serpent.

Ce tome 3 nous a laissés perplexe sur de nombreux points. De nombreuses questions restent sans réponse, et on reste un peu sur notre faim concernant les quelques révélations proposées. Néanmoins, Sumi Eno aborde un sujet intéressant qui met en rapport la relation entre les divinités et les humains. On découvre que l’Ipo serpent a conservé forme humaine durant plusieurs années pour rester auprès de Tokinaga. Serait-il possible que les Ipo s’humanisent, éprouvant de l’empathie pour les humains ? On retrouve quoi qu’il en soit l’énergie de la série, avec des visuels hyper classes et des combats qui en jettent en termes de mise en scène. Waka fait son retour en fin de tome, et on a toujours du mal à comprendre qui elle est réellement et si elle peut s’avérer dangereuse quand elle est dans son état second. Si on est un perdus parfois, le plaisir reste intact grâce au dynamisme de l’ensemble et au coup de crayon de l’auteur. Ce tome 3 est au final divertissant, même si on en ressort avec plus de questions que de réponses !


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